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L'épopée des Gaulois

L'épopée des Gaulois

Titel: L'épopée des Gaulois
Autoren: Jean Markale
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réussi à dominer nos peuples. Il importe donc de prendre les devants et de les attaquer maintenant, tandis qu’ils sont en ordre de marche et embarrassés par leurs bagages. C’est le seul moyen de les empêcher de nous nuire davantage.
    Ces paroles eurent le don d’enflammer tous ceux qui étaient présents à cette assemblée. Ils acclamèrent Vercingétorix et crièrent qu’il leur fallait se lier par le plus sacré des serments : pas d’asile sous un toit, pas de retour auprès de ses enfants, de ses parents, de son épouse, pour celui qui n’aurait pas traversé au moins deux fois à cheval les rangs de l’ennemi. Et tous, saisis d’enthousiasme à l’idée que la victoire finale était proche, de prononcer ce redoutable serment.
    Vercingétorix, qui avait établi son camp non loin de celui des Romains, divisa le lendemain sa cavalerie en trois groupes. Les deux premiers allèrent attaquer l’armée romaine sur ses flancs tandis que le troisième faisait manœuvre pour lui barrer la route. César, sentant le danger, partagea lui-même sa cavalerie en trois groupes et ordonna d’engager immédiatement le combat. Celui-ci fut rude et acharné, sans pitié de part et d’autre. Les cavaliers germains bousculèrent si bien les Gaulois que ceux-ci durent lâcher prise et s’enfuir auprès des fantassins que Vercingétorix avait établis un peu à l’écart. Voyant qu’il avait le dessous, le chef arverne n’eut plus qu’une idée : retenir le plus longtemps possible les Romains dans ce pays en attendant des renforts venus de toute la Gaule qui lui permettraient de reprendre l’avantage. Ce fut ainsi qu’il ordonna à ses troupes de gagner la plus proche forteresse, Alésia, occupée par le peuple des Mandubiens 183 .
    La ville était juchée au sommet d’une colline, à une grande altitude, de telle sorte qu’il était impossible de la prendre autrement que par un siège long et difficile. Le pied de la colline était baigné des deux côtés par des cours d’eau. En avant de la ville, s’étendait une plaine sur une longueur d’environ trois milles. Dans les autres directions, la colline était entourée à peu de distance par plusieurs hauteurs dont l’altitude égalait la sienne. Au pied du rempart, tout le flanc oriental était occupé par des troupes gauloises qui, en avant, avaient creusé un fossé et construit un mur de six pieds. Les Romains suivirent cette ligne de défense et se mirent eux-mêmes à creuser des fossés et à élever des fortifications.
    Les travaux étaient en cours lorsque les cavaliers gaulois se lancèrent à l’attaque dans la plaine qui s’étendait sous la ville, entre les diverses collines. L’acharnement du combat fut extrême et César, voyant que les Romains faiblissaient et se trouvaient sur le point de s’enfuir, fit donner toute sa réserve de cavaliers germains. Ceux-ci, avec une grande férocité, se précipitèrent sur les Gaulois qu’ils bousculèrent, les obligeant à se replier. Le tumulte et les cris étaient tels que les Gaulois qui étaient à l’intérieur des remparts furent saisis de terreur. Ils crurent que les Romains allaient s’élancer en masse compacte sur leurs lignes de défense. La confusion fut bientôt totale et Vercingétorix eut du mal à concentrer ses troupes dans le campement. Il fit alors fermer les portes de la ville proprement dite afin d’éviter que certains ne fussent tentés de s’y réfugier, abandonnant leurs postes à un ennemi qui guettait la moindre défaillance pour pousser plus loin leur avantage. Cependant, après avoir fait un grand massacre parmi les Gaulois et s’être emparés de nombre de leurs chevaux, les Germains se retirèrent.
    Après avoir examiné la situation et discuté avec les principaux chefs, Vercingétorix décida de faire partir nuitamment, avant que les Romains n’eussent achevé leurs travaux, les derniers cavaliers qui se trouvaient dans son camp. Il leur donna pour mission d’aller chacun dans leur pays et d’y réunir tous les hommes en âge de porter les armes afin de continuer la guerre jusqu’à la victoire finale. Après leur avoir confié ce message, il les fit partir en silence, pendant la deuxième veille, par le passage qui s’ouvrait encore dans les lignes romaines.
    Sachant qu’il disposait, dans la ville, d’à peu près trente jours de blé, il le fit distribuer avec parcimonie et donna à chacun une part du bétail que les Mandubiens avaient
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