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L'épopée des Gaulois

L'épopée des Gaulois

Titel: L'épopée des Gaulois
Autoren: Jean Markale
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déchus du premier rôle qu’ils prétendaient assumer en Gaule, et déploraient même en privé le changement de leur sort, en regrettant les sollicitudes dont César les avait abondamment entourés pour mieux les attirer dans sa mouvance. Et ce fut à contrecœur que leurs deux chefs les plus influents, Éporédorix et Viridomaros, qui nourrissaient les plus hautes ambitions, acceptèrent d’être soumis au roi des Arvernes. Mais néanmoins, ils s’engagèrent solennellement devant toute l’Assemblée à défendre jusqu’au bout la cause qu’ils avaient rejointe bien tardivement.
    Ainsi investi d’un pouvoir suprême absolu, Vercingétorix exposa son plan d’action. Il commanda aux divers peuples de lui fournir des otages comme garants de leur fidélité. Il fixa un délai pour qu’on les lui remît. Il ordonna que tous les cavaliers, quelle que fût leur origine, qui étaient au nombre de quinze mille, pussent se concentrer rapidement et se placer sous son unique autorité.
    — Rien n’est plus facile, dit-il, que d’empêcher les Romains d’obtenir du blé et du fourrage. Mais pour cela, il faut que chaque peuple sacrifie délibérément la plus grande partie de ses productions en les brûlant sans hésitation afin d’isoler complètement les légions romaines en des endroits où elles seront privées de tout ravitaillement. Car, ajouta-t-il, il faut empêcher César de retourner dans la Province pour y chercher de quoi continuer cette guerre. Une fois ses troupes aux abois, il sera bien obligé de se rendre, et nous lui ferons payer très cher les exactions et les crimes qu’il a commis dans notre pays. Mais je le répète, il faut isoler César et ses Romains en plein cœur de ce pays et l’empêcher par tous les moyens de regagner les terres qui sont sous l’autorité de Rome.
    Le roi des Arvernes, sûr de lui, conclut son discours en disant que le seul moyen de venir à bout des Romains était de les enfermer en plein cœur de la Gaule et surtout de les empêcher, au prix des plus grands sacrifices, de gagner la Province d’où, une fois réconfortés et ravitaillés, appuyés par de nombreux contingents armés, ils reviendraient en force en Gaule pour se venger des défaites qu’ils y avaient subies et réduire ses peuples dans le plus complet esclavage.
    Pour ce faire, Vercingétorix ordonna aux Éduens et aux Ségusiaves, qui étaient à la frontière de la Province, de mettre sur pied dix mille fantassins et d’y adjoindre huit cents cavaliers. Il confia cette troupe au frère d’Éporédorix et lui commanda d’attaquer les Allobroges. De l’autre côté, il lança les Gabales et les tribus arvernes de la frontière contre les Helviens, et envoya les Ruthènes ainsi que les Cadurques ravager le pays des Volques Arecomiques 182 . Et, à tous les chefs, il distribua les dons en or et argent, et il promit à tous les peuples qui s’étaient ralliés à lui de leur partager les dépouilles de la Province romaine.
    Les peuples concernés se hâtèrent d’obéir au chef arverne. Les Helviens, attaqués par un nombre considérable de guerriers, durent se réfugier dans leurs villes, à l’abri derrière leurs remparts et, si les Allobroges, bien que troublés par les propositions d’alliance faites par des messagers que leur avait envoyés en secret Vercingétorix, avaient disposé le long du Rhône une ligne serrée de postes, le proconsul se voyait dans une très mauvaise posture. Il se trouvait en effet coupé de la Province, dont il ne pouvait attendre aucun secours, et sa cavalerie était nettement inférieure à celle des Gaulois. C’est pourquoi, en désespoir de cause, il se décida à recruter des cavaliers germains qu’il connaissait bien pour les avoir combattus les mois précédents. Puis, ayant réorganisé toute son armée, César fit route vers le pays des Séquanes afin de tenter de retourner au plus vite dans la Province.
    Quand il eut compris la manœuvre de César, Vercingétorix réunit les chefs des différents peuples qui lui faisaient confiance et leur tint un long discours d’encouragement.
    — Les Romains sont en fuite ! s’écria-t-il. Ils vont bientôt quitter la Gaule. Certes, cela suffit à assurer notre liberté dans l’immédiat, mais c’est trop peu pour notre sécurité future. Car, soyez-en sûrs, leur ambition est telle qu’ils reviendront avec des forces plus considérables. Ils ne cesseront pas les hostilités tant qu’ils n’auront pas
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