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Les fils de Bélial

Les fils de Bélial

Titel: Les fils de Bélial
Autoren: Pierre Naudin
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démontré ce que la trésorerie aragonaise lui devait. Ce n’était pas 28 000 florins (comme le croyait Calveley) mais 42 000 qui devaient être payés au Breton, à Montpellier, en deux versements, 22 000 avant le 27 mars et le reliquat pour le 20 novembre suivant. Et la Parade de démontrer que Bertrand n’était point obligé de payer Hugh et que ses réclamations ne constituaient aucune raison de retenir le deuxième versement de 20 000 florins.
    Pierre IV redoutait les excès que les Compagnies pouvaient commettre en Catalogne s’il ne s’acquittait pas du premier versement de 22 000 florins. Le 1 er avril, il enjoignit à ses trésoriers dans le Roussillon de verser cette somme au plus tôt. Cependant, le problème des quarts des donations faites à Guesclin n’offrait aucune solution dans l’immédiat : le procès fut ajourné.
    Le 4 juin, une nouvelle citation à comparaître fut adressée au Breton. Il y était averti que s’il ne se présentait pas à l’audience royale dans un délai de 20 jours – à compter de relui où il recevrait la citation -, la sentence serait prononcée. Guesclin reçut celle-ci à La Motte, en Provence.
    Le procès de l’été
     Le procès recommença le 27 juillet. Le procureur de Calveley, Mark Foster, formula contre le Breton une accusation par contumace après qu’on eut appelé plusieurs fois le prévenu à voix haute, comme c’était l’usage. Le lendemain, le jugement allait être mis en délibéré lorsque Foster présenta la lettre que, le 19 juillet, Guesclin avait adressée à Calveley.
    Il y déclarait formellement qu’il avait l’intention de rembourser l’Anglais des dettes de trésorerie exigibles par lui et qu’il accepterait ses engagements à propos du quart de Boija et de Magallôn. Le conseil ne rendit pas son arrêt et le procès  repris à la cour de la Chancellerie le 31 juillet. Après deux jours de controverses parmi les docteurs en droit, un arrêt fut rendu le 4 août en faveur de Calveley.
     Pierre IV avait anticipé le jugement. Le 24 juillet, en effet, avait ordonné le paiement, à Calveley, d’une somme de 3 000 florins sur les 20 000 qui devaient échoir à Guesclin l e 20 novembre et qui avaient été adjugés à l’Anglais le 2 mai. Cependant, le trésorier du roi ne versa cette somme qu’au début août après avoir reçu de Calveley une déclaration sous serment qu’il procéderait à un remboursement immédiat si la Cour pronon çait un jugement contre lui. Lors des années suivantes, Hugh ne reçut que 18 000 florins en addition des dettes de Pierre IV envers Bertrand. En 1395. John Calveley, l’héritier du géant, reçut un reliquat de 15 200 florins de la somme de 20 000 florins des arriérés dus à Guesclin
    Quant au Breton, Charles V qui avait la vue basse et le cerveau étroit, s’aperçut enfin qu’il s’était quelque peu mépris sur la moralité de son connétable. Seigneur duc de Molina, régnant sur huit cités et bourgs situés sur la frontière de Castille et de l’Aragon, il se trouvait bienheureux en Espagne… bien que ces possessions restassent à conquérir, c inq chevaucheurs français lui furent dépêchés pour lui enjoindre de revenir au service du roi. Il vendit ses possessions à don Henri lorsqu’il décida d’abandonner sa sinécure. Comme il existe tout de même une justice, la fortune qu’il comptait rapporter se trouva dévaluée. Spectaculairement – mais pour en imposer au roi Charles V – il voulut rendre son épée de connétable. Il aurait dit, selon le chroniqueur Jean Cabaret d’Orville : Puis que le roi me tient pour sous-peçonneux, qui l’ai loyaulment servi, je ne demourerai ju mais en son royaume ains m’en vois en Espagne où j’ai ma vie très-honourable, car je suis duc. Certes, il avait plus que sa vie, là-bas. N’oublions pas sa concubine… et les deux enfants qu’elle lui avait donnés.

Annexe III
 
Des ordres chevaleresques espagnols à l’ordre de l’Écharpe
     
     
     
    De même qu’en France, la plupart des chevaliers espagnols régnaient despotiquement sur leur territoire. De même qu’en France, ils s’entreguerroyaient et se livraient à tous les méfaits bien que les lois en vigueur fussent nettes et rigoureuses. Les rois ne reprochaient point aux seigneurs de se livrer bataille ; il fallait seulement, pour leur complaire, qu’ils se déclarassent la guerre neuf jours avant d’entamer les hostilités. Ainsi pouvait-on
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