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L'énigme des blancs manteaux

Titel: L'énigme des blancs manteaux
Autoren: Jean-François Parot
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pas très éloquent.
    — Et à seconde vue ?
    — Ils sont très diserts, et je vais vous le prouver. Vous avez naturellement déjà noté qu'il est question de rendre son dû au roi.
    — Et cela vous suffit ?
    — Cela ne me suffit pas, mais cela m'entraîne. J'ai longtemps erré avant d'arriver à mes conclusions. J'ai beaucoup mélangé ces papiers comme le faisait mon tuteur le chanoine de certains petits cartons.
    — Que vient faire votre tuteur dans cette histoire ? s'impatienta Sartine. Vous voulez me voir périr d'apoplexie ?
    Inquiet, Bourdeau se recula dans l'ombre.
    — Je les ai mélangés et remélangés, reprit Nicolas, qui disposait, dans un ordre différent, les billets de Lardin.
    Des trois une paire
    Et celui qui les ferme
    Se donne à tous
    C'est pour mieux les ouvrir
    Afin de rendre les paroles
    Recherchées sans relâche et
    Tout son dû au Roi

    — Et que dois-je découvrir dans ce charabia ? dit Sartine. Sommes-nous ici pour des bouts rimés, des rébus ou des anagrammes ?
    — Considérez, monsieur, les lettres majuscules du début de chaque phrases, que lisez-vous ?
    — D... E... S... C... A... R... T... Ma foi, je lis Descart. Mais où cela nous mène-t-il ?
    — Cela nous mène ici, à Vaugirard. Ce n'est pas pour rien que le commissaire Lardin a usé de tant de stratagèmes pour que ces billets parviennent à leursdestinataires. Il entendait bien que leur secret serait découvert et qu'il orienterait les recherches vers cette maison.
    — Comment pouvez-vous penser que le seul mot de Descart va nous conduire à ce que nous recherchons?
    — Grâce, Monseigneur, au cabinet de curiosités de M. de Noblecourt.
    — Allons, dit Sartine en s'adressant à Bourdeau, le voilà encore qui bat la campagne ! Il a été blessé hier, m'avez-vous dit ; c'est sans doute la perte de sang.
    C'était au tour de Nicolas de manifester de l'impatience.
    — Dans ce cabinet de curiosités si réputé à Paris...
    — Et que je connais bien, enchaîna Sartine, pour avoir été la victime de l'innocente manie de notre ami qui ne résiste jamais à l'envie de dévoiler ses horreurs à ses hôtes à l'issue de ses agapes.
    — Dans ce lieu étrange, monsieur, j'avais remarqué, il y a quelques jours, un grand crucifix d'ébène aux bras fermés. Un de ces objets jansénistes qui vous font refuser le billet de confession. Son aspect m'avait frappé. Il faisait écho dans ma mémoire à une image précédente. J'ai interrogé M. de Noblecourt. Le crucifix en question lui avait été offert récemment, à sa grande surprise, par le commissaire Lardin, et notre ami avait trouvé, enroulé autour de son socle, un billet, celui-là même que vous avez sous les yeux et qui commence par : « C'est pour mieux les ouvrir. » Or, lorsque j'ai perquisitionné la maison Lardin avec Bourdeau, j'ai découvert parmi les papiers du commissaire une facture d'un ébéniste du faubourg Saint-Antoine pour deux objets non précisés.Comme l'image de ce crucifix me poursuivait, j'ai fait des recherches pour retrouver l'artisan en question. Après bien des détours, j'ai atteint mon but, et le bonhomme a retrouvé l'objet de la commande : deux crucifix d'ébène à Christ d'ivoire...
    — Vous nous menez de Charybde en Scylla, dit Sartine. Je ne sais ce qui me retient de reprendre mon carrosse.

    — La curiosité et l'espoir, monsieur, répondit Nicolas avec un sourire. L'artisan s'est lui-même déclaré surpris de la nature du travail qui lui avait été demandé pour l'un des objets en question. Il s'agissait, selon lui, d'évider complètement le corps de la croix et d'y adapter un couvercle muni d'une fermeture à secret, une sorte de plumier où l'on pourrait dissimuler des bijoux, des louis, des pierres précieuses...
    — Ou des lettres, poursuivit M. de Sartine, soudain calmé.
    — Ou des lettres. J'avais donc un nom et j'avais un objet, même si l'artisan s'était refusé à m'en dévoiler le mécanisme. Cela aurait pu suffire mais je tenais à élucider le mystère des billets de Lardin. Reprenons, si vous le voulez bien. « Des trois une paire », je le traduis, avec un rien de liberté, par « Pour la paire de crucifix, il y a trois messages. » « Et celui qui les ferme se donne à tous », désigne ce Christ aux bras fermés. La suite va de soi. « C'est pour mieux les ouvrir afin de rendre les paroles recherchées sans relâche et tout son dû au roi » : c'est ce Christ qui rendra les papiers du roi.
    Un long
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