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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2
Autoren: William Shirer
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anglo-françaises ne
laissaient place à aucune équivoque – mais ajouta qu’à son avis les Anglais ne
pouvaient accepter les propositions de conférence de Mussolini que si les
armées allemandes se retiraient de Pologne, point sur lequel Bonnet, une fois
de plus, avait gardé le silence. Halifax promit qu’il téléphonerait à Ciano la
décision du cabinet britannique.
    Celle-ci vint peu après dix-neuf heures. La Grande-Bretagne
acceptait l’offre du Duce, à condition qu’Hitler ramenât ses troupes vers la
frontière allemande. Le ministre des Affaires étrangères se rendit compte qu’Hitler
n’y consentirait jamais et qu’ « il n’y (avait) plus rien à faire », ainsi
qu’il l’écrivit dans son journal.
    Ce n’est pas à nous, ajouta-t-il, de donner à Hitler pareil
conseil, qu’il repousserait avec force et peut-être avec colère. J’en fais part
à Halifax, aux deux ambassadeurs et au Duce, puis je téléphone à Berlin pour
dire que, sauf avis contraire des Allemands, nous renonçons à poursuivre les
pourparlers. La dernière note d’espoir s’est éteinte (20).
    Le 2 septembre à vingt heures cinquante, épuisé et terrassé
par la douleur, Attolico reprit donc une fois encore le chemin de la
Wilhelmstrasse. Ribbentrop le reçut cette fois à la Chancellerie, où il était
en conférence avec Hitler. Un mémorandum, saisi au ministère des Affaires
étrangères, relate la scène.
    L’ambassadeur d’Italie annonça au ministre des Affaires
Étrangères que les Anglais n’étaient pas disposés à entrer en négociations sur
la base de la proposition de médiation italienne. Les Anglais exigeaient, avant
d’entreprendre des pourparlers, le retrait immédiat de toutes les troupes
allemandes du territoire polonais occupé et de Dantzig…
    En conclusion, l’ambassadeur d’Italie déclara que le Duce
considérait sa proposition de médiation comme dépassée. Le ministre des
Affaires étrangères reçut cette communication sans faire aucun commentaire (21).
    Pas un mot de remerciement à l’infatigable Attolico pour tous
ses efforts ! Rien que le mépris du silence envers un allié qui essayait
de frustrer l’Allemagne des dépouilles de la Pologne.
    La dernière possibilité, si faible fût-elle, d’éviter la
deuxième guerre mondiale venait d’être épuisée. Tout le monde, semble-t-il, en
eut conscience, à l’exception d’un des acteurs du drame. A vingt et une heures,
ce pusillanime de Bonnet appela Ciano au téléphone pour lui confirmer, une fois
de plus, que la note française à l’Allemagne n’avait pas « un caractère d’ultimatum »
et lui répéter que le gouvernement était prêt à attendre jusqu’au 3 septembre
à midi, c’est-à-dire le lendemain, la réponse allemande.
    Cependant « pour que la conférence ait une issue favorable »,
précisa Bonnet à Ciano, le gouvernement a convenu avec les Anglais que les
troupes allemandes doivent évacuer la Pologne. C’était la première fois que
Bonnet mentionnait ce point – et seulement à cause de l’insistance britannique.
Ciano répondit qu’à son avis Hitler n’accepterait jamais cette condition. Mais
Bonnet ne voulut pas abandonner. Il chercha, pendant la nuit, une ultime
échappatoire aux obligations de la France envers la Pologne désormais meurtrie
et investie. Ciano rapporta cette étrange manœuvre dans une note de son journal
en date du 3 septembre.
    Au milieu de la nuit, on me téléphona du ministère parce
que Bonnet a demandé à Guariglia (l’ambassadeur d’Italie à Paris) s’il n’était
pas possible d’obtenir au moins un retrait symbolique des forces allemandes de
Pologne… J’écarte la proposition sans même en informer le Duce. Mais elle
prouve que la France va au-devant de la grande épreuve sans enthousiasme et
pleine d’incertitude (22).

LA GUERRE DE POLOGNE
DEVIENT LA DEUXIEME
GUERRE MONDIALE
    Le dimanche 3 septembre fut, à Berlin, un merveilleux jour
de fin d’été. Le soleil brillait, l’air était embaumé. « Une de ces
journées, notai-je dans mon journal, que les Berlinois aiment à passer dans les
bois ou sur les lacs des environs. »
    A l’aube, arriva à l’ambassade de Grande-Bretagne un télégramme
de Lord Halifax à Sir Nevile Henderson, enjoignant à celui-ci de demander
audience pour neuf heures au ministre des Affaires étrangères allemand, afin de
lui remettre une communication, dont le texte suivit alors.
    Le gouvernement
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