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Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Titel: Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS
Autoren: Boris Thiolay
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l’extermination des juifs, mais aussi en l’amélioration et le renforcement de la “race aryenne/nordique”, par tous les moyens. Juste après la guerre, les tribunaux se focalisaient sur les crimes et les meurtres de masse. Le reste paraissait secondaire. »
    Georg Lilienthal a raison. Mais poursuivons un peu plus avant la lecture des attendus du procès n° 8 de Nuremberg :
    « Il est tout à fait évident que l’association Lebensborn , qui existait bien avant la guerre, était une institution d’aide sociale, et avant tout un foyer maternel. Depuis le départ, elle s’occupait des mères, mariées ou non, et des enfants, légitimes ou non. L’accusation n’a pas réussi à démontrer avec la certitude requise la participation du Lebensborn et des inculpés au programme d’enlèvement mené par les nazis. Alors qu’il est démontré que, à l’évidence, des milliers et des milliers d’enfants furent enlevés par d’autres organisations et emmenés en Allemagne, seul un petit pourcentage d’entre eux fut confié au Lebensborn . » Plus loin encore, il est écrit : « Le Lebensborn cherchait à éviter d’emmener dans ses foyers des enfants ayant des liens familiaux. »
    Ici, les conclusions du procès sont totalement fausses : Gisèle, Georges, Christiane et tant d’autres furent emmenés durant la retraite des SS vers l’Allemagne alors que les dirigeants des nurseries connaissaient l’existence de leurs mères…
    Enfin, il est rapporté ceci par le tribunal américain : « Dans tous les exemples où des enfants étrangers furent remis au Lebensborn par d’autres organisations, après une sélection et des examens, ces enfants reçurent les meilleurs soins et ne furent jamais maltraités en aucune manière. »
    Que dire ? Des bébés furent arrachés à leur mère, leur identité fut occultée. Ils furent élevés en groupe, en dehors de tout lien affectif individuel, par des « infirmières brunes ». Quand ils furent retrouvés, en mai 1945, ils se comportaient comme des petits animaux apeurés… Mais de tout cela, en mars 1948, le tribunal américain ne s’en préoccupait pas.
    Le 10 mars, le verdict tomba à Nuremberg : Max Sollman, Gregor Ebner et Günther Tesch furent lavés des accusations de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Tous trois furent toutefois reconnus coupables d’appartenance à la SS. Mais la peine de prison infligée était couverte par leur détention préventive depuis l’été 1945. Sollmann, Ebner et Tesch furent donc libérés sur le champ. Inge Viermetz, elle, fut acquittée de tous les chefs d’inculpation.
    Pas de coupables, pas de victimes ? Nous le savons, la grande majorité des enfants du Lebensborn ne retrouva jamais ses parents naturels. Les petits furent confiés aux services sociaux, placés dans des orphelinats, dans des familles d’accueil, en Allemagne, dans le pays d’origine de leur mère et même jusqu’au Canada ou en Australie. Certains furent adoptés. La plupart d’entre eux se firent, un jour ou l’autre, traiter « d’enfant de la honte » ou de « sale Boche ». Sans bien sûr pouvoir comprendre ce qu’il leur était reproché. Ces gosses incarnent la mauvaise conscience d’une époque sans pardon. Ils sont la preuve vivante de la folie nazie, mais aussi de la séduction, de la terreur et de l’humiliation que le Troisième Reich imposa à toute l’Europe durant dix années. 1935-1945. De Nuremberg à Nuremberg. De Steinhöring à Steinhöring. Au terme d’une décennie de crimes et de supplices, on s’est empressé d’oublier cette invraisemblable histoire d’« enfants parfaits ».
    Il en reste très peu de traces. À l’entrée de l’ancienne maternité Hochland , à Steinhöring, une petite plaque, illustrée de deux photographies, rappelle, en sept lignes de texte seulement, la destinée du lieu, d’août 1936 à mai 1945.
    À Munich, au 10, Thomas-Mann-Allee, l’ancienne villa de la famille de Thomas Mann qui abrita le siège du Lebensborn de 1936 à 1940 a été reconstruite. Elle ne recèle aucun souvenir de la période. Quant aux locaux ultérieurs de la centrale, entre 1940 et 1945, sur Herzog-Max-Strasse, ils n’existent plus.
    À Schalkhausen, l’un des deux foyers, Franken I , a été reconverti en hôtel-restaurant. Le lieu, en bordure de forêt, est aménagé selon des principes écologiques. Quel hôte pourrait soupçonner que l’endroit abrita des
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