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L'épopée des Gaulois

L'épopée des Gaulois

Titel: L'épopée des Gaulois
Autoren: Jean Markale
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tranchée profonde de cinq pieds, étaient plantés et attachés ensemble cinq rangs de troncs d’arbres dont les branches, taillées et aiguisées, rayonnaient au-dessus de la tranchée. Plus avant encore, huit rangs de fosses de trois pieds de profondeur, disposées en quinconces, à trois pieds les unes des autres, cachées par des ronces et des broussailles, recelaient des pieux aigus dont la pointe ne dépassait le sol que de trois doigts. C’étaient de rudes obstacles qu’il était difficile de franchir. Le but du chef arverne avait été de combler les fossés pour permettre un passage plus facile de ses troupes mais, harcelés par les traits déversés sur eux par les Romains, les Gaulois durent se replier et rentrer dans la ville.
    Commios ne perdait cependant pas espoir, bien qu’il eût obtenu difficilement l’accord des autres chefs pour décider lui-même de la tactique à employer. Commios, qui avait eu le temps, lorsqu’il fréquentait César, de juger l’habileté manœuvrière de celui-ci, savait que la seule façon de venir à bout de sa stratégie était non pas de se disperser mais de se rassembler en un point unique. Ceci permettrait, d’une part, de déconcerter l’adversaire et, d’autre part, de tout mettre en œuvre pour disloquer le front ennemi et ensuite, par un mouvement tournant, d’encercler l’adversaire et le contraindre à une défense périlleuse sur une superficie réduite.
    Après d’âpres discussions, il fut convenu qu’on confierait l’assaut à Vercassivellaunos, et que celui-ci aurait lieu en milieu de journée. Vercingétorix, qui observait attentivement ce qui se passait dans la plaine, comprit que c’était le moment d’agir. Il prépara les assiégés à soutenir énergiquement l’attaque lancée par ceux qui étaient venus les délivrer.
    Le combat s’engagea donc à l’heure fixée. Les Gaulois avaient disséminé dans les rangs de leurs cavaliers des archers et des fantassins armés à la légère, qui devaient se porter à la rescousse des leurs s’ils étaient touchés ou s’ils faiblissaient. Blessés à l’improviste par ces hommes, de nombreux Romains abandonnaient le champ de bataille. Persuadés de la supériorité de leurs troupes, et voyant les Romains sur le point de battre en retraite, les Gaulois, aussi bien ceux qui étaient enfermés dans Alésia que ceux qui venaient à leur aide, encourageaient leurs frères d’armes par des clameurs et des hurlements sauvages. Comme la bataille se déroulait sous les yeux de tous et qu’il n’était pas possible qu’un exploit ou qu’une lâcheté pût rester ignoré, des deux côtés l’amour de la gloire et la crainte du déshonneur excitèrent les guerriers à faire preuve de la plus extrême bravoure.
    Cet engagement meurtrier durait depuis le milieu de la journée mais, au coucher du soleil, la victoire restait indécise. Ce fut alors que César, une fois de plus, eut recours à ses cavaliers germains. Ceux-ci chargèrent les Gaulois avec une rapidité incroyable et les refoulèrent. Les cavaliers gaulois mis en fuite, les archers et les fantassins furent massacrés sans pitié. Et les assiégés d’Alésia, comprenant que la partie était perdue, du moins pour l’instant, revinrent accablés et désespérés, à l’intérieur des murailles de la ville.
    Les combattants laissèrent passer le lendemain sans engager la moindre action offensive. Le surlendemain, l’attaque des Gaulois se fit soudaine, comme si elle avait été concertée par les assiégés d’Alésia et les chefs de l’armée de secours. Les mêlées furent sanglantes et se prolongèrent toute la journée et même aux premières heures de la nuit. Après une courte accalmie, les combats reprirent à l’aube, plus acharnés que jamais. Des deux côtés régnait l’idée que le moment était unique et décisif, et qu’il fallait fournir un suprême effort pour arracher une victoire définitive. Les Gaulois se sentaient perdus s’ils n’arrivaient pas à percer les lignes ennemies, mais les Romains n’étaient guère plus à l’aise, encouragés seulement par la pensée que, s’ils l’emportaient, ce serait la fin de toutes leurs misères.
    Cette confusion générale déboucha sur un véritable carnage chez les Gaulois et les Romains. Sédulus, le chef militaire du peuple gaulois des Lémovices 184 , fut tué dans une mêlée inextricable et l’Arverne Vercassivellaunos fut capturé vivant alors qu’il
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