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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2
Autoren: William Shirer
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cours de l’entrevue orageuse qu’ils
avaient eue deux jours auparavant, le ministre des Affaires étrangères allemand
avait réellement débité à toute allure le texte des propositions allemandes à
la Pologne. Henderson soutint que c’était exact ; Ribbentrop déclara qu’il
les avait lues « lentement et clairement et avait même fourni des
explications orales sur les points principaux, de sorte qu’il était en droit de
supposer que Henderson avait tout compris ». Une telle discussion n’avait
aucune chance d’aboutir – mais quelle importance cela avait-il désormais (9) ?
    La nuit du 1er septembre, alors que les armées allemandes
poussaient leur avantage en Pologne et que la Luftwaffe bombardait sans relâche,
Hitler apprit par les notes anglo-françaises que, s’il ne stoppait pas ses
armées et ne les retirait pas rapidement – ce qui était impensable, – il aurait
une guerre mondiale sur les bras. Espérait-il toujours que sa chance – celle de
Munich – puisse encore jouer ? C’est possible : son ami Mussolini, effrayé
par l’avènement de la guerre et dans la crainte qu’une écrasante intervention
des forces navales et terrestres anglo-françaises ne s’exerçât contre l’Italie,
s’employait désespérément à organiser un nouveau Munich.

MUSSOLINI INTERVIENT
A LA DERNIERE MINUTE
    Le 26 août encore, on s’en souviendra, le Duce, en
esquivant les obligations imposées à l’Italie par le Pacte d’Acier, avait tenté
de persuader le Führer qu’il existait peut-être une possibilité de « solution
politique » susceptible de donner « pleine satisfaction morale et
matérielle à l’Allemagne ». Hitler ne s’était pas soucié d’agiter la
question avec son ami et allié, ce qui avait découragé le second partenaire de
l’Axe. Toutefois, le 31 août, ainsi que nous l’avons vu, Mussolini et
Ciano, avertis par leur ambassadeur à Berlin que la situation était devenue
désespérée, avaient conseillé à Hitler de consentir tout au moins à recevoir l’ambassadeur
de Pologne, Lipski. Ils voulaient alors tenter d’obtenir le consentement du
gouvernement britannique au retour de Dantzig « à titre de préliminaire »
à des négociations de paix.
    Mais il était trop tard pour qu’Hitler se laissât attirer par un
appât aussi mince. Dantzig n’était qu’un prétexte, ainsi qu’Hitler l’avait
avoué à ses généraux. Le but du Führer, c’était la destruction de la Pologne. Mais
le Duce l’ignorait. Le matin du 1er septembre, il se trouva placé devant l’alternative
de déclarer immédiatement la neutralité de l’Italie ou de risquer d’être
attaqué par la France et la Grande-Bretagne. Les notes du journal de Ciano
montrent clairement quel cauchemar cette perspective représentait pour son
beau-père, atterré par les récents développements de la situation [3] .
    De bonne heure dans la matinée du 1er septembre, l’infortuné
dictateur italien avait personnellement téléphoné à son ambassadeur à Berlin, Attolico,
dans le but, pour reprendre les termes mêmes de Ciano, « de se faire
envoyer par Hitler un télégramme qui le libère des obligations de l’alliance (11) ».
Service que le Führer s’empressa de lui rendre sur-le-champ. A huit heures
quarante, juste avant de se rendre au Reichstag, il adressa à son ami un
télégramme qui, pour gagner du temps, fut téléphoné à l’ambassade d’Allemagne à
Rome.
    Duce,
    Je vous remercie très cordialement de l’aide diplomatique
et politique que vous avez récemment fournie à l’Allemagne et à sa juste cause.
Je suis convaincu que nous pourrons remplir les tâches qui nous sont imposées
avec les seules forces militaires de l’Allemagne. Je ne pense donc pas, dans
ces conditions, avoir besoin de l’aide militaire de l’Italie. Je vous remercie
aussi, Duce, pour tout ce que vous pourrez faire à l’avenir pour la cause
commune du fascisme et du national-socialisme.
    Adolf Hitler [4] (12).
    A douze heures quarante-cinq, après s’être adressé au Reichstag
et s’être apparemment remis des effets de la sortie qu’il avait faite à
Dahlerus, Hitler se laissa persuader d’envoyer un nouveau message à Mussolini. Il
se déclara prêt à résoudre le problème polonais par « voie de négociations »,
tout en affirmant que, pendant deux jours, « il avait attendu en vain le
négociateur polonais » et que, rien que la dernière nuit, plusieurs
nouveaux cas
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