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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable
Autoren: Paul C. Doherty
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Lechlade avec votre frère Adam, qui, à cette époque, avait embrassé une carrière de pirate. Rien d’étonnant à ce qu’Adam Blackstock ait déclaré la guerre aux navires de Castledene.
    Puis il y a eu l’affaire de la Carte du Cloître. Adam l’a trouvée sur un des bateaux de Castledene.
    Il l’a prise et vous a envoyé un message. Non seulement il avait dérobé le document, mais il se peut aussi qu’il ait été capable de le décoder. Vous deviez vous rencontrer tous les deux près de l’Orwell, à côté d’un ermitage en ruine dont la chapelle est dédiée à Saint-Simon des Rochers ; c’est de là que vient votre pseudonyme, n’est-ce pas ? Peter ― Pierre ― Desroches. En français, Desroches signifie « qui appartient aux rochers », et vous avez changé le prénom de Simon en Pierre, comme dans les Évangiles, au cas où on aurait remarqué cette coïncidence : vous portiez le même nom que l’ermitage où Adam Blackstock avait l’habitude de retrouver Hubert le Moine. Vous connaissez mieux que moi le reste de l’histoire. Stonecrop a trahi votre frère. L’Indomptable a été intercepté, votre frère occis et pendu. Je ne peux qu’imaginer votre fureur qui s’est transformée en un profond désir de vengeance sanglante. Vous êtes à la fois un homme fort dangereux et fort intelligent, Maître Hubert. Il ne doit pas être difficile pour vos semblables, qui ont l’habitude de se dissimuler dans l’ombre, de changer de personnage, de changer de forme, comme ils disent. Vous n’étiez plus Hubert, le venator hominum, l’ancien moine ; vous étiez Messire Peter Desroches de Gascogne, qui avait étudié dans telle ou telle université. Vous aviez amassé assez de richesses en tant qu’Hubert pour financer une si adroite tromperie.
    Corbett s’interrompit et scruta son adversaire qui restait impavide, sans la moindre émotion dans ses yeux durs, sans un tremblement, sans un frémissement ; assis, calme, les mains sur les genoux, Fitzurse regardait le magistrat, à l’affût d’une faiblesse, d’une brèche qu’il pourrait exploiter.
    — Vous pouviez fabriquer sans mal de fausses lettres d’accréditation, des sceaux officiels, et vous faire passer pour un médecin formé à telle école ou un érudit venant de telle autre. Vous pouviez étudier et comprendre les traités médicaux ; en tant que venator vous aviez aussi appris à traiter blessures et affections. Très vite vous avez assimilé la science, les habitudes et les manières d’un médecin, que ce soit pour soigner l’ulcère de Chanson ou pour user de rats comme sujets d’expérience en matière de substances empoisonnées. J’ai l’impression que vous êtes un meilleur praticien que maints médecins authentiques. Après tout, enfant, vous faisiez déjà montre d’un grand talent d’imitateur. Quoi qu’il en soit, vous prétendiez être le riche médecin qui avait étudié à l’étranger.
    Corbett s’interrompit.
    — Quand je vous ai parlé, à vous et à Lechlade, vous avez tous les deux mentionné que vous exerciez à Cantorbéry depuis plus de trois ans, quelque temps avant que L’Indomptable soit intercepté, mais, bien sûr, ce n’est pas la stricte vérité, n’est-ce pas ? Cela fait juste un peu plus de trois ans qu’il a été arraisonné. Vous n’êtes arrivé à Cantorbéry qu’après coup, avec votre fortune, votre savoir, votre compétence et des manières fort aimables. Castledene vous a accepté et les autres de même.
    Le magistrat s’arrêta et déplaça l’arbalète afin d’être plus à l’aise.
    — Bien entendu, vous allez demander pourquoi ils vous auraient patronné ? La réponse est facile, dit le clerc avec un sourire. Les médecins sont réputés pour leur amour de l’or, leur arrogance, leur respect du protocole. Vous avez tendu vos filets comme un chasseur son piège : vous êtes devenu l’affable, le charmant, le savant Desroches qui, peut-être, se faisait moins payer que les autres. Fin goupil et diplomate, vous vous êtes insinué dans l’affection des gens. Vous avez endossé le même rôle pour moi, celui de l’homme qui n’aime point les armes, qui est piètre cavalier.
    Desroches ricana et battit l’air de la main, mais sans se départir de sa vigilance.
    — Vous avez fort bien joué les médecins, à la fois pour notre maire et pour Sir Rauf Decontet, reprit Corbett. Vous êtes venu à Cantorbéry avec deux projets : d’abord vous
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