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L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu
Autoren: Bernard Cornwell
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leur paix pendant qu’il
combattait Gorfyddyd. Nul, au Powys, ne savait encore la trahison d’Arthur et
je me gardais bien de la leur apprendre.
    Je ne vis pas
Ceinwyn avant trois jours, car il y eut trois jours de deuil pour Gorfyddyd et
aucune femme ne se rendit au bûcher. Les femmes de la cour avaient passé une
robe de laine noire et restèrent enfermées dans la salle des femmes, sans musique,
sans rien d’autre à boire que de l’eau et pour tout repas du pain sec et un
léger gruau d’avoine. À l’extérieur, les guerriers se réunirent pour l’acclamation
du nouveau roi. Docile aux ordres d’Arthur, je tâchai de deviner si un homme
contesterait le droit de Cuneglas de monter sur le trône, mais je n’entendis
pas le moindre murmure d’opposition.
    À la fin des
trois jours, la porte de la salle des femmes se rouvrit. Une servante apparut
sur le pas de la porte et répandit des fleurs de rue sur les marches et le
seuil. Un instant plus tard, un grand nuage de fumée jaillissait de la porte :
les femmes brûlaient le lit de noces du vieux roi. La fumée s’échappait en
tourbillons de la porte et des fenêtres, et ce n’est que lorsque la fumée se
fut dissipée que Helledd, désormais reine du Powys, descendit les marches pour
s’agenouiller devant son mari, le roi Cuneglas de Powys. Elle portait une robe
de drap blanc : lorsque Cuneglas la releva, chacun put voir des traces de
boue à hauteur des genoux. Il l’embrassa puis la reconduisit dans la salle.
Tout de noir vêtu, Iorweth, le grand druide du Powys, le suivit à l’intérieur.
Dehors, encerclant les murs de bois en rangs de fer et de cuir, les guerriers
survivants du Powys attendaient.
    Un chœur d’enfants
entonna le duo d’amour de Gwydion et d’Aranrhod, le Chant de Rhiannon, puis les
longs couplets de la Marche de Gofannon vers Caer Idion. Quand ils eurent fini,
Iorweth reparut, maintenant vêtu de blanc, un bâton noir coiffé de gui à la
main, pour annoncer que les trois jours de deuil étaient terminés. Les
guerriers poussèrent des hourras et brisèrent les rangs pour s’en aller
retrouver leurs femmes. Demain, Cuneglas serait acclamé au sommet du Dolforwyn :
si un homme entendait lui contester le droit de monter sur le trône, l’acclamation
lui en donnerait l’occasion. Pour la première fois depuis la bataille, il me
serait aussi donné d’entrevoir Ceinwyn.
    Le lendemain,
je ne la quittai pas des yeux tandis que Iorweth accomplissait les rites d’acclamation.
Elle observait son frère et je la contemplais, comme émerveillé qu’une femme
pût être si adorable. Je suis vieux maintenant, et peut-être ma mémoire de
vieil homme exagère la beauté de la princesse Ceinwyn, mais je ne le crois pas.
On ne l’appelait pas la seren , l’étoile, pour rien. Elle était de taille
moyenne, mais toute menue, et cette sveltesse lui donnait une apparence de
fragilité qui n’était, comme je l’appris plus tard, qu’une illusion, car
Ceinwyn avait par-dessus tout une volonté d’airain. Elle avait, comme moi, les
cheveux blonds, sauf que les siens avaient l’éclat de l’or pâle tandis que les
miens faisaient penser à une paillasse crasseuse. Ses yeux étaient bleus, son
maintien modeste et son visage avait la douceur d’un rayon de miel sauvage. Ce
jour-là, elle portait une robe de drap bleu bordée d’une fourrure d’hermine d’hiver
blanc argent tachetée de noir : la même robe qu’elle portait quand elle m’avait
touché la main pour recevoir mon serment. Elle croisa mon regard une fois et me
gratifia d’un sourire grave : et je vous jure que mon cœur a cessé de
battre.
    Au Powys, les
rites de la royauté n’étaient pas différents des nôtres. Cuneglas fit le tour
du cercle de pierres du Dolforwyn : on lui remit les symboles de la
royauté, puis un guerrier le proclama roi et mit au défi chaque homme présent
de contester l’acclamation. À chaque fois, seul répondit le silence. Les
cendres du grand bûcher fumaient encore au-delà du cercle, signe qu’un roi
était mort, mais le silence qui régnait autour des pierres était la preuve qu’un
nouveau roi régnait. Cuneglas reçut alors des présents. Arthur, je le savais,
apporterait le sien, magnifique, mais il m’avait confié l’épée de guerre de
Gorfyddyd, qui avait été retrouvée sur le champ de bataille, et je la restituai
alors en signe du désir de la Dumnonie de faire la paix avec le Powys.
    Après l’acclamation,
il
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