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L'épopée des Gaulois

L'épopée des Gaulois

Titel: L'épopée des Gaulois
Autoren: Jean Markale
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commandement suprême de l’armée gauloise, arrivaient dans les alentours d’Alésia avec toutes leurs troupes. Ils occupèrent une colline située en retrait et s’établirent ainsi presque à mille pas des lignes romaines. De là, ils examinèrent la situation et, voyant que les Romains étaient répartis sur une grande étendue de terrain, ils décidèrent qu’ils attaqueraient en masse le lendemain à l’endroit qui leur paraissait le plus vulnérable.
    De leur côté, Vercingétorix et les assiégés avaient aperçu l’armée gauloise qui prenait position. Ils en oublièrent leurs inquiétudes et leurs privations et ce fut dans le plus grand enthousiasme qu’ils se préparèrent au combat. Malheureusement, la bataille s’engagea sans avoir été mûrement préparée, sans doute parce que chacun des chefs gaulois voulait que sa tactique fût la meilleure et qu’il ne supportait pas d’être le subordonné des autres. Seul, Commios tentait l’impossible pour coordonner les actions des troupes disparates dont se composait l’armée. Et c’est lui qui, à contrecœur, donna le signal de l’assaut contre les lignes romaines.
    La cavalerie gauloise était de loin la plus expérimentée et la plus nombreuse, disposant de chevaux légers et souples qui faisaient merveille dans les mêlées confuses où les combattants ne savaient plus à quel bord ils appartenaient. Et quand il vit que toute la cavalerie de l’armée de secours était ainsi engagée dans une action d’envergure, Vercingétorix ordonna à ses hommes de se lancer à l’attaque des positions romaines. Les troupes de César, prises entre deux assauts, se trouvaient nettement en position d’infériorité. Cavaliers ou fantassins étaient obligés de combattre des adversaires qui jouaient le tout pour le tout, se lançant éperdument au milieu des lignes ennemies au mépris de tous les dangers. Et, sous cette pression qui devenait de plus en plus accablante, ils étaient sur le point de dégager le terrain pour aller se réfugier plus à l’écart, hors d’atteinte des traits meurtriers que déversaient sur eux des Gaulois ivres de leur audace et de leurs folles espérances.
    César, qui surveillait les péripéties du combat, s’aperçut très vite que ses légionnaires allaient être obligés de battre en retraite. Mais il avait une réserve, celle de la troupe des cavaliers germains, qu’il lança bientôt au cœur de la mêlée. Comme à leur habitude, les cavaliers germains se précipitèrent sur leurs adversaires avec une grande férocité qui touchait même à la démence. Les cavaliers de l’armée de secours subirent alors de lourdes pertes et durent se replier, tandis que les défenseurs d’Alésia rentraient précipitamment à l’intérieur des murailles de la ville.
    Plusieurs jours passèrent, avec une alternance de périodes calmes et de coups de main opérés de part et d’autre. Comprenant que la bataille allait durer un temps indéfini, Vercingétorix ordonna alors qu’on se préparât à une sortie en masse qui serait appuyée par l’armée de secours. Effectivement, étant donné que l’on voyait de part et d’autre des lignes romaines ce qui se passait tant dans la plaine que dans la ville, Commios, en bon stratège qu’il était, fit fabriquer des échelles, des passerelles et des harpons, afin d’attaquer les Romains dans leurs fortifications mêmes et de faciliter ainsi la sortie des assiégés. Au premier assaut, les Romains furent dans l’obligation de se retirer, tant la violence des Gaulois les effrayait. Mais les fortifications qu’ils avaient construites en peu de temps se révélèrent parfaitement efficaces et, malgré les échelles, les passerelles et les harpons, aucun des Gaulois ne put franchir les lignes de leurs adversaires.
    Car le proconsul avait fait d’abord creuser sur la pente d’Alésia un fossé à pic de vingt pieds de large pour interdire toute sortie. À quatre cents pieds plus bas, il y avait un second fossé de quinze pieds en largeur et en profondeur, puis un troisième semblable dans le fond du vallon, rempli par les eaux détournées d’un cours d’eau. Derrière ce troisième fossé, s’élevaient une terrasse et un rempart de douze pieds, avec revêtement et parapet surmonté de créneaux, hérissé à la base de pièces de bois fourchues. Des tours fortifiaient le rempart de quatre-vingts pieds en quatre-vingts pieds. Et, surtout, en avant du rempart, dans une
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