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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate
Autoren: Emma Locatelli
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PROLOGUE
    À l’heure où commence ce récit, l’Empire romain est vieux de deux siècles et demi.
    Sa civilisation a déjà marqué le monde de son empreinte durable et profonde.
    Trois grandes dynasties – les Julio-Claudiens, les Flaviens et les Antonins – se sont succédé à la tête de l’État. Vingt-sept empereurs ont régné en maîtres absolus sur « cette cité de la taille d’un univers », qui s’étend de l’Atlantique à la Mésopotamie et de la Grande-Bretagne aux sables du Sahara.
    Certains de ces empereurs ont été des administrateurs avisés et de sages législateurs (Auguste, Vespasien, Titus, Trajan, Hadrien, Antonin, Marc Aurèle), d’autres (Tibère, Caligula, Néron, Domitien, Commode), ont souillé le nom de Rome par le souvenir de leurs turpitudes et de leur cruauté.
    Mais qu’ils aient été des princes éclairés ou d’odieux despotes, tous ont partagé les mêmes préoccupations : maintenir la paix romaine dans les limites d’un territoire couvrant trois continents et assurer la pérennité d’un empire dont ils se sentaient les glorieux dépositaires.
    En l’absence d’héritier direct, le système de l’adoption a permis aux différents empereurs d’assurer la continuité du pouvoir durant plus de deux cents ans, sans véritables crises et sans troubles majeurs.
    Mais la fin brutale de Commode, le dernier des Antonins, étranglé dans son bain en 192 sans avoir eu le temps de désigner un successeur, a malheureusement mis un terme à un âge d’or que les Romains croyaient, à tort, éternel.
    Rome, livrée aux soldats, est devenue l’objet de la convoitise et de luttes sanglantes entre des généraux ambitieux.
    C’est dans ce contexte pour le moins troublé qu’une nouvelle dynastie, celle des Sévères, s’est imposée, à la force du glaive.
    Septime Sévère, commandant de l’armée du Danube, s’est emparé du pouvoir. Durant dix-huit ans, ce militaire déterminé et entreprenant a dirigé l’Empire d’une main de fer, donnant à son régime tous les aspects d’une véritable dictature militaire.
    À sa mort, ses deux fils, Geta et Caracalla, ont hérité conjointement du trône. Mais à peine empereur, le brutal Caracalla s’est débarrassé de son frère. Puis il est poignardé à son tour, après un court règne de six ans.
    Macrin, le chef des prétoriens, instigateur de cet assassinat, se fait aussitôt proclamer imperator par les soldats.
    Tout laisse à penser, au moment où débute cette histoire, que l’avenir de la dynastie des Sévères est fortement compromis…
    Trois femmes, pourtant, n’entendent pas laisser l’usurpateur s’emparer aussi facilement de la pourpre.
    Trois femmes que l’histoire désigne sous le nom de « princesses syriennes ».
    Trois femmes bien résolues à prendre en main leur destin et celui de Rome : Maesa, la belle-sœur de Septime Sévère, et ses deux filles, Soemias et Mammaea.
    Tandis que Macrin s’apprête à marcher sur Rome et à recueillir les fruits de son crime, les intrigantes princesses qu’il a exilées en Syrie afin de s’assurer de leur neutralité sont prêtes à tout pour que l’Empire reste la propriété de leur famille…

CHAPITRE I
    Émèse (1) , province romaine de Syrie
    Juin 217 après J. -C.
    L’aube finissait à peine de se lever sur l’Oronte qu’une chaleur sèche et brûlante enveloppait déjà la vallée. Une haleine de fournaise soufflait sur les ruelles étroites et poussiéreuses d’Émèse, s’infiltrait entre ses murs de torchis jaune, pâlis aux feux continuels du soleil.
    Sur l’une des terrasses de son palais, immobile comme une statue de granit, une femme d’une soixantaine d’années contemplait l’horizon où mouraient les dernières flammes de l’aurore.
    Ses iris noirs paraissaient chercher, dans l’immensité du ciel, une petite nuée qui eût pu en rompre la monotonie.
    Mais pas un seul nuage, pas la plus minuscule traînée de brume, pas la moindre écharpe de vapeur, ne semblait vouloir apparaître sur cette voûte à présent désespérément bleue et vide.
    Tous les matins, depuis son retour précipité en Syrie, elle retrouvait ce spectacle déjà regardé la veille. Tous les matins, elle ressentait la même lassitude en observant ce ciel d’azur, cette terre d’Orient aride et triste, sur laquelle ne passait jamais une ombre, sur laquelle ne tombait jamais une goutte de pluie.
    Et l’idée de finir ses jours dans cette contrée, qui
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