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L'envol des tourterelles

Titel: L'envol des tourterelles
Autoren: Arlette Cousture
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était flûtiste dans l’orchestre de Munich et, le soir, il faisait de la musique avec... avec nos parents, Adam.
    – Schneider est mon...
    – Non, Adam. Tes parents sont Tomasz et Zofia Pawulscy, de Cracovie, et tu es né le 7 janvier 1940.
    Adam se leva et se dirigea vers le bureau, dont il ouvrit un tiroir, et Jan craignit qu’il n’en tire une arme,mais Adam revint avec un second cliché qu’il lui tendit. Jan ne le regarda pas.
    – Me croirais-tu si je te disais qu’à mon avis il y a sur cette photo une femme aux cheveux bouclés, probablement un peu crispée, assise à une table?
    Adam regarda la photo, l’effleurant d’un doigt très doux, dessinant le contour du visage, puis regarda Jan, les yeux roulant dans l’eau.
    – C’est ma mère?
    Jan acquiesça lentement, puis tendit la main pour regarder le cliché, l’examina longuement, secoua la tête avant de l’embrasser.
    – C’est incroyable de voir combien Élisabeth, ta sœur, lui ressemble. Maman avait quarante-quatre ans quand elle est morte et papa cinquante-quatre.
    Il aurait voulu ajouter qu’il était avec eux, mais Adam était dans un incommensurable état de choc.
    Dehors, on ferma le bistrot et Nicolas s’assit devant le portique pour attendre son père, qui n’apparut que le lendemain matin, soutenant son jeune frère qui se déplaçait comme un blessé de guerre. Ils allèrent tous les trois à
La Tartine
, prirent un café bien fort, et Nicolas, qui eut toutes les misères du monde à trouver ses mots, embrassa la main de son oncle.
    – J’ai hâte que tu rencontres Stanislas.

39
    Jan, Adam et Nicolas prirent l’ascenseur jusqu’au neuvième étage de chez
Eaton
et restèrent dans le couloir, écoutant les rires et la musique pendant cinq bonnes minutes, et craignant que ne sorte une personne qui aurait voulu aller aux cabinets. Nicolas s’approcha discrètement de la porte et vit Nathaniel qui, la kippa sur la tête, sautillait et dansait en plein centre de la pièce, entraînant Élisabeth dans ses virevoltes. Adam avait parlé avec Jan sans arrêt depuis leur rencontre, et Nicolas leur avait fait remarquer qu’ils avaient la même démarche et le même sourire. Adam avait pleuré toutes les larmes de son corps en comprenant que celui qu’il avait cru être son père avait fait tuer ses parents, et il avait cherché à le détester, mais en vain, sa reconnaissance et sa fidélité demeurant immuables, Schneider ayant été l’homme le plus aimable qu’il eût connu. S’il avait accepté de taire son sentiment de respect filial pour ne pas blesser son frère, il l’avait prié néanmoins de ne plus affubler Schneider du surnom de «chien», ce que Jan avait accepté, s’excusant de l’avoir fait.
    «Je reconnais qu’il devait avoir de bonnes raisons pour te faire apprendre le violon et non la flûte.
    – Mais c’est toi qui m’as fait comprendre. Il ne cessait de dire que j’avais de grandes aptitudes.
    – Si ma mémoire est bonne, M. Porowski disait que
Herr
Schneider était le plus grand flûtiste qu’il ait jamais rencontré.
    – Plusieurs musiciens l’avaient surnommé “la Flûte enchantée”.»
    Le silence envahit la salle et Adam s’inquiéta. Puis il entendit un violon frissonner d’émotion, caressé par un archet ensorcelant.
    – C’est Florence.
    Adam ferma les yeux pour que chacune des notes le pénètre jusqu’au cœur.
    – À couper le souffle.
    – Florence joue avec le violon de maman.
    – De ta... notre mère?
    Adam porta une attention encore plus aiguisée et détourna la tête, ne parvenant pas à contenir ses pleurs.
    – Est-ce qu’elle jouait aussi bien que Florence?
    – Je ne crois pas, mais elles auraient fait un duo incomparable si elle l’avait accompagnée au piano. Maman était avant tout une extraordinaire pianiste.
    Adam se tut et Nicolas regarda son père, qu’il souhaitait voir insister pour qu’Adam entre dans la salle. Florence termina son morceau et commença une pièce de Mozart. Adam fut touché par son choix, y voyant une coïncidence qui ouvrait certains volets sur son avenir.
    – Il faut du culot pour ne jouer que la partition du violon. C’est l’air de la «Reine de la nuit», un extrait de
La Flûte enchantée
de Mozart.
    La voix d’une soprano colorature s’éleva bientôt et Nicolas s’approcha discrètement de la porte pour voir qui chantait. Il revint en se pinçant le nez.
    – C’est Sophie. Comment peut-elle avoir une voix de
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