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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable
Autoren: Paul C. Doherty
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votre ordre ? Parce que vous vouliez sa mort ou juste pour intensifier la terreur ? Quoi qu’il en soit, Hubert, vous vous êtes introduit dans le manoir et vous y êtes dissimulé. Vous exultiez, mais il vous fallait aussi être circonspect : l’émissaire du roi arrivait, et vous m’avez donc menacé.
    — Pourquoi ?
    Le magistrat déplaça l’arbalète. Hubert cherchait à gagner du temps, dans l’attente, l’espoir, de déceler une faiblesse, une erreur ; le clerc tendit l’oreille, mais l’hôtellerie était plongée dans un silence de mauvais augure.
    — Parce que trois personnes étaient impliquées dans le meurtre de votre frère : Castledene, Paulents et Sa Majesté le roi. Vous saviez déjà que je vous poursuivais. Vous avez assassiné le pauvre Griskin, n’est-ce pas ? accusa Corbett. Vous avez découvert que ce n’était pas un misérable lépreux, mais un envoyé de la Chancellerie royale en quête de renseignements, chargé d’enquêter dans la partie du Suffolk où un ancien trésor était censé être enterré. Il cherchait à savoir qui s’y était rendu, pourquoi et quand. Griskin avait appris quelque chose, mais tout a été faussé. Il a fait allusion à Simon des Rochers, un jeu de mots sur le nom du médecin de Cantorbéry qui faisait des recherches similaires. Était-ce ainsi que Griskin cachait votre véritable nom ? Ou s’agissait-il d’autre chose ? D’un autre pseudonyme dont vous auriez usé quand vous vous déplaciez dans le Suffolk ? Vous avait-il aperçu dans les ruines de l’ermitage abandonné ?
    Corbett hocha la tête.
    — Je ne puis dire.
    — Onc n’ai su le moment et l’endroit où il était censé vous rejoindre.
    Corbett sourit en voyant la consternation qui se peignait sur le visage de son ennemi quand il se rendit compte de son erreur.
    — Oh, Maître Hubert, qui a jamais évoqué l’heure et le lieu de ma rencontre avec Griskin ? Avez-vous trouvé mes messages qui donnaient ces renseignements ou l’avez-vous torturé ? Nous l’ignorerons toujours. Vous avez fini par l’acculer dans quelque ruelle déserte ou sur une lande balayée par les vents. Vous l’avez tué, l’avez pendu au gibet, lui avez coupé la main et m’avez envoyé ce membre momifié en guise de menace. Vous avez pris aussi la chaîne de Griskin ; il ne s’en serait séparé sous aucun prétexte. Vous l’avez déposée ici dans la chapelle votive de Saint-Lazare, clair avertissement du danger que vous représentiez. En fin de compte, vous avez découvert l’identité de Griskin comme moi celle d’Edmund Groscote, connu aussi sous le nom du Pèlerin. Oh oui, je l’ai vu. Il fait partie de la troupe des Joyeux. Il a tout avoué. Ce que je vous ai dit, pendant le souper, des indices qu’il avait sur vous, n’était qu’invention, et pourtant vous l’avez cru ; d’où votre venue cette nuit.
    — Et j’aurais pu quitter Cantorbéry pour le Suffolk juste comme ça ? demanda Hubert en levant la main et d’une voix qui trahissait un désespoir croissant. Aller et venir ?
    — Bien sûr que vous le pouviez, Maître Hubert. Vous êtes maître ès déguisements, vous êtes un homme fortuné, avec un certain prestige. Vous n’avez ni famille, ni épouse, ni servante, ni valet. Personne n’a une idée précise de votre apparence. Maître Lechlade était toujours là pour protéger vos arrières. Alors oui, quand vous ne jouiez pas le rôle de médecin à Cantorbéry, vous vous rendiez dans le Suffolk, espérant mettre la main sur le trésor. Griskin l’a découvert ; peut-être pas l’entière vérité, mais il a déniché sans nul doute assez d’informations pour vous menacer, aussi l’avez-vous abattu. Ces traques vous plaisaient, n’est-ce pas ? Vous aimez pourchasser les hommes. Griskin, moi, Paulents et sa famille, nous ne sommes que des proies à vos yeux. Cela vous amuse de vous parer de titres, d’adresser des bravades ; votre coeur se réjouit de ce pouvoir de vie et de mort !
    — Et Sir Rauf Decontet ?
    — Eh bien, vous aviez des questions à régler avec lui et il n’y avait, pour ce faire, pas de meilleur moment que lorsque sa femme faisait la chosette avec Wendover. Là aussi vous deviez vous hâter. Paulents arrivait en Angleterre, Decontet possédait la carte. Il est indéniable que Lechlade était au courant pour Stonecrop et des recherches furtives dans lesquelles s’était lancée Lady Adelicia. Ce jeudi-là, fête de
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