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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2
Autoren: William Shirer
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de « violation de frontière » s’étaient produits. En
conséquence, il était désormais résolu « à répondre à la force par la
force » et concluait en exprimant à nouveau sa gratitude à son évanescent
partenaire.
    Je vous remercie, Duce, pour tous vos efforts. Je vous
remercie aussi, en particulier, pour vos offres de médiation. Mais ces
tentatives m’ont dès le départ inspiré un grand scepticisme, car, si le
gouvernement polonais avait jamais eu la moindre intention de résoudre le
problème à l’amiable, il aurait pu, à tout moment, le faire. Mais il s’y est
toujours refusé.
    Pour cette raison, Duce, je n’ai pas voulu vous exposer aux
dangers du rôle de médiateur que l’intransigeance du gouvernement polonais
aurait probablement rendu inutile.
    Adolf Hitler (13).
    Mais, poussé par Ciano, Mussolini tenta un dernier effort
désespéré pour s’exposer justement au « danger » contre lequel Hitler
le mettait en garde. La veille déjà, peu après midi, Ciano avait proposé aux
représentants de la Grande-Bretagne et de la France de convier le 5 septembre
l’Allemagne à une conférence ayant pour but « de réviser les clauses du
Traité de Versailles, cause des troubles actuels ».
    On pourrait penser que la nouvelle de l’invasion allemande de la
Pologne, le lendemain matin, avait rendu caduques les propositions de Mussolini.
Mais, à la surprise des Italiens, Georges Bonnet, le ministre des Affaires
étrangères français, téléphona à François-Poncet, qui représentait alors la
France à Rome, pour lui demander d’avertir Ciano que le gouvernement français
accueillait favorablement le principe de cette conférence, à condition que
celle-ci ne tentât pas de disposer des intérêts d’une puissance en dehors de la
présence de ladite puissance, et qu’elle ne se bornât pas à rechercher des « solutions
partielles et provisoires à des problèmes limités et immédiats ». Bonnet
ne fit aucune allusion au retrait ni même à l’immobilisation des troupes
allemandes comme condition préalable à une telle conférence (14) [5] .
    Mais, cette condition, les Anglais y tenaient et ils
réussirent à entraîner à leur suite le cabinet français intérieurement divisé, si
bien que des notes identiques purent être présentées à Berlin le 1er septembre
au soir. Le texte de ces notes fut publié le soir même : la Grande-Bretagne
et la France avertissaient l’Allemagne que, si celle-ci ne retirait pas ses
troupes de Pologne, elles entreraient en guerre. Cela n’empêcha pas Mussolini, qui
se raccrochait désormais désespérément aux moindres brins d’herbe, fussent-ils
imaginaires, de lancer le lendemain un nouvel appel à Hitler, exactement comme
s’il ne prenait pas les avertissements anglo-français au sérieux.
    Le 2 septembre, ainsi que le relate Henderson dans son Rapport
définitif , fut un jour d’incertitude [6] .
Coulondre et lui attendirent anxieusement la réponse d’Hitler à leurs notes, mais
rien ne vint. Peu après midi, Attolico arriva tout essoufflé à l’ambassade de
Grande-Bretagne pour demander à Henderson de le fixer immédiatement sur un
certain point : La note britannique de la veille devait-elle ou non être
considérée comme un ultimatum ? « Je lui répondis, écrit Henderson, que
j’avais été autorisé à préciser au ministre des Affaires étrangères s’il me l’avait
demandé – ce qui n’avait pas été le cas – qu’il ne s’agissait pas d’un ultimatum
mais d’un avertissement (16). »
    Nanti de la réponse qu’il cherchait, l’ambassadeur d’Italie se
précipita à la Wilhelmstrasse. Il s’y était déjà présenté
à dix heures, porteur d’une communication de Mussolini qu’il avait confiée à
Weizsaecker en apprenant que Ribbentrop n’était pas en mesure de le recevoir.
    2 septembre 1939
    Dans un but d’information, l’Italie tient à faire savoir, tout
en laissant naturellement la décision au Führer, qu’elle a encore la
possibilité de faire admettre par la France, la Grande-Bretagne et la Pologne
le principe d’une conférence sur les bases suivantes.
    1. Un armistice laissant les armées là (en italique dans l’original)
où elles se trouvent actuellement.
    2. Réunion de la conférence sous les deux ou trois jours.
    3. Règlement du conflit polono-allemand. Vu l’état actuel
des choses, ce règlement serait certainement favorable à l’Allemagne.
    Cette initiative, venue
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