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Le Voleur de vent

Le Voleur de vent

Titel: Le Voleur de vent
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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sur la peau avant, pauvre
jeune homme, de s’évanouir…
    L’ambrosien détourna la tête, les quatre
autres attendaient.
    Fey des Étangs s’approcha de l’ambrosien assis
sur le sol et lui donna coup de pied en les côtes.
    — Il n’est pas de bon commerce de laisser
un de vos compagnons, le cardinal Mathieu de Bellany, ainsi cloué au mur de
votre chambre du château des chimères car si pour conserver ses amis, il les
faut à présent clouer au mur, où va-t-on ?… Monsieur le comte de Nissac, dans
sa grande indulgence, a pensé qu’il vous serait agréable qu’il vous soit
apporté pour partager votre captivité.
    Dès cet instant, les autres détenus n’adressèrent
plus jamais la parole à l’ambrosien.
    Ainsi, ils étaient à présent six, soit la
moitié du groupe dit des « douze apôtres », enfermés en une vaste
cave du château…
    Le comte de Nissac avait insisté pour qu’Isabelle
l’accompagnât et le duc de Sully, sachant comme elle s’était battue l’épée à la
main pour le roi, avait fait une entorse à l’un de ses principes qui était de
ne point mêler les femmes aux affaires d’État.
    Ils se trouvaient cinq en une pièce aux
rideaux tirés. Les deux inconnus, hommes d’un certain âge, furent présentés à l’amiral
et à la comtesse de Nissac. Le premier, un chirurgien huguenot, avait participé
à l’autopsie du corps d’Henri quatrième et ne partageait point les avis qui y
furent émis. Le second, procureur huguenot proche du président Séguier et du
premier président Achille de Harley, était effaré par ce qu’il apprenait, et ne
pouvait dire publiquement.
    Tous deux savaient bien des choses mais en
ignoraient d’autres. Leur rencontre avait permis d’éclairer des zones d’ombres.
    Sully invita le procureur à prendre la parole
et celui-ci, n’hésitant point, sortit de sa poche une petite bille métallique :
    — Deux furent tirées à partir d’arquebuses
d’un modèle dont nous ignorons tout, comme nous ne connaissons point la nature
du métal qui compose cette balle… car il s’agit d’une balle.
    — Allons au fait !… le pressa Sully.
    Le procureur hésita un instant puis reprit :
    — Le roi a été assassiné en manière très
subtile et compliquée. Ravaillac a porté ses coups sur un mort, ou un mourant. En
tout état de cause, sur un homme qui ne le pouvait repousser après le premier
coup reçu, pourtant inoffensif. Le piège était impitoyable : si le roi n’était
pas tué par balle, il se trouvait en tel état qu’il demeurait exposé, offert
presque, au couteau de Ravaillac. Il n’avait aucune chance !
    Sully se tourna vers le chirurgien :
    — Parlez-nous de ces blessures au cou et
à la tête.
    — Une balle est entrée en l’arrière de la
tête du roi, par la lucarne arrière du carrosse, se logeant en la partie droite
du cerveau où elle est demeurée. Une seconde est entrée en la gorge du roi, pénétrant
près de la carotide et ressortant par la nuque. C’est celle que vous venez de
voir, retrouvée par mes soins en le carrosse. Ainsi, monsieur le duc d’Épernon
assis à côté du roi n’ayant rien pour arrêter le bras de Ravaillac, Henri
quatrième, pourtant très robuste, ne le pouvait davantage en raison de ses
blessures d’une extrême gravité.
    Nissac, songeur, répondit :
    — J’ai vu en effet la tête du roi
projetée avec rudesse vers l’avant, puis presque aussitôt vers l’arrière, et ce
serait le cas s’il avait reçu une balle dans la tête par l’arrière et une autre
en la gorge par l’avant… mais alors…
    Sully l’encouragea du geste.
    — Il n’y avait point un mais deux tireurs.
Le premier derrière le cortège, le second devant.
    Le procureur hocha la tête.
    — J’ai passé plus de vingt heures sur les
lieux, n’économisant point mes pas ni mon temps. Le premier tireur, d’une
exceptionnelle habileté, a tiré à travers la lucarne arrière dépourvue de vitre.
Il a sans aucun doute fait feu depuis un dépôt de livres… Le second tireur, placé
à l’avant du carrosse, a tiré depuis un petit tertre situé à l’abri d’une
palissade. Ce tireur se trouvait sans doute sur la droite du carrosse car
témoins remarquèrent que le roi s’affaissa légèrement sur la gauche. Une fois
encore, il est tout à fait certain que sans ces deux balles le roi, averti par
le premier coup de poignard sans gravité de Ravaillac, eût facilement bloqué ce
bras assassin
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