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Le Voleur de vent

Le Voleur de vent

Titel: Le Voleur de vent
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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aigreur, songeant qu’au bout du
compte elle avait davantage perdu à la mort du roi qu’elle n’aurait gagné à
laisser vivre un homme qui toujours se montra avec elle généreux et indulgent.
    Le douzième membre
de la conjuration, Jean-Louis de Nogaret de la Valette, duc d’Épernon, ancien
archimignon d’Henri troisième, profita peu du crime dont il fut un des plus
actifs artisans. En effet, Richelieu l’écarta sans douceur et définitivement du
pouvoir. Sa morgue et son mépris des autres lui valaient beaucoup d’ennemis qui
tous s’amusèrent beaucoup de l’aventure qui lui arriva, un an jour pour jour
après la mort du roi. Se trouvant en les jardins des Tuileries, il vit venir à
lui six hommes et une femme le bas du visage masqué par foulards rouges. Plus
tard, un courtisan devait affirmer avoir vu un groupe ôtant des foulards rouges
et reconnu le comte et la comtesse de Nissac ainsi que cinq de ses officiers :
Paray des Ormeaux, Fey des Étangs, Sousseyrac, Valenty et le seigneur Yasatsuna.
Qu’importe puisque du côté de la reine et des siens, dès lors qu’on prononçait
le nom de Nissac, tous regardaient ailleurs : ne disait-on pas que pour
mystérieuses raisons, si Richelieu ne voulait concéder nul avantage à l’amiral,
il avait interdit qu’on tentât quelque action contre lui ?
    Quoi qu’il en soit, d’Épernon fut
magistralement giflé par un petit homme d’allure asiatique portant foulard
rouge puis attiré en les buissons où il reçut une très sévère correction, perdant
toutes ses dents qui étaient sa fierté. N’ayant plus toute sa connaissance, il
fut lâché peu après en une allée et, à la surprise puis à l’hilarité générale, le
très prétentieux duc d’Épernon apparut habillé en fou, coiffé du bonnet à
grelot, la marotte à la main et monté sur un âne qui louchait.
    Monsieur de Bassompierre crut en mourir de
rire…
    Enfin, au-dessus des
« douze apôtres », celle qui avait contribué à la mort d’Henri
quatrième son époux se fit ravir le pouvoir et exiler par le roi Louis son fils
qui, sans le savoir, en punissant sa mère vengeait son père !…
    *
    *   *
    CEUX QUI NE FIRENT QUE PASSER EN CE RÉCIT…
    La duchesse Inès de
Medina Sidonia épousa un richissime prince italien grandement âgé. Elle l’épuisa
en moins de deux ans d’un régime amoureux très sévère. Veuve, elle collectionna
dès lors les châteaux et les amants. Sa fringale d’hommes réussit fort bien à
sa santé puisqu’elle mourut centenaire, ne se donnant pas même la peine de
paraître dévote et tenant la main de son très dévoué écuyer, un fort beau jeune
homme dont elle fit son héritier…
    Dieulefit, l’élégant
bandit et marquis huguenot qui régnait sur sa bande de « L’âne mort »,
ne conserva point l’impunité que lui accordait le défunt roi. Il fut pendu au
gibet de Montfaucon ainsi que onze hommes et femmes de sa bande…
    Armand Jean du
Plessis, duc et cardinal de Richelieu, atteignit comme il le souhaitait le
sommet de l’État où il poursuivit la carrière éblouissante que l’on sait. Quoique
satisfait, il envia deux hommes en sa vie. Le premier fut Louis treizième, parce
qu’il était roi et qu’il ne pouvait espérer l’être à sa place. Le second fut
Thomas de Pomonne, comte de Nissac et amiral des mers du Levant pour la raison
qu’il faisait choses extraordinaires comme s’il se fût agi d’actes sans
importance. Et parce que le cardinal, plus coquet qu’on ne l’a dit, lui enviait
son sourire, sa naturelle élégance et ses magnifiques yeux gris…
    Élisabeth de Sèze de
La Tomlaye entra dans les ordres et abandonna ses biens à l’Église. Elle
consacra ses ardentes prières à la mémoire de son frère Louis et à toutes les
pauvres créatures qui souffrent. D’une grande rigueur en la pratique de la
religion, elle mourut quelques années plus tard, évitant de songer que sa vie
aurait été tout autre si…
    Par un curieux
hasard, François de Bassompierre, l’ami du défunt roi, fut ambassadeur en Espagne
avant de l’être en Suisse et en Angleterre après une très belle carrière
militaire où son intelligence et sa bravoure le firent élever à la dignité de
maréchal de France. Aimant toujours la vie, les femmes et l’insolence, il ne
pouvait que déplaire à Richelieu qui, sous un fallacieux prétexte, le fit
enfermer douze longues années à la Bastille. Le pouvoir, c’est bien connu,
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