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Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Titel: Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS
Autoren: Boris Thiolay
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communauté du sang, toute dégénérescence doit être impossible », déclare-t-il en 1931. Dès lors, pour être acceptées, les nouvelles recrues doivent démontrer que leur généalogie ne comprend que des ancêtres d’origine aryenne depuis 1800, et même 1750 pour les aspirants officiers… Tous passent une visite médicale comprenant des mesures anthropométriques effectuées par les Rassenprüfer , les « examinateurs de race » : des pommettes saillantes, une longueur jugée excessive du tronc, des jambes légèrement arquées ou un système pileux trop développé suffisent pour être recalé. Les fiancées et futures épouses des SS doivent subir une sélection équivalente. Afin d’obtenir leur autorisation de mariage, les couples déposent un dossier, accompagné d’une photo des prétendants en pied, côte à côte. Ainsi, on évalue « l’harmonie » entre les deux individus et leur capacité à avoir une descendance « racialement valable ». Les familles adoubées par la Schutzstaffel se voient décerner un livret de famille spécifique. Elles sont censées avoir au moins quatre enfants. En 1937, Himmler précise sa vision : « La SS est un ordre militaire National-socialiste d’hommes résolument nordiques, communauté de clans liée par serment […]. Ce que nous voulons créer pour l’Allemagne dans les siècles à venir, c’est une caste supérieure élue, une nouvelle noblesse, dont les rangs seront constamment grossis parmi les meilleurs fils et filles de notre peuple, une noblesse qui jamais ne vieillira, qui remontera dans la tradition et le passé […] jusqu’aux époques les plus sombres, et qui insufflera une jeunesse éternelle à notre peuple. »
    Mais, pour cela, il faut toujours plus d’enfants. Les hommes sont alors encouragés à procréer en dehors du mariage. Surtout, c’est maintenant l’ensemble des Allemandes, du moins celles qui correspondent aux critères, qui doivent participer à l’effort national… Le rôle dévolu à la femme est d’être une mère au foyer, son devoir suprême est d’accomplir le Fürherdienst , le « service du Führer » : offrir à Adolf Hitler le maximum de nouveau-nés.
    C’est dans ce contexte que les statuts du Lebensborn eingetragene Verein (association déclarée) sont déposés le 12 décembre 1935, à Berlin. À l’origine, l’organisation est placée sous la tutelle du Rasse- und Siedlungshauptamt (RuSHA), le « Bureau pour la race et le peuplement », chargé de contrôler la pureté raciale et idéologique des membres de la SS. Ces statuts seront bientôt transférés à Munich, la ville natale de Himmler. Le Lebensborn établira alors son siège au numéro 1, Poschingerstrasse, dans l’ancienne villa familiale de l’écrivain Thomas Mann, exproprié après avoir fui l’Allemagne dès 1933. L’organisation L s’installera ensuite, à partir du mois de janvier 1940, au 3-7, Herzog-Max-Strasse, à l’emplacement de l’ancienne grande synagogue, incendiée lors de la Nuit de Cristal.
    La création de l’organisation L est entourée d’un secret absolu : le Reichsführer-SS n’en révélera l’existence, dans une circulaire diffusée aux officiers, que neuf mois plus tard, au moment où il la placera directement sous son autorité personnelle. Au moment, aussi, où la première maternité, qui peut accueillir 30 femmes et 55 nourrissons, ouvre ses portes à Steinhöring, un petit village de Bavière. Les membres de la SS sont tenus de cotiser à l’association 4 .
    Heinrich Himmler, qui dirige le conseil d’administration, s’est entouré d’hommes de confiance. Le premier directeur du Lebensborn – il sera remplacé en 1940 par Max Sollmann – est le Hauptsturmführer (capitaine) Guntram Pflaum. Il a alors 32 ans. Ce fanatique, promu colonel en 1939, aura un parcours éloquent. En 1942, le voici à la tête d’un commando spécial en Union Soviétique. Auteur de multiples exactions, il organise la sélection et l’enlèvement d’enfants « germanisables » à Bobruïsk, une ville au sud-est de Minsk, en Biélorussie. L’année suivante, on le retrouve à la tête du foyer SS pour enfants Kurmark à Wernigerode, près de Berlin. En 1944, Pflaum devient le responsable des services de désinfection du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau et d’autres sites concentrationnaires. Il sera tué en mai 1945 près du camp de Mauthausen.
    Le responsable médical de l’association,
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