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L'épopée des Gaulois

L'épopée des Gaulois

Titel: L'épopée des Gaulois
Autoren: Jean Markale
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tentait d’échapper aux coups de ses adversaires. Apercevant, du haut des remparts de la ville, le massacre de leurs compatriotes, les assiégés, désespérant d’être délivrés, ramenèrent leurs troupes à l’intérieur de l’enceinte. Mais à peine eurent-ils entendu le signal de la retraite que tous les guerriers de l’armée de secours se précipitèrent hors du champ de bataille et s’éparpillèrent en désordre dans toutes les directions.
    Le lendemain de cette funeste journée, à l’intérieur de la ville d’Alésia, Vercingétorix convoqua l’assemblée des principaux chefs qui avaient suivi ses ordres et ses conseils. Et après avoir rappelé tous les exploits qu’ils avaient accomplis ensemble, tous les sacrifices et toutes les souffrances qu’ils avaient endurés, il termina son discours par d’émouvantes paroles :
    — C’est la coutume chez nous, coutume qui nous vient de nos ancêtres, dit-il solennellement, que le chef soit le pont qui relie le peuple au reste du monde. Et si le pont s’écroule, c’est qu’il n’était pas assez solide. Je suis ce pont mais, hélas ! j’ai trop présumé de mes forces. Aujourd’hui, je suis devant vous pour répondre de mes erreurs. Je n’ai pas entrepris cette guerre contre les Romains à des fins personnelles, je voulais seulement vous conduire dans la reconquête de la liberté. Mais puisque le destin s’est révélé contraire à nos aspirations, je ne peux que m’en remettre à votre jugement. Faites de moi ce que vous jugerez utile de faire pour votre salut et le salut de tous nos compagnons. Vous pouvez apaiser les Romains en me mettant à mort, ou me livrer vivant à eux. Je respecterai votre choix et je m’y tiendrai quoi qu’il puisse m’arriver.
    Ainsi parla le roi des Arvernes. Ses compagnons de combat délibérèrent hors de sa présence. Ils avaient trop de respect pour celui qui avait eu le courage de conduire cette guerre sans aucunement se renier pour commettre un sacrilège en le tuant afin de satisfaire la haine des Romains et, en quelque sorte, faire retomber tout sur lui. On envoya donc une députation au vainqueur. César ordonna qu’on lui remît toutes les armes de la ville et qu’on lui amenât les chefs qui avaient participé à ce qu’il considérait comme une rébellion contre Rome. Alors, il installa son siège près d’un retranchement, devant son camp. C’est là que Vercingétorix vint se rendre. Il était sorti d’Alésia sur son cheval, revêtu de ses ornements et de son torques d’or, insigne de sa haute fonction. Il portait ses plus belles armes. Il fit, toujours à cheval, le tour du siège sur lequel était assis le proconsul 185 , puis il sauta de sa monture, jeta ses armes aux pieds de César et s’agenouilla devant lui dans l’attitude du suppliant.
    Telle fut la destinée de celui qui se prétendait roi des Arvernes et qui osa un jour prendre les armes contre les Romains, réveillant ainsi, le temps d’une brève saison, tous les peuples de la Gaule de la torpeur dans laquelle ils étaient plongés 186 .
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