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Les Amours qui ont fait la France

Les Amours qui ont fait la France

Titel: Les Amours qui ont fait la France
Autoren: Guy Breton
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attribuent le rôle déterminant de la conversion de Clovis, mais à l’amour du roi franc pour Clotilde.
     
    Après avoir défait les Germains, Clovis revint auprès de sa femme dont il retrouva l’ardeur brûlante et l’adorable langueur. Entre deux baisers, Clotilde, qui était tenace, lui reparla de son âme, et, un matin, le roi accepta enfin d’être instruit par saint Rémi dans la religion chrétienne.
    Le pieux évêque lui donna donc quelques leçons d’un catéchisme encore rudimentaire et, pour Noël 496, Clovis fut baptisé à Reims devant une foule immense accourue de tous les points de la Gaule. Après que le « fier Sicambre » eut courbé le front devant l’évêque, trois mille de ses guerriers vinrent, sur son ordre, recevoir à leur tour le baptême. Manœuvre d’une grande habileté car les Francs, en adoptant la foi du roi, demeuraient liés à lui, comme par le passé…
    Cette conversion due à l’amour devait avoir des conséquences politiques extrêmement importantes. À une époque où les autres rois barbares, Goths et Burgondes, étaient ariens [10] , Clovis fut reconnu comme chef par les millions de Gallo-Romains catholiques qui peuplaient la Gaule. Qualité qui allait lui permettre d’être soutenu par les évêques dont la puissance était immense, et de conquérir sur les Wisigoths un territoire considérable allant de la Loire aux Pyrénées [11] …
    Plus tard, le titre de « rois catholiques » aidera ses fils à conquérir la Burgondie.
    Miracle d’un sourire !
    Car on peut dire sans exagérer que c’est au sourire adorable de Clotilde que le royaume franc dut de pouvoir réaliser pour la première fois son unité. Cette unité qui allait décider de l’avenir de la France [12] …

2
    La guerre entre Frédégonde et Brunehaut
met la Gaule à feu et à sang
    Chacune haïssait cordialement l’autre.
     
    A. Thomas
     
    Au VI e  siècle, les fils de Clotaire avaient divisé leur héritage en trois royaumes : celui de Paris (la Neustrie) qui appartenait à Chilpéric ; celui de Metz (l’Austrasie) qui avait Sigebert pour roi, et celui d’Autun (la Burgondie) sur lequel régnait Gontran.
    Or, chacun de ces trois souverains rêvait de posséder l’ensemble du territoire et leurs relations étaient, de ce fait, assez tendues. C’est ainsi que Chilpéric, à plusieurs reprises, essaya de faire assassiner ses deux frères… Ceux-ci n’en furent d’ailleurs pas autrement émus, le meurtre étant alors considéré comme un acte de la vie quotidienne. Tuer un homme n’avait pas plus d’importance qu’écraser une mouche. Leur père, lorsqu’un visiteur l’importunait, ne se donnait pas la peine de le congédier : il lui faisait trancher la tête par un de ses serviteurs [13] .
    En outre, les frères de Chilpéric connaissaient les usages en cours dans la famille Mérovée et se souvenaient de la façon désinvolte dont Clotaire s’était débarrassé de ses neveux. Lorsque leur oncle Clodomir était mort, laissant trois orphelins en bas âge qui, selon le droit franc, auraient dû se partager le royaume de leur père, Clotaire avait pensé que ces enfants étaient bien gênants.
    Après avoir réfléchi, il les avait invités à passer l’après-midi chez lui. Leur grand-mère, la reine Clotilde, était sans méfiance ; elle les avait confiés à un serviteur qui s’était bientôt présenté à la porte du palais avec les trois bambins. Immédiatement, Clotaire avait dépêché un émissaire auprès de sa mère, porteur d’un petit mot ainsi conçu : « Je voudrais connaître ta volonté au sujet de ces enfants : veux-tu qu’ils vivent avec les cheveux coupés ou qu’ils soient égorgés ? »
    Les cheveux coupés étaient alors un signe infamant. La grand-mère, dans un cri digne des héros cornéliens, avait dit à l’émissaire :
    — J’aime mieux les savoir morts que tondus !
    Clotaire n’attendait que cette réponse pour agir. Dès qu’on la lui avait rapportée, il était allé dans la salle où jouaient les enfants et, avec l’aide de son frère Childebert, il les avait tués à coups de couteau. Après quoi, les deux criminels s’étaient partagé le royaume de Clodomir…
    Instruits de ces méthodes, Sigebert et Gontran (ainsi que Chilpéric, d’ailleurs) se tenaient donc sur leurs gardes. Ce qui ne les empêchait pas de mener joyeuse vie et même de se livrer à la plus effrénée des débauches. Chilpéric surtout menait
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