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Les Amours qui ont fait la France

Les Amours qui ont fait la France

Titel: Les Amours qui ont fait la France
Autoren: Guy Breton
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    Les graves historiens qui rédigent les manuels scolaires font de l’Histoire de notre pays un roman fort ennuyeux car ils en éliminent l’un des éléments déterminants : l’amour. Pour eux, les événements qui ont bouleversé la France au cours des siècles ne doivent avoir que des causes sérieuses. Ils croiraient déchoir en avouant qu’un roi a déclaré une guerre uniquement parce qu’il était ivre de joie après une nuit d’amour, ou que telle conquête célèbre a été décidée sur le caprice d’une favorite…
    Faussant la vérité, on met ainsi dans l’ombre le principal personnage de l’Histoire : celui qui n’a pas cessé, depuis le paradis terrestre, de bouleverser le destin de l’humanité.
    Car derrière les « quarante rois qui ont fait la France en mille ans », il faut – comme partout – chercher la femme… La femme qui, dans l’Histoire de notre pays, est constamment présente. C’est elle qui a fait les rois, c’est elle qui leur a fait parfois perdre le trône, c’est pour elle que des guerres ont été déclarées, c’est par elle que des provinces ont été réunies à la Couronne, c’est pour lui plaire qu’on a tué, égorgé, décoré des héros, détruit des villes, bâti des châteaux.
    L’Histoire de France est une histoire galante. C’est ce que j’ai tenté de prouver en puisant aux sources les plus dignes de foi.
    Mais une telle entreprise n’est pas sans risque. Certains critiques austères ou hypocrites s’en émeuvent et disent tout crûment son fait à l’auteur qui a voulu identifier les dessous de l’Histoire avec ceux des favorites…
    Ils écrivent, par exemple :
    « Il y a chez lui trop de préoccupations de rapports sexuels, trop d’allusions à la bagatelle ; c’est un faune rieur qui regarde par-dessus l’épaule et jusque dans le sein de Clio… »
    Ou encore :
    « Il est incapable de toucher à la femme sans lui relever les cottes par-dessus la tête. »
    Je ne sais ce que vous pensez de ces phrases. Elles me laissent, quant à moi, totalement indifférent. Il est vrai que la première a été écrite par Sainte-Beuve, la seconde par George Sand, et que toutes deux concernent Michelet…
    G. B.

 
    Combien la France ne doit-elle pas aux femmes et à combien de galanteries les habitants de ce pays ne sont-ils pas obligés ne fût-ce que par reconnaissance !
     
    Fontenelle
     
     
    À Pierrette

1
    Clovis aurait pu dire : Clotilde vaut bien une messe
    Le rôle de Clotilde doit être considéré comme
    l’un des plus importants de toute notre histoire.
     
    Andrée Lehmann
     
    Au printemps de l’an 492, alors que l’aubépine fleurissait dans tous les buissons de Gaule, cinq cavaliers partis de Valence traversaient à vive allure la Burgondie, remontaient le long du Rhône, doublaient Lyon, Dijon, Langres, pénétraient en territoire franc et, sans ralentir leur galop, dépassaient Troyes, Châlons, Reims pour arriver un beau matin de mai, fourbus, essoufflés, mais éclatants d’orgueil, devant la villa royale de Clovis, à Soissons.
    Ils apportaient une nouvelle dont ils savaient que le jeune roi serait satisfait. Clovis les reçut aussitôt.
    — Nous avons trouvé pour toi la plus belle femme du monde, dit un des cavaliers.
    Clovis, l’œil allumé, eut un large sourire qui découvrit ses crocs de Barbare. Il avait vingt-cinq ans et cherchait une épouse qui fût à la fois jolie, riche et de noble famille.
    — De qui est-elle la fille ? demanda-t-il.
    — De Chilpéric, roi des Burgondes, qui régnait naguère à Lyon [1] . Mais elle est orpheline.
    Et l’homme conta l’histoire atroce de cette pauvre jeune fille. Un jour, son oncle Gondebaud était venu, accompagné d’une petite troupe, attaquer Chilpéric dont il convoitait le domaine. Il l’avait trouvé à table avec sa famille et s’était fort mal conduit. Pour commencer, d’un coup de hache bien appliqué, il avait fait voler la tête du roi dans une écuelle.
    Ce qui avait interrompu le repas.
    Caréténe, l’épouse de Chilpéric, s’était mise alors à se tordre les bras comme dans les tragédies antiques et à pousser des cris épouvantables. Agacé, Gondebaud avait donné l’ordre à deux de ses hommes d’aller la jeter dans le Rhône avec une pierre au cou. Puis les Barbares s’étaient amusés à massacrer les enfants, ne laissant la vie sauve qu’à deux fillettes, âgées de cinq et six ans, que Gondebaud avait ramenées
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