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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2
Autoren: William Shirer
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n’était, après tout, que ce
que l’ambassadeur de Sa Majesté allait téléphoner deux heures plus tard.
    Un mémorandum confidentiel du Foreign Office porte que le coup
de téléphone du Suédois fut, en fait, donné à neuf heures cinq. Singeant Gœring,
Dahlerus affirma à Londres que « les Polonais (étaient) en train de tout
saboter », et qu’il avait la preuve que jamais « ils n’avaient eu la
moindre intention de négocier (6) » .
    A midi et demi, Dahlerus appela une fois de plus le Foreign
Office, et il eut cette fois Cadogan au bout du fil. Il rejeta à nouveau le
blâme sur les Polonais, qu’il accusa de saboter la paix en faisant sauter le
pont de Dirschau et suggéra qu’il pourrait reprendre l’avion pour Londres en
compagnie de Forbes. Mais l’austère et implacable Cadogan commençait à se
lasser de Dahlerus maintenant que la guerre qu’il avait tenté d’empêcher avait
éclaté. Il répondit au Suédois qu’ « il n’y avait désormais rien à faire ».
    Toutefois, Cadogan n’était que le sous-secrétaire permanent du
Foreign Office ; il ne faisait pas partie du cabinet. Dahlerus insista
pour que sa requête fût soumise au cabinet lui-même, en avertissant Cadogan d’un
ton hautain qu’il le rappellerait une heure après. Il n’y manqua pas, mais eut
la réponse qu’il méritait.
    Toute idée de médiation (dit Cadogan) est hors de question
alors que les troupes allemandes sont en train d’envahir la Pologne. La seule
façon d’empêcher une guerre mondiale est : 1° la suspension des hostilités,
et 2° le retrait immédiat des troupes allemandes en deçà de la frontière (7).
    A 10 heures, le comte Raczynski, ambassadeur de Pologne à
Londres, était allé trouver Lord Halifax pour lui communiquer officiellement la
nouvelle de l’agression allemande, ajoutant qu’on se trouvait là en présence d’« un
des cas prévus par le traité ». Le secrétaire au Foreign Office répondit
qu’il ne doutait nullement des faits invoqués. A dix heures cinquante, il
convoqua au Foreign Office le chargé d’affaires allemand Theodor Kordt, pour
lui demander s’il était au courant de la situation. Kordt répondit qu’il ne
possédait aucune information concernant une attaque allemande contre la Pologne,
ni d’ailleurs aucune instruction. Halifax lui déclara alors que les rapports
reçus dans la matinée « créaient une situation très sérieuse ». Mais
il s’en tint là. Kordt téléphona cette nouvelle à Berlin à onze heures
quarante-cinq.
    A midi donc, Hitler avait des raisons d’espérer que la
Grande-Bretagne, tout en considérant la situation comme sérieuse, pourrait
après tout ne pas entrer en guerre. Mais cet espoir devait bientôt être anéanti.
    A dix-sept heure quinze, un membre de l’ambassade de
Grande-Bretagne à Berlin téléphona à la Wilhelmstrasse pour prier Ribbentrop de
recevoir Henderson, « aussitôt que possible pour une affaire urgente ».
L’ambassade de France effectua une démarche analogue quelques minutes plus tard.
Ribbentrop, ayant refusé de rencontrer simultanément les deux ambassadeurs, reçut
Henderson à vingt et une heures quarante et Coulondre une heure plus tard. L’ambassadeur
de Grande-Bretagne lui remit une note officielle du gouvernement britannique.
    … A moins que le gouvernement allemand ne soit prêt, disait-elle,
à donner au gouvernement de Sa Majesté des assurances satisfaisantes qu’il a
suspendu toute action agressive contre la Pologne et qu’il est prêt à rappeler
promptement ses forces du territoire polonais, le gouvernement de Sa Majesté
remplira sans hésitation ses obligations envers la Pologne (8).
    La note française était rédigée en termes identiques. Ribbentrop
répondit aux deux ambassadeurs qu’il remettrait leurs notes à Hitler ; là-dessus
il se lança dans une longue dissertation, déclarant « qu’il n’était pas
question d’une agression allemande », mais d’une agression polonaise, et
répétant le mensonge, quelque peu éventé, que des troupes « régulières »
polonaises avaient attaqué, la veille, le sol allemand. Les raffinements
diplomatiques furent toutefois maintenus. Sir Nevile Henderson ne manqua pas de
noter, ce même soir, dans la dépêche où il décrivit l’entrevue, que Ribbentrop
s’était montré « courtois et poli ».
    Comme l’ambassadeur s’apprêtait à prendre congé, une discussion
s’éleva sur le point de savoir si, au
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