Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2
Autoren: William Shirer
Vom Netzwerk:
du Duce, est particulièrement
appuyée par la France [7] .
    Dantzig est déjà allemand et l’Allemagne est déjà en possession
de gages qui lui garantissent la plus grande partie de ses revendications. De
plus, l’Allemagne a déjà obtenu « satisfaction morale ». Si elle
accepte la proposition d’une conférence, elle atteindra tous ses objectifs tout
en évitant une guerre qui, même à ce jour, semble devoir se généraliser et se
prolonger très longtemps.
    Le Duce ne veut pas se montrer insistant, mais il estime
très important que le texte ci-dessus soit immédiatement soumis à l’attention
de Herr von Ribbentrop et du Führer (17).
    Il n’est donc pas étonnant que lorsque Ribbentrop, très tôt
remis de son indisposition, reçut à treize heures trente Attolico, ce fut pour
lui indiquer expressément que la proposition du Duce ne « pouvait se
concilier » avec les notes franco-britanniques de la veille qui avaient
nettement le « caractère d’un ultimatum ».
    L’ambassadeur d’Italie, qui partageait le désir de son chef d’éviter
une guerre mondiale, et qui était certainement plus sincère, interrompit
Ribbentrop pour lui dire que les déclarations britannique et française étaient
désormais « dépassées » par la dernière communication du Duce. Attolico
n’avait naturellement aucune qualité pour faire une telle déclaration, qui ne
correspondait d’ailleurs pas à la réalité, mais, en cette heure tardive, il
pensait sans doute qu’il ne risquait rien à se montrer téméraire. Bien que le
ministre des Affaires étrangères allemand exprimât son scepticisme, Attolico ne
voulut pas démordre de son point de vue.
    Les déclarations française et britannique, dit-il, n’entraient
plus en ligne de compte. Le comte Ciano n’avait téléphoné qu’à huit heures
trente, c’est-à-dire après que ces déclarations eussent été diffusées par la
radio italienne. Celles-ci devaient donc être considérées comme dépassées. Le
comte Ciano avait, en outre, précisé que la France appuyait tout
particulièrement la proposition du Duce. Ces instances venaient présentement de
la France, mais celles de la Grande-Bretagne suivraient (18).
    Ribbentrop ne se laissa pas convaincre. Il venait, dit-il, d’examiner
avec Hitler la proposition de Mussolini ; le Führer tenait
à savoir si les notes anglo-françaises avaient le caractère d’un ultimatum. Finalement,
le ministre des Affaires étrangères souscrivit à la suggestion d’Attolico, qui
se proposait à aller immédiatement sonder Henderson et Coulondre à ce sujet.
    D’où la visite d’Attolico à l’ambassade de Grande-Bretagne.
« Je revois encore Attolico, écrivit plus tard Schmidt, qui
avait fait fonction d’interprète lors de l’entretien, sortir en courant de la
chambre de Ribbentrop et, bien qu’il ne fût plus de la première jeunesse, dévaler
quatre à quatre les escaliers pour se précipiter chez Henderson et Coulondre… Une
demi-heure plus tard, il revint, toujours en courant et aussi essoufflé qu’il
était parti (19). »
    Reprenant haleine, l’ambassadeur d’Italie rapporta qu’il venait
d’apprendre de la bouche de Henderson que la note britannique n’était pas un
ultimatum. Ribbentrop rétorqua que « bien que la réponse allemande aux
déclarations anglo-françaises ne pût être que négative, le Führer examinait les propositions du Duce et que, s’il avait la confirmation de
Rome qu’il n’était pas question d’ultimatum dans la déclaration franco-anglaise,
il donnerait sa réponse d’ici un jour ou deux. » Lorsque Attolico insista
pour avoir une réponse plus rapide, Ribbentrop consentit finalement à la donner
le lendemain, dimanche 3 septembre à midi.
    A Rome, entre-temps, les espoirs de Mussolini s’effondraient. A
quatorze heures, Ciano reçut les ambassadeurs de Grande-Bretagne et de France. Il
téléphona en leur présence à Halifax et Bonnet pour leur rendre compte des
entretiens d’Attolico avec le ministre des Affaires étrangères allemand. Bonnet
fut, à son habitude, expansif et, selon son propre récit (cf. Livre Jaune
français), remercia chaleureusement Ciano pour ses efforts en faveur de la paix.
Halifax se montra plus froid.
    Il confirma que la note britannique n’était pas un ultimatum – on
s’étonne de voir ces hommes d’État couper ainsi les cheveux en quatre pour une
simple question de terminologie, car les déclarations
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher