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L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu
Autoren: Bernard Cornwell
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la source de ces mythes, on peut affirmer avec certitude que les contes
populaires du Moyen Âge sur la quête du Sacré Graal ne sont qu’une reprise
christianisée de mythes du Chaudron beaucoup plus anciens. L’une de ces
légendes concerne le Chaudron de Clyddno Eiddyn, l’un des Treize Trésors de la
Bretagne. Si ceux-ci avaient disparu des versions « modernes » de la
saga arthurienne, ils étaient bel et bien présents dans les temps plus reculés.
La liste de ces trésors varie d’une source à l’autre : j’en ai dressé un
échantillon assez représentatif, même si l’explication qu’en donne Nimue est
pure invention de ma part.
    Les Chaudrons et les trésors
magiques sont la preuve que nous sommes en territoire païen. Du coup, il paraît
étrange que les récits arthuriens ultérieurs soient si fortement christianisés.
Arthur était-il l’« ennemi de Dieu » ? Certains récits anciens
laissent penser que l’Église celtique était hostile à Arthur. Ainsi, dans la Vie
de saint Padarn, il est écrit qu’Arthur aurait volé la tunique rouge du
saint et n’aurait consenti à la restituer qu’après que le saint l’eut enterré
jusqu’au cou. De même Arthur aurait-il dérobé l’autel de saint Carannog pour en
faire sa table de repas. En fait, dans maintes vies de saints, Arthur est
dépeint sous les traits d’un tyran dont seules peuvent venir à bout la piété ou
les prières du saint homme. Saint Cadoc fut de toute évidence l’un de ses
adversaires les plus fameux, qui triompha d’Arthur à maintes reprises. Dans un
épisode déplaisant, Arthur, interrompu au cours d’une partie de dés par des
amants en fuite, aurait tenté de violer la fille. Voleur, menteur et violeur,
cet Arthur n’a rien à voir avec l’Arthur de la légende moderne. Mais les
histoires suggèrent qu’il s’était attiré la vive hostilité de l’Église, et l’explication
la plus simple est qu’Arthur était païen.
    On ne saurait
en avoir la certitude, pas plus que nous ne pouvons savoir quel genre de païen
il était. Le druidisme, la religion bretonne autochtone, avait tellement souffert
de quatre siècles de domination romaine qu’elle n’était plus qu’une coquille
vide à la fin du V e siècle, alors
même qu’elle persistait sans doute dans les zones rurales. Pour le druidisme,
le « coup fatal » fut porté en l’an 60 de notre ère, année noire qui vit
les Romains prendre d’assaut Ynys Mon (Anglesey) et détruire le centre de leur
culte. Llyn Cerrig Bach, le Lac des Petites Pierres, a bel et bien existé, et l’archéologie
a montré que c’était sans doute un haut lieu des rituels druidiques, mais le
lac et ses environs ont malheureusement été effacés au cours de la Seconde
Guerre mondiale avec l’extension du terrain d’aviation de la vallée.
    Les religions
rivales du druidisme ont toutes été introduites par les Romains. Et, pour un
temps, le culte de Mithra a réellement menacé le christianisme, tandis que l’on
continuait également à adorer d’autres dieux, tels Mercure et Isis. Mais le
christianisme fut de loin l’importation qui réussit le mieux. Il avait même
balayé l’Irlande, propagé par Patrick (Padraig), chrétien breton qui, dit-on,
se serait servi du trèfle à trois feuilles pour faire comprendre la doctrine de
la Trinité. Les Saxons extirpèrent la foi chrétienne des régions de Bretagne
dont ils s’emparèrent, et les Anglais durent attendre encore une centaine d’années
pour voir saint Augustin de Canterbury réintroduire leur foi au pays du Llœgyr (l’actuelle
Angleterre). Ce christianisme augustinien était différent des formes celtiques
antérieures : on y célébrait Pâques un autre jour et les chrétiens
délaissèrent l’ancienne tonsure druidique (le front rasé) pour celle, aujourd’hui
mieux connue, des moines chrétiens.
    Comme dans Le
Roi de l’hiver, j’ai délibérément introduit quelques anachronismes. Les
légendes arthuriennes sont d’une redoutable complexité, essentiellement parce
quelles mêlent toutes sortes d’histoires, dont beaucoup, comme la légende de
Tristan et Iseult, étaient à l’origine des histoires indépendantes qui n’ont
été que progressivement intégrées à la saga. J’ai pensé un temps en éliminer tous
les ajouts ultérieurs, mais cela m’eût privé, entre autres choses, de Merlin et
de Lancelot. Et j’ai donc laisse le romanesque triompher du pédantisme. L
introduction
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