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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2
Autoren: William Shirer
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furent appelés. Le 31 août, le cabinet
publia un communiqué annonçant que la France « remplirait avec énergie ses
engagements ». Et le lendemain, premier jour de l’offensive allemande en
Pologne, Halifax réussit à persuader Bonnet d’associer la France à la
Grande-Bretagne pour avertir Berlin que les deux puissances étaient résolues à
faire honneur à la parole qu’elles avaient donnée à leur alliée.
    Mais le 2 septembre, lorsque les Anglais insistèrent pour
présenter à minuit un ultimatum à Hitler, le général Gamelin et l’état-major
montrèrent peu d’empressement. Après tout, c’étaient les Français qui devraient
se battre si les Allemands passaient immédiatement à l’offensive dans l’Ouest. Et
ils seraient seuls, car il n’y aurait pas un soldat britannique pour les aider.
L’état-major général exigea quarante-huit heures supplémentaires afin de
procéder à la mobilisation générale en toute tranquillité.
    Il prétend aussi, dans ce même ouvrage, qu’il insista, lors de
cette conférence, sur la faiblesse de la position militaire de la France. Si l’Allemagne,
expliqua-t-il, « anéantit » la Pologne et se lance alors de tout son
poids contre les Français, la France serait dans une situation « difficile ».
« Dans ce cas, il ne lui serait plus possible d’entrer dans la lutte… Au
printemps, avec l’aide des troupes britanniques et du matériel américain, j’espérais
que nous serions en position de livrer une bataille défensive (en cas de
nécessité, évidemment). J’ajoutai que nous ne pouvions espérer la victoire que
dans une guerre longue. J’ai toujours été d’avis que nous ne serions pas
capables d’action offensive avant environ deux ans… c’est-à-dire en 1941-1942. »
La timidité des conceptions du généralissime explique peut-être en grande
partie les développements ultérieurs.
    A dix-huit heures, Halifax téléphona à Sir Eric Phipps, ambassadeur
de Grande-Bretagne à Paris : « Le gouvernement britannique ne peut
attendre quarante-huit heures. L’attitude française embarrasse considérablement
le gouvernement de Sa Majesté. »
    Elle menaçait même de devenir dangereuse deux heures plus tard, lorsque
Chamberlain se leva pour s’adresser à la Chambre des Communes, dont la majorité
des membres, quelle que fût leur appartenance politique, supportaient
difficilement le retard des Anglais à faire honneur à leurs obligations. Leur
patience fut presque à bout après que le Premier Ministre eut parlé. Il informa
en effet la Chambre que les Allemands n’avaient pas encore donné leur réponse.
    Si aucun message de Berlin ne venait donner l’assurance que l’Allemagne
consentait à retirer ses troupes de Pologne, le gouvernement se verrait « contraint
de prendre des mesures ». Si le retrait des troupes était admis, le
gouvernement britannique, dit-il, « consentirait à considérer la situation
comme identique à ce qu’elle était avant que les armées allemandes ne
franchissent la frontière polonaise ». En attendant, ajouta-t-il, le
gouvernement restait en communication avec la France au sujet du délai qu’il
convenait de fixer dans leur avertissement à l’Allemagne.
    Après trente-neuf heures de guerre en Pologne, la Chambre des
Communes n’était pas d’humeur à accepter des tactiques aussi dilatoires. Un
relent de Munich semblait émaner du banc du gouvernement. « Parlez au nom
de l’Angleterre ! » cria Leopold Amery, au nom des conservateurs, alors
que le chef effectif de l’opposition travailliste, Arthur Greenwood, se levait
pour prendre la parole.
    « Je me demande pendant combien de temps encore nous allons
tergiverser ainsi, déclara-t-il, à un moment où la Grande-Bretagne et tout ce
qu’elle représente ainsi que la civilisation humaine sont en péril… Nous devons
marcher avec les Français… »
    C’était là le hic . Il s’avérait plutôt difficile, à cette
heure, de décider les Français à marcher. Mais Chamberlain fut à ce point
bouleversé par la colère du parlement qu’il intervint dans l’âpre débat et
expliqua qu’il fallait du temps pour synchroniser avec Paris les « pensées
et les actes » par téléphone. « Je serais horrifié, ajouta-t-il, que
la Chambre puisse penser un instant que la déclaration que je viens de lui
faire révélait la moindre défaillance de la part de ce gouvernement comme de
celle du gouvernement français. »
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