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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate
Autoren: Emma Locatelli
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bête sauvage et tenace.
    — Espèce de putain ! lâcha-t-elle sans pouvoir contrôler sa fureur. Tes manœuvres ne servent à rien ! Tu as beau monter le peuple et l’armée contre nous, c’est nous qui allons t’avoir les premiers et t’écraser comme une chienne !
    Puis, après cette déclaration ordurière, digne d’une vulgaire fille des rues, elle se rapprocha de Varius et lui prit le bras :
    — Parle-leur ! Vas-y, parle-leur !
    L’adolescent la fixa d’un air consterné, muet et paralysé.
    Cherchant de l’aide, ne sachant comment se sortir de cette impasse, il se tourna alors vers la silhouette rigide d’Alexandre, qui, même s’il était resté en dehors de l’échange, n’en partageait pas moins ce désastre. Mais son jeune cousin, abasourdi, regardait lui aussi les responsables de ce lamentable esclandre sans comprendre.
    — Dis-leur ! s’écria de nouveau Soemias, hystérique. Dis-leur ce qui va leur arriver s’ils continuent à servir la cause du traître ! Et dis-leur ce qui attend cette petite pourriture !
    Varius ne souffla pas un mot. Il continuait de dévisager sa mère, béant, anéanti. Il regardait, interdit, cette femme qui lui avait donné la vie et qui, dans son inconscience, le précipitait vers la mort.
    — Mère, gémit-il… tais-toi !
    Ses mains tourmentaient maladroitement les plis de sa toge trempée de pluie et de sueur. L’air glacé de l’hiver lui semblait à présent plus chaud qu’une fournaise.
    Mammaea resta un moment sans voix. Puis son visage s’altéra étrangement. Une longue veine se gonfla sur sa tempe, ses traits qu’avait d’abord coloré le rouge de la colère blêmirent, et sa mâchoire se serra impitoyablement ; son front étroit se fronça avec une cruauté sauvage. Une férocité plus effrayante que les injures qu’elle aurait pu vomir donna à sa rage le tranchant d’une hache.
    Alexandre observait lui aussi sa mère sans comprendre : cette attitude lui ressemblait si peu, elle d’ordinaire si maîtresse de ses émotions…
    — Entendez-vous ? hurla alors Mammaea aux prétoriens. Entendez-vous comment ils appellent Alexandre ? Avez-vous compris ? Doutez-vous encore qu’ils envisagent de le tuer ? Elle vient d’avouer qu’ils préparaient son meurtre !
    Soemias réalisa soudain que sa sœur l’avait volontairement et sournoisement entraînée là où elle voulait précisément qu’elle aille. Pressentant tout à coup que quelque chose d’épouvantable allait se produire et menaçait de les entraîner dans l’abîme, elle lâcha tout à coup un « Oh ! » consterné et porta une main sur sa bouche.
    — Est-ce digne d’un empereur, reprit Mammaea, triomphante, de venir rendre les honneurs aux dieux et aux empereurs défunts dans le temple du Viminal, accompagné d’un cocher de cirque ? Est-ce digne d’un empereur de parader parmi la garde prétorienne avec celui qui le prend toutes les nuits comme une femme ?
    Cette dernière phrase attisa la haine des prétoriens plus sûrement que le vent sur des flammes.
    — Antonin avait promis de chasser le cocher ! cria un centurion du camp. Alors pourquoi est-il là, avec lui ?
    — Il a menti ! tonna un autre soldat dans la foule. Il nous a trompés !
    — À mort ! hurla une troisième voix dans les rangs. À mort la putain du tyran !
    Hiéroclès qui, par prudence, avait préféré se tenir en retrait, derrière les princesses, se vit soudain encerclé par un groupe d’hommes en armes.
    — Toi, cracha un soldat, tu n’aurais jamais dû venir !
    — Ta présence est une insulte à notre armée et à notre honneur !
    — Tu vas payer pour ton impudence !
    — Peut-être comptes-tu sur tes charmes pour échapper à ton sort ? lança un quatrième soldat en ricanant.
    Et, sans lui donner le temps de répondre, celui qui avait parlé le dernier lui saisit fortement le bras et le poussa vers ses compagnons :
    — Voilà la petite pute d’Antonin !
    Quatre hommes tirèrent alors leur glaive de leur fourreau et posèrent la pointe de leurs armes sur Hiéroclès. Plusieurs secondes s’écoulèrent avant que l’un d’eux ne fasse un geste. Comme s’ils voulaient se repaître, avant de frapper, des signes d’effroi qui s’imprégnaient sur la physionomie du favori de l’empereur. Puis un premier coup atteignit l’aurige dans les côtes, suivi d’un autre dans la gorge et d’un troisième enfin, dans la poitrine.
    Le jeune homme,
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