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Les Amours qui ont fait la France

Les Amours qui ont fait la France

Titel: Les Amours qui ont fait la France
Autoren: Guy Breton
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territoire. Frédégonde en tomba malade. Pendant trois ans, elle dépérit de haine et de jalousie. Le sourire ne lui revint qu’en 596, en apprenant la mort de Childebert. Celui-ci laissait deux fils, l’un de onze ans, l’autre de neuf, qui se partagèrent son royaume. L’aîné, Théodebert, eut l’Austrasie, et Thierry la Burgondie [20] .
    Ces enfants étant trop jeunes pour régner, Brunehaut prit en main le gouvernement des territoires qu’ils venaient d’hériter. De son côté, Frédégonde, remise sur pied, exerçait sur les États de son fils un pouvoir analogue. Les deux femmes se retrouvaient donc face à face.
    Aussitôt, ce fut la guerre. Frédégonde fit envahir une partie de l’Austrasie, et de terribles combats eurent lieu.
    Finalement, après quelques succès, ses troupes durent se replier devant les forces bien organisées de Brunehaut. Écœurée, elle rentra à Paris et, quelques mois plus tard, en 597, cette femme qui avait commis tant de crimes mourut paisiblement dans son lit avec un seul regret au cœur : celui de n’avoir pu faire assassiner la reine d’Austrasie…
    Celle-ci, pour lors, se portait bien. Elle gouvernait avec autorité le royaume de ses petits-fils et, dans sa grande sagesse, ne faisait assassiner ceux qui la gênaient qu’avec parcimonie.
    En 612, Théodebert mourut. Thierry, héritant l’Austrasie, devint alors maître, à vingt-cinq ans, d’un royaume représentant les deux tiers de la Gaule. Hélas ! l’année suivante, il rendait l’âme à son tour, laissant quatre fils.
    Brunehaut, qui avait compris que le partage des royaumes entre les enfants constituait la grande faiblesse du système politique mérovingien, rompit avec la tradition et fit élire roi d’Austrasie et de Burgondie l’aîné seul de ses arrière-petits-fils.
    Cette décision, qui lui permettait, en outre, de régner de nouveau, irrita les grands d’Austrasie. Furieux d’être gouvernés par cette reine dont la fermeté et la finesse politique les agaçaient, ils décidèrent de s’en débarrasser en la livrant à Clotaire II. Répondant à leur appel, celui-ci vint bientôt avec une armée. Lorsqu’il fut sur la rive gauche du Rhin, Brunehaut quitta Worms où elle vivait et alla se réfugier à Orbe. Là, elle fut arrêtée par l’un des traîtres austrasiens, le connétable Herpon, qui l’amena devant le roi de Neustrie. Le fils de Frédégonde, ravi de détenir enfin cette reine qu’il haïssait, la fit torturer pendant trois jours. En signe d’opprobre, la malheureuse, qui avait alors soixante-dix ans, fut promenée, loque vivante et nue, sur un chameau [21] . Enfin, on l’attela par les cheveux, un bras et un pied à la queue d’un cheval indompté qui la traîna sur les cailloux. Quand l’animal s’arrêta, le corps de Brunehaut n’était plus qu’un paquet informe de chairs sanglantes…

3
    Nanthilde fut la reine la plus trompée de l’Histoire
    Le grand saint Éloi disait : « Oh ! mon roi ! »
     
    Un jour qu’il entendait la messe à Reuilly [22] , le roi Dagobert remarqua une voix pure qui s’élevait sous les voûtes de la basilique. Il en eut quelques distractions.
    Après l’office, il s’enquit du nom de la chanteuse qui l’avait troublé.
    — C’est Nanthilde, une novice, lui dit le prêtre.
    Dagobert, comme tous les rois francs, était brutal et autoritaire.
    — Qu’on me l’amène. Je veux la connaître.
    Quelques minutes plus tard, une jeune fille aux yeux de pervenche et aux longues tresses blondes lui était présentée. Elle était jolie et gracieuse.
    — Chante ! lui dit Dagobert.
    Nanthilde chanta.
    — C’est bien toi, en effet, que j’ai remarquée tout à l’heure. Viens avec moi.
    Le prêtre connaissait le tempérament ardent du roi…
    — Eh là ! Eh là ! dit-il, vous oubliez, Monseigneur, qu’il s’agit d’une novice. Que voulez-vous en faire ?
    Dagobert, dont le regard brillait en considérant les formes de la jeune fille, fit entendre un juron et repoussa le prêtre.
    — Que t’importe ! Je suis le roi. Elle est à moi !
    — Elle est d’abord à Dieu, dit l’ecclésiastique d’un ton doucereux, mais ferme.
    Dagobert était pieux. Il comprit que l’enlèvement d’une novice pouvait constituer un délit sérieux qui risquait de le conduire en enfer.
    — Et si j’en fais ma femme ? dit-il.
    — N’avez-vous point déjà une épouse légitime ? demanda le prêtre.
    — Si. Mais comme
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