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Les Amours qui ont fait la France

Les Amours qui ont fait la France

Titel: Les Amours qui ont fait la France
Autoren: Guy Breton
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chez lui et finalement adoptées. L’une d’elles était entrée au couvent ; l’autre était cette merveille de grâce et d’intelligence que les ambassadeurs de Clovis avaient vue à Valence [2] .
    — Comment s’appelle-t-elle ?
    — Clotilde. Elle a dix-huit ans. Elle est blonde et ses yeux sont verts, piquetés d’or…
    Clovis, ayant remercié ses envoyés, appela son ami Aurélien qu’il savait habile et le chargea d’obtenir le double consentement de Clotilde et de Gondebaud.
    Aurélien partit immédiatement. Quelques jours plus tard, il était à Valence, déguisé en mendiant pour approcher Clotilde sans attirer l’attention des serviteurs de Gondebaud. Et un soir, nous dit le moine Aymoin, à l’heure où elle distribuait les aumônes à la porte intérieure du palais, il se mêla à la foule des miséreux. Quand il fut près de Clotilde, il s’inclina et baisa le bas de sa robe qu’il tira légèrement [3] . Intriguée, la jeune fille se pencha.
    — Maîtresse, lui dit-il à voix basse, j’ai à vous parler.
    — Parle, dit Clotilde en s’inclinant davantage.
    — Le roi Clovis désire vous épouser et m’envoie pour vous demander votre consentement. En témoignage de la vérité de ma mission, voici l’anneau du roi.
    La jeune fille aurait pu s’étonner d’une aussi curieuse demande en mariage. Elle n’en fit rien si l’on en croit le bon moine Aymoin qui nous rapporte la scène. Écoutons-le :
    — Donne, dit-elle. Maintenant, va dire à ton maître qu’il me fasse promptement demander à Gondebaud et je serai sa femme.
    En échange de l’anneau, Clotilde donna à l’ambassadeur une pièce de monnaie, comme elle l’eût fait pour un véritable mendiant.
    Aurélien, sans perdre de temps, alla à Genève où se trouvait alors Gondebaud et demanda officiellement la main de Clotilde. Le roi burgonde fut, nous dit-on, « surpris et ulcéré », mais il n’osa pas irriter Clovis par un refus.
    — Ma nièce consentira-t-elle à ce que tu demandes ?
    — Elle est prévenue et elle y consent ; si tu consens aussi, je la mènerai au roi.
    — Mène-la, répondit Gondebaud, tout à fait désappointé [4] .
    Aurélien retourna à Valence où des chariots furent aussitôt préparés pour le voyage de Clotilde. Quand les trésors qui constituaient la dot furent entassés dans les premières voitures, la jeune fille prit place dans une basterne [5] que des fourrures rendaient presque confortable. Alors, toute joyeuse de quitter la Burgondie et d’aller vers ce fiancé dont on lui avait vanté la force, le courage et la beauté du regard, elle donna l’ordre du départ.
    Bientôt, par de mauvais chemins, le convoi se dirigea vers le nord.
    Hélas ! on était encore loin de la frontière quand un cavalier vint avertir Clotilde que Gondebaud regrettait d’avoir donné son consentement et voulait la reprendre.
    — Un groupe commandé par Aridius est parti à votre poursuite, dit-il.
    Épouvantée, Clotilde quitta aussitôt sa lourde basterne, sauta sur un cheval et, abandonnant sa dot au milieu de la forêt, partit au galop en compagnie d’Aurélien.
    Après cinq jours d’une épuisante chevauchée, elle franchissait les limites de la Burgondie et échappait ainsi à ses poursuivants. Une semaine plus tard, elle arrivait à Soissons.
    Clovis fut ébloui en la voyant. Ses pommettes devinrent cramoisies et sa mâchoire trembla.
    — Nous devions nous marier demain, dit-il ; je t’épouserai tout à l’heure.
    Bien qu’elle fût encore très pure, Clotilde sentit qu’il y avait quelque chose de peu convenable dans cette précipitation et elle rougit.
    Des femmes du palais la conduisirent alors dans sa chambre et lui passèrent la robe nuptiale. Elles avaient à peine fini de la lui mettre que Clovis entrait avec l’intention évidente de la lui retirer.
    Les femmes prirent la fuite et le roi des Francs épousa la belle Burgonde…
     
    Dès lors, leurs jours furent faits de désir et leurs nuits de caresses. Clovis, qui était un amant expert (ayant eu pour première femme une princesse nordique), avait fait découvrir à Clotilde un véritable paradis. Reconnaissante, elle voulut, en retour, lui en faire connaître un autre et résolut de le convertir au christianisme.
    La jeune femme, qui avait été instruite dans la religion du Christ, souffrait de voir son cher Clovis adorer les dieux barbares.
    Elle commença par lui démontrer le peu de valeur de sa religion
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