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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon
Autoren: Axel Aylwen
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corpulente, en haut-de-chausses et veste lacée, ne franchît le pont à grandes enjambées et ne se penchât au bastingage. Puis deux hommes en uniforme de capitaine firent leur apparition. Weltden et le capitaine de la Perle, se dit Phaulkon. Il regarda le gouverneur Yale. Il était d'aspect imposant, encore que trop vêtu pour le climat. Une abondante perruque grise, divisée au milieu, d'où déferlaient des vagues régulières de bouclettes, lui ornait le chef.
    « Seigneur Phaulkon ? »
    Phaulkon s'inclina. « A votre service, gouverneur. »
    Le gouverneur baissa son long nez pour contempler son visiteur. « Pardonnez-moi mon incrédulité, monsieur, dit-il, mais j'ai toujours été enclin à croire que le Barcalon de Siam voyageait avec une suite assez importante.
    — C'est d'ordinaire le cas, gouverneur, à moins que les circonstances n'en décident autrement. Dans le cas présent, il m'a semblé préférable de faire preuve de retenue. Je n'aurais pas voulu que mon escorte habituelle de plus de cent hommes rende nerveux votre équipage puissamment armé. » Il sourit. « Puis-je avoir la permission de monter à bord ?
    — Permission accordée. »
    Phaulkon gravit seul l'échelle du navire sous les yeux des matelots de la Perle qui le regardaient bouche bée. Bientôt, il se trouva face à face avec le gouverneur. Difficile d'imaginer un contraste plus frappant que celui qu'offraient les deux hommes. L'un, corpulent, portant perruque et habits européens de cérémonie ; l'autre, mince, les cheveux raides, vêtu d'un panung et d'une chemise de mandarin. Il émanait cependant de tous deux un air d'autorité et de confiance en soi.
    « Permettez-moi de vous présenter les capitaines Weltden et Perriman », dit le gouverneur.
    Phaulkon s'inclina devant les deux officiers. « Les exploits du capitaine Weltden à Mergui font l'objet de toutes les conversations », répliqua-t-il avec un fin sourire.
    Le gouverneur ne fit pas de commentaire. « Vou-lez-vous que nous descendions dans ma cabine ?
    — Excellente idée, gouverneur, si vous entendez par là seulement nous deux. »
    Yale fixa Phaulkon du regard, puis hocha brièvement la tête pour congédier Weltden et Perriman.
    La cabine du gouverneur était à la fois pratique et luxueuse : un confortable divan de Perse contre une des cloisons et, dans les recoins, de lourdes chaises sculptées de Goa. Des vases, des urnes et des statuettes orientales décoraient petites tables et niches. Un bureau d'acajou occupait le centre de la pièce.
    Yale derrière son bureau et fit signe à son hôte de s'asseoir en face de lui. Phaulkon fut le premier à parler.
    « Gouverneur, je suppose que vous n'êtes pas arrivé en si grande force que pour réclamer votre compensation.
    — C'est exact, seigneur Phaulkon.
    — Le fait que vous soyez venu en personne dénote un certain manque de confiance en Samuel White.
    Je dois dire que je vous comprends. Il est devenu la bête noire du Siam.
    — Il est dommage qu'il ait représenté votre pays si longtemps, fit remarquer Yale.
    — En effet, gouverneur. Mais ses fonctions touchent à leur fin. Je suis prêt à le remettre entre vos mains ainsi que la totalité de la compensation qui vous est due. » Phaulkon sourit. « Votre mission ici sera quasiment achevée avant d'avoir commencé.
    — Elle aurait pu l'être si je ne venais d'apprendre que plusieurs dizaines de sujets du roi Jacques ont été brutalement massacrés par les Siamois.
    — Les coupables en sont les Maures rebelles, et non les Siamois, gouverneur. Et leur soulèvement est une question de politique intérieure. Le gouvernement siamois s'occupera des responsables. Mes troupes sont en train d'effectuer une rafle parmi eux. Votre responsabilité doit se limiter à l'objet de votre mission : le recouvrement de la compensation et l'arrestation de Samuel White. » Phaulkon lut l'obstination dans les yeux de Yale. Il ne se laisserait pas dissuader si facilement. « Ou bien vous réalisez vos objectifs, gouverneur, et vous partez, ou bien vous restez pour affronter la furie des Maures et les forces françaises au grand complet. Les premiers sont déterminés à tuer tout Anglais qui se présente à leur yeux, et la flotte des seconds ne verra pas d'un bon œil la présence ici de trois bâtiments de guerre anglais.
    — Quelle flotte française ? demanda Yale avec dérision. Je n'ai pas vu un seul bateau français dans le port, à moins que les Français ne se
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