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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable
Autoren: Paul C. Doherty
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Saint-Ambroise, il vous a appris qu’elle sortait retrouver Wendover. Vous avez décidé de rendre visite à Sir Rauf. Lechlade s’est joint à vous. Vous avez pénétré dans la chambre sous les traits du médecin de Decontet. Mais, une fois à l’intérieur, vous avez fermé l’huis et, aidé par votre complice, avez attaché Sir Rauf dans sa chaire. J’ai senti les traces de la corde dans le bois sous les accoudoirs du siège. Vous comprenez
    — Corbett se tapota le bras –, Sir Rauf portait sans doute contre le froid un justaucorps matelassé. La corde ne devait pas laisser de marque sur ses poignets, vous y avez veillé, mais elle en a laissé sur le bois des accoudoirs pendant qu’il se débattait contre ses liens.
    « Vous avez interrogé Decontet sur ce qui était arrivé à votre frère. Vous l’avez raillé. Vous avez exigé la Carte du Cloître mais, bien entendu, elle n’existait plus depuis longtemps, n’est-ce pas ? Sir Rauf, en homme rusé, l’avait mémorisée avec soin avant de la brûler. C’est vrai, Maître Hubert, dit Corbett en souriant, je n’ai jamais trouvé de carte. Lady Adelicia l’a sans doute compris maintenant. Elle a dû se précipiter dans le cabinet de travail de feu son époux, mais n’a pu que constater qu’il n’y avait point de poche secrète dans l’assise matelassée de la chaire. Vous et Lechlade avez fini par conclure que Decontet ne pouvait, ou ne voulait, vous répondre, et vous l’avez occis d’un coup rapide sur la nuque. Vous avez étendu le corps, subtilisé ses clés et fermé la pièce. Plus tard, le père Warfeld est arrivé et la porte a été forcée. Vous avez discrètement remis en place le clavier. Le prêtre, troublé par le trépas de Decontet et occupé à administrer les derniers sacrements, n’a vu que ce que vous vouliez qu’il voie.
    « Une fois Decontet mort, vous avez quitté la pièce, non sans avoir pris quelques serviettes et les avoir souillées de son sang. Vous êtes monté chez Lady Adelicia, avez ouvert l’huis, déposé un linge ensanglanté sur le plancher et les autres sous les oreillers. Vous avez incriminé Lady Adelicia plus encore : elle avait abandonné sa mante dans le cabinet, et ce fut facile pour Lechlade de tacher le vêtement quand tout le monde pensait à autre chose. Vous avez aussi profité du temps dont vous disposiez pour fouiller la maison de fond en comble. Ranulf a constaté que les objets avaient été déplacés, mais, à votre grande colère et déception, nulle Carte du Cloître ne fut trouvée.
    « La journée s’écoulait. La seule personne que vous et votre complice aviez oubliée était Berengaria. Tout le monde commet des erreurs, Hubert, même vous avec votre capacité de lire dans l’avenir. Vous avez dû être furieux contre Lechlade : il ignorait les rencontres secrètes entre la servante et son maître ; elle et Decontet avaient été fort prudents. Quoi qu’il en soit, Berengaria est arrivée à pas de loup et a été témoin de quelque chose d’étrange qui vous mettait en cause. Peut-être vous a-t-elle vu dans la demeure alors que vous avez prétendu, plus tard, avoir dû rester dehors. Elle aussi m’a abusé. Elle n’a, en fait, onc approché le manoir ; elle n’a aperçu la scène que de loin, et s’est empressée de retourner à Cantorbéry. Par la suite, elle a décidé de se servir de ce qu’elle savait et de vous menacer, vous le riche médecin. Bien entendu, elle ne connaissait qu’une partie de la vérité, juste assez pour démolir votre version des faits. Elle ne désirait pas non plus expliquer à quiconque pourquoi elle était revenue à la maison ce jeudi après-midi. Alors que nous nous trouvions tous à Sweetmead, elle a sans doute insinué quelque menace. Entre-temps, elle avait quitté la maison de Decontet pour celle du père Warfeld, où, à nouveau, son savoir-faire dans certaines pratiques lubriques avait fait avancer sa cause. Le père Warfeld, naturellement, avait exigé que les convenances soient respectées afin qu’il n’y ait ni allusions ni ragots scandaleux. Par conséquent, Berengaria assistait à la messe quotidienne. Le curé lisait l’Évangile puis, comme de coutume, le faisait suivre d’une courte homélie. Or, il y a quelques jours, pendant la brève période où Berengaria habitait chez le père Warfeld, le passage des Évangiles narrait l’histoire de Jésus revenant dans sa ville de Nazareth. Notre Sauveur, dans une
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