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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2
Autoren: William Shirer
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Celui-ci, dit-il, « siégeait en ce
moment » et on en attendait une communication au cours des prochaines
heures. Il tenta, en tout cas, d’apaiser l’émotion des représentants :
« Je prévois que je ne pourrai faire demain à la Chambre qu’une seule
réponse… et j’ai le ferme espoir que la Chambre est persuadée que je parle en
toute bonne foi… »
    L’inexorable approche de la plus grande épreuve de l’histoire d’Angleterre
fut annoncée, ainsi que le nota plus tard Namier, « d’une manière
étrangement hésitante ».
    Chamberlain savait fort bien, les documents confidentiels britanniques
le montrent clairement, que de graves dissentiments existaient entre son peuple
et lui et qu’en cette heure critique pour le pays son gouvernement était en
grand danger d’être renversé.
    A peine eut-il quitté les Communes qu’il appela Daladier au téléphone.
La communication fut enregistrée à vingt et une heures cinquante et Cadogan, qui
était à l’écoute, en dressa un procès-verbal destiné aux archives.
    Chamberlain : La situation ici est très sérieuse… La
séance à la Chambre a été orageuse… Si la France persiste à faire courir les
quarante-huit heures à partir de midi demain, mon gouvernement ne serait plus
maître de la situation ici.
    Le Premier Ministre dit qu’il comprenait parfaitement que c’était
à la France de supporter le poids de l’attaque allemande. Mais il était
convaincu qu’il faudrait prendre une initiative quelconque dans la soirée.
    Il proposa un compromis… Un ultimatum à huit heures demain
matin… expirant à midi…
    Daladier répliqua qu’à moins que les bombardiers
britanniques ne puissent entrer immédiatement en action, il serait préférable
pour les Français qu’on retarde si possible de quelques heures les attaques
contre les armées allemandes.
    Moins d’une heure plus tard, à vingt-deux heures trente, Halifax
appela Bonnet. Il supplia les Français de consentir au compromis britannique d’un
ultimatum, qui serait présenté à Berlin à huit heures le lendemain matin
(3 septembre) pour expirer à midi. Non seulement le ministre des Affaires
étrangères français ne voulut rien entendre, mais il répondit à Halifax que l’insistance
britannique en faveur d’une telle précipitation créerait une « impression
déplorable ». Il exigea que Londres patiente au moins jusqu’à midi avant
de présenter un ultimatum à Hitler.
    Halifax : Il est impossible pour le gouvernement de Sa
Majesté d’attendre jusqu’à cette heure… Il est très douteux que le gouvernement
(britannique) puisse se maintenir…
    La Chambre des Communes était convoquée pour midi, le dimanche 3 septembre,
et l’atmosphère de la séance du samedi soir avait démontré à Chamberlain et à
Halifax que, s’ils voulaient survivre, il leur fallait donner au parlement la
réponse que celui-ci attendait d’eux. A deux heures du matin, l’ambassadeur de
France à Londres, Corbin, avertit Bonnet que le cabinet Chamberlain risquait d’être
renversé s’il ne pouvait fournir une réponse nette au parlement. Halifax, à la
fin de sa conversation téléphonique avec Bonnet, avait donc averti celui-ci que
la Grande-Bretagne envisageait « d’agir de son côté ».
    Le télégramme de Halifax à Henderson parvint à Berlin vers
quatre heures du matin [10] .
La communication que ce dernier devait faire au gouvernement allemand à neuf
heures, le dimanche 3 septembre, évoquait la note britannique du 1er septembre,
dans laquelle la Grande-Bretagne avait déclaré son intention de remplir ses
obligations envers la Pologne si les troupes allemandes n’étaient pas retirées
dans les plus brefs délais.
    Bien que cette communication, poursuivait-elle, ait été
faite voici plus de vingt-quatre heures, aucune réponse n’a été reçue, et les
attaques contre la Pologne se sont poursuivies avec une intensité accrue. En
conséquence, j’ai l’honneur de vous faire connaître que si, aujourd’hui 3 septembre,
au plus tard à onze heures du matin, heure d’été britannique, des assurances
satisfaisantes dans le sens ci-dessus n’ont pas été données par le gouvernement
allemand et ne sont pas parvenues au gouvernement de Sa Majesté à Londres, l’état
de guerre existera entre les deux pays à partir de cette heure (26) [11] .
    Un dimanche, et à une heure aussi matinale, Henderson éprouva
quelques difficultés à entrer en contact avec
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