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L'épopée des Gaulois

L'épopée des Gaulois

Titel: L'épopée des Gaulois
Autoren: Jean Markale
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partie d’une race déterminée par des caractéristiques physiques : il y avait effectivement de « grands blonds », mais plus encore des petits bruns brachycéphales (de type alpin) et des atlanto-méditerranéens , résultat d’un métissage entre des populations d’origines diverses mais unies par la religion, le langage, la tradition et des usages particuliers. Ces populations, les auteurs grecs et latins de l’Antiquité ne les ont jamais appelées autrement que des Celtes (grec Keltoi , latin Celtae ). Le terme gaulois désigne uniquement une situation géographique, et il a été repris à l’époque contemporaine pour tenter de simplifier une classification nécessairement arbitraire.
    En effet, et pour éliminer une première ambiguïté les concernant, il faut énoncer cette vérité incontestable : tous les Gaulois sont des Celtes, mais tous les Celtes ne sont pas des Gaulois . De plus, si l’on en croit ces mêmes témoins grecs et latins, le terme Celtes désigne une « ethnie », un complexe socio-culturel commun à un certain nombre de peuples, classés comme « barbares » parce que n’appartenant pas au domaine restreint des Grecs et des Romains, issus du rameau indo-européen de l’humanité, et qui apparaissent dans l’Histoire, à une époque finalement très tardive, vers l’an 500 avant notre ère. À l’origine, les Gaulois étaient, pour leurs voisins les Romains, les habitants de la plaine du Pô et des montagnes avoisinantes, ce qui deviendra plus tard la « Gaule cisalpine ». Puis, par extension, le terme a été employé pour désigner les habitants – barbares – des régions situées de l’autre côté des Alpes, tant l’ouest qu’au nord, d’où la nouvelle appellation de « Gaule transalpine ». Cette Gaule s’étendait des Pyrénées aux bouches du Rhin, mais débordait sur la rive droite du Rhin, vers le pays d’origine des Celtes, le long du Danube, vers un triangle comprenant la Bohême, le Harz et les Alpes autrichiennes, englobant même une partie de la Suisse actuelle. Ce n’est que beaucoup plus tard, après la conquête de la Gaule cisalpine, puis de la partie sud-est de la Gaule transalpine, sur la rive gauche du Rhône, qu’est intervenue la division classique en Gaule belgique au nord de la Seine, Gaule celtique entre Seine et Garonne, Gaule aquitaine au sud de la Garonne et Gallia togata (Gaule « togée », c’est-à-dire bénéficiant de la citoyenneté romaine, érigée en province romaine à partir de 122 avant notre ère, d’où le nom de « Provence »). Telle était, au moment des expéditions de Jules César, la situation globale des peuples gaulois qui parlaient une langue celtique , pratiquaient la religion druidique et possédaient des traditions socioculturelles communes, et bien différentes de celles des Grecs et des Romains. Ce qui ne veut pas dire qu’il y ait eu une quelconque unité politique entre les différents peuples qui occupaient cette zone de l’Europe occidentale. Bien au contraire : on peut affirmer qu’il n’y a jamais eu d’ empire gaulois, pas plus qu’il n’y a eu d’ empire celtique.
    Donc, les Gaulois sont des Celtes, mais il y a d’autres Celtes, comme les anciens Brittons , devenus les Bretons, établis dans l’île dite de Bretagne, et les Gaëls , qui se sont installés en Irlande. D’autres Gaulois sont allés ailleurs, semble-t-il, si on se penche sur le nom des Galiciens dans le nord-ouest de l’Espagne et le nom de la région de Galicie, dans le sud de la Pologne voisine de la Bohême, où les fouilles archéologiques ont donné la preuve évidente d’une présence celtique assez forte. Après tout, en dialecte galicien, le terme galego ne veut rien dire d’autre que « gaulois », et les Galiciens se revendiquent fièrement de cette tradition qui les différencie grandement de l’État espagnol.
    Cependant, on peut se demander pourquoi les Romains ont donné le nom de Gaulois aux Celtes qui occupaient ce territoire. La réponse la plus vraisemblable est que les premiers Celtes à s’établir dans ces régions constituaient un groupe, qui n’était pas forcément important, portant un nom que les Latins ont transcrit en Galli . Or, en dépit du jeu de mots qui existe entre le « coq » (latin gallus ) – devenu en quelque sorte le symbole de la France et présent sur tous les clochers de paroisses – et le nom de ces peuples, le terme est apparemment très
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