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Les Amours qui ont fait la France

Les Amours qui ont fait la France

Titel: Les Amours qui ont fait la France
Autoren: Guy Breton
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Henri V, continuera de régner ; mais, en raison de son infirmité, Henri V sera déclaré régent ;
    3°Aussitôt après la mort de Charles VI, Henri V sera reconnu roi de France au préjudice de Charles « soi-disant » dauphin, lequel est exclu à jamais de la Couronne.
    Tandis qu’Isabeau attendait avec impatience, dans son somptueux hôtel de Troyes, le résultat des négociations, le roi, qui vivait à ce moment près d’elle (mais n’était, bien entendu, tenu au courant de rien), batifolait dans les couloirs sans se douter qu’on était en train de vendre son royaume.
    Quand elle eut le traité en main, la reine courut jusqu’aux appartements de Charles VI, lequel souffrait, ce jour-là, par une « coïncidence » curieuse, de maux de tête terribles qui le rendaient incapable de juger sainement des choses, et elle lui fit mettre sa signature au bas du parchemin qui livrait la France aux Anglais.
    Après quoi, elle fit adresser de beaux discours au Parlement et au peuple de Paris, pour représenter les maux dont on gémissait depuis longtemps et pour assurer que le roi d’Angleterre pouvait seul les faire cesser. Elle insista sur « les qualités de Henri, sur son amour de la justice, de la paix, même sur sa bonne grâce et sa bonne figure, sur ce que le “soi-disant” dauphin ruinait le pays, et que lui et ses gens, par la mort du duc de Bourgogne et tant d’autres méfaits, avaient encouru toutes peines et malédiction [128]  ».
    Le peuple est facile à émouvoir. Il acclama les conditions du traité…
    Satisfaite de ce résultat, Isabeau s’occupa alors des préparatifs du mariage de Madame Catherine avec ce roi d’Angleterre qu’elle venait de substituer à son fils…
     
    Henri V arriva à Troyes le 20 mai 1420. Toute la ville était en fête pour l’accueillir. Il se rendit immédiatement à l’église Saint-Pierre où Charles VI, Isabeau et la princesse Catherine l’attendaient.
    Dès qu’il fut entré dans la nef, il n’eut plus d’yeux que pour cette fiancée qui lui apportait en dot un second royaume…
    Elle était blonde et souriante, et il fut heureux de la trouver aussi belle que le jour où elle lui avait été présentée près de Pontoise [129] .
    Le mariage, qui fut célébré le 2 juin, donna prétexte à des réjouissances folles, et Henri V considéra avec une certaine ironie ce bon peuple de France qui s’esbaudissait sans avoir l’air de comprendre qu’il venait d’être trahi par sa reine…
    Quelque temps après, eut lieu l’entrée solennelle des deux rois et des deux reines à Paris. Là encore, malgré la grande misère dans laquelle ne trouvait le peuple, il y eut des fêtes magnifiques, et tous les Parisiens, qui espéraient peut-être une trêve à leurs souffrances, accueillirent ces quatre souverains par des cris de joie :
    — Noël ! Noël ! à notre gentil roi Charles, à Monseigneur d’Angleterre, à Madame Isabeau et à Madame Catherine…
    Enfin, sur le conseil d’Isabeau, Philippe de Bourgogne, se sachant maintenant soutenu par Henri V, demanda justice de l’assassinat de mon père. Une assemblée se réunit en l’hôtel Saint-Pol et il fut décidé qu’on sévirait contre les meurtriers.
    En conséquence, le dauphin, considéré comme seul coupable, fut cité à la table de marbre et condamné par contumace à être banni du royaume ; de plus, il fut déclaré incapable d’accéder au trône de France.
    Le lendemain, des hérauts circulèrent dans Paris pour annoncer à son de trompe une ordonnance signée de Charles VI dans laquelle se trouvait cette phrase : « Messire Charles de Valois, dauphin du Viennois, est indigne de succéder à toutes seigneuries venues et à venir. »
    Isabeau pouvait, enfin, se flatter d’avoir obtenu ce qu’elle désirait.
    Le futur Charles VII était déshérité.
     
    Or on était alors en 1420.
    Et à Domrémy, au bord de la Meuse, une petite fille de huit ans jouait avec ses compagnes autour de l’arbre aux Fées, sans se douter qu’un jour elle réparerait le tort causé par la « male reine » de France, réalisant ainsi la vieille prophétie de Merlin : « Le royaume perdu par une femme sera sauvé par une autre femme… »
     
    Tandis que le dauphin essayait, du côté de Poitiers, de regrouper quelques partisans, Isabeau manœuvrait à Paris pour s’attacher plus étroitement encore Philippe de Bourgogne, fils de l’amant qu’elle pleurait.
    Dix ans plus
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