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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable
Autoren: Paul C. Doherty
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et Ranulf est bon limier.
    Un bruit de pas dans l’escalier l’interrompit.
    — Je suis convaincu qu’il a rassemblé assez de preuves pour vous faire pendre, Fitzurse !
    Le clerc tendit la main.
    — La Carte du Cloître ?
    Desroches eut un petit sourire.
    — Comme Decontet, murmura-t-il en se tapotant la tempe, je l’ai apprise par coeur. Si vous la voulez, alors je la marchanderai contre ma vie. Je vous la donnerai, je vous accompagnerai même là-bas, mais je veux une grâce royale et assez d’argent pour aller où bon me semble.
    Corbett se mordilla les lèvres, considérant l’offre. Il pensa à Griskin dansant au bout du gibet et à la main de gloire qu’on lui avait envoyée. Scrutant le tueur qui lui faisait face, il se remémora tous ceux qui avaient péri sous les coups d’Hubert, surtout Paulents et sa famille, pendus comme une rangée de corbeaux morts à ces sinistres crochets de fer dans la lugubre grand-salle de Maubisson.
    — Que nenni, répondit-il en secouant la tête et en regardant s’évanouir le sourire de son adversaire.
    — Sir Hugh ?
    — Ici, Ranulf ! cria Corbett.
    Ranulf, suivi de Chanson, entra à grands pas. Il jeta une sacoche de cuir aux pieds de son maître.
    — Assez ? s’enquit ce dernier.
    — Oui, Messire, assez pour le pendre, mais pas de Carte du Cloître. Des documents, des memoranda, la même chose chez Lechlade. Il n’était pas l’ivrogne qu’il feignait d’être.
    — Parfait, se réjouit Corbett en claquant de la langue.
    Il désigna Hubert.
    — Attache-lui les mains, Ranulf. Chanson, toi et moi nous rendrons à Cantorbéry. Je dois aller chez un orfèvre pendant que tu iras réveiller Sir Walter Castledene. Dis-lui qu’avant la fin de la journée le juge royal d’Oyer et Terminer, Sir Hugh Corbett de Leighton, tiendra sa cour.
    Deux jours plus tard, juste avant la Noël, la petite troupe chargée de l’exécution quitta Cantorbéry et emprunta les rues qui conduisaient au gibet érigé devant l’entrée principale du manoir de Maubisson. La nouvelle du procès sommaire, de la culpabilité et de la condamnation d’Hubert Fitzurse avait couru dans toute la ville. La foule s’était rassemblée pour voir s’accomplir la justice royale. Corbett, emmitouflé et encapuchonné, flanqué de Ranulf et Chanson, était à cheval. Il regarda Fitzurse que confessait un prêtre. Le captif écarta ce dernier et se releva avec peine pour faire face au magistrat.
    — Envoyé du roi, tonna-t-il, je n’ai point demandé à être créé. Je n’ai point demandé à être sauvé. Je ne voulais que la paix, mes parents, mon frère...
    On se saisit de lui et on le poussa dans le tombereau, sous la corde de la potence. Corbett, le coeur serré, se souvint de ce qu’il avait dit à Ranulf. Ils assistaient à présent à la hideuse floraison du mal qui avait pris racine trente ans auparavant. On s’empressa de lier les mains du prisonnier, de lui passer la corde au cou et de glisser avec soin le noeud sous son oreille gauche. Le bourreau au masque rouge sauta à bas de la charrette et regarda Corbett, assis comme une statue, la main gauche levée.
    — Hubert Fitzurse, cria le magistrat, vous avez été jugé en toute loyauté. Vous avez été reconnu coupable de vils crimes contre le roi, sa paix, et la cité de Cantorbéry. Avez-vous quelque chose à dire avant qu’on procède à l’exécution ?
    — Oui, répondit Fitzurse en se tournant vers l’endroit où se tenait Castledene, un peu plus loin dans la file. Je vous attendrai, Messire le maire !
    Corbett laissa retomber sa main. Le tombereau avança en craquant. Fitzurse gesticula et gigota quelques instants, puis demeura immobile.
    — La justice du roi a été rendue, déclara le magistrat d’une voix forte. Que tout un chacun s’en souvienne.
    Il adressa un signe de tête à Castledene et fit pivoter son cheval, décidé à quitter Cantorbéry aussi vite que possible. Castledene et Lady Adelicia devraient attendre le dégel. Le printemps viendrait et avec lui une convocation du souverain qui leur enjoindrait d’aller rendre compte de leurs actes devant le Banc du roi à Westminster.
    Quand ils furent sortis de la cohue, Ranulf talonna sa monture et alla poser la main sur le bras de son maître.
    — La Carte du Cloître, Messire ?
    — Je dirai la vérité au roi, murmura Corbett. Le trésor restera là-bas jusqu’à ce qu’on le découvre, mais la carte, elle, a
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