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Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Titel: Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS
Autoren: Boris Thiolay
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n’y a pas de place pour les « indésirables ». Ces derniers doivent être mis hors d’état de se reproduire ; ou, mieux encore, disparaître. Le cycle des persécutions enclenchées dans le même mouvement que celui de la naissance des Lebensborn ne cessera de s’amplifier, de se perfectionner. Il faut ici en rappeler les étapes les plus marquantes.
    Mars 1933. Deux mois après l’accession au pouvoir de Hitler, le premier camp de concentration est ouvert, à Dachau, près de Munich.
    Janvier 1934. Une loi impose la stérilisation forcée aux personnes souffrant de maladies considérées comme héréditaires. Quatre cent mille Allemands y seront soumis.
    Septembre 1935. À Nuremberg, les lois de « protection du sang allemand et de l’honneur allemand », qui interdisent les mariages et relations sexuelles entre « juifs » et « citoyens allemands », sont promulguées.
    9 et 10 novembre 1938. Lors du pogrom de la Nuit de Cristal, des milliers de commerces et d’entreprises juives sont saccagés, plus de 250 synagogues détruites, une centaine de juifs assassinés et au moins 25 000 sont envoyés en camp de concentration.
    Septembre 1939. L’invasion de la Pologne, premier épisode de la Seconde Guerre mondiale, ouvre la voie à la réduction en esclavage et au massacre de millions de gens.
    Automne 1939. Mise en place en Allemagne de la mort « miséricordieuse », un programme d’euthanasie, en fait d’assassinat, qui touchera 150 000 personnes aliénées ou handicapées.
    Été 1941. Les Einsatzgruppen (groupes d’intervention) entament, dans les territoires conquis sur l’Armée rouge, des campagnes d’exécutions par fusillades systématiques de résistants, de militants communistes, de prisonniers soviétiques et de plus d’un million de juifs.
    Décembre 1941. Au camp d’extermination de Chelmno (Pologne), le commando spécial SS dirigé par le commandant Herbert Lange utilise des chambres à gaz mobiles, installées dans des camions, pour accélérer la mise à mort des juifs.
    20 janvier 1942. Au cours de la conférence de Wannsee, présidée par Reinhard Heydrich, les modalités techniques de la « Solution finale » sont affinées. onze millions de personnes sont concernées.
    De Dachau à Auschwitz-Birkenau, l’ombre portée de Heinrich Himmler et de ses complices est immense. Le Reichsführer-SS sillonne en tous sens l’Europe occupée à bord de son avion personnel, en train spécial ou au volant d’une Volkswagen Kübelwagen (voiture « bassine »), l’ancêtre tout-terrain de la Coccinelle. Lors de ses visites d’inspection, son Excellence s’attache au moindre détail, avec une méticulosité oppressante. Il veut tout contrôler. La moindre procédure qui lui déplaît est immédiatement modifiée. Sanglé dans son uniforme noir, il prend plaisir à passer en revue les détenus dans les camps de concentration. En août 1941, à Minsk, Himmler assiste à l’exécution par balles d’une centaine de juifs – hommes, femmes, enfants – opérée par un détachement de l’ Einsatzgruppe B . Ce jour-là, devant le spectacle, il montre des signes de nervosité. À chaque salve, son regard s’échappe vers le sol. Le général SS Erich von dem Bach-Zelewski lui fait remarquer qu’il n’y a là que cent juifs. « Mais regardez les yeux de nos hommes… Ils sont traumatisés pour le reste de leur vie », lui dit en substance, l’officier supérieur. Quelque temps plus tard, Himmler donnera des instructions pour que l’on organise des conditions de travail plus humaines pour les tueurs. Le recours aux camions à gaz va se généraliser, en attendant la construction de « véritables » camps d’extermination.
    Pourquoi revenir avec insistance sur ces événements connus ? Parce que, durant la même période, avec la même obsession, Heinrich Himmler veut tout connaître de la vie quotidienne dans les Lebensborn . Il s’enquiert de la qualité de la nourriture, de la variété des menus qui y sont servis… De la taille et du poids des nouveau-nés, de la forme de leur nez. Il envoie des lettres de félicitations personnelles aux jeunes mamans, s’efforce de répondre aux courriers qu’elles lui adressent, pose parfois en photo avec l’une d’elles à l’occasion d’une de ses apparitions dans une maternité. À partir de 1942, il propose même d’être le parrain des enfants nés le 7 octobre, jour de son anniversaire.
    Aussi,
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