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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées
Autoren: J. M. Auel
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encaissées. Bien que le soleil à
son zénith fût encore très chaud, la saison estivale touchait visiblement à son
terme : les matinées étaient souvent d’une fraîcheur mordante, les soirées
nuageuses, voire pluvieuses. Du beau vert qu’elles arboraient au summum de
l’été, les feuilles viraient au jaune, parfois même au rouge automnal. Les
herbages des vastes plaines passaient de la profondeur de l’or ou de la
richesse des bruns à la pâleur des jaunes ou à l’ocre tirant sur le gris :
ce seraient désormais les couleurs dominantes du foin naturel qui peuplerait
les champs durant presque tout l’hiver. Toute cette palette de coloris
réjouissait Ayla, mais c’étaient les pentes boisées des collines exposées au
sud qui lui coupaient le souffle : de loin, les bosquets et les taillis
lui apparaissaient comme autant de bouquets de fleurs aux couleurs éclatantes.
    Sans cavalier sur le dos, Grise
se contentait de suivre le rythme, s’arrêtant çà et là pour paître, tandis que
Loup furetait un peu partout, fourrant son museau dans des terriers, des
buissons, des herbes hautes, suivant les traces de fumets ou des bruits que lui
seul était en mesure de percevoir. Leur itinéraire formait un grand cercle qui
depuis le cours de la Rivière, vers l’amont, finirait par les ramener au
campement. Mais, plutôt que de retourner vers le site de la Réunion d’Été, ils
préférèrent couper vers le ruisseau qui serpentait dans les bois jusqu’au nord
du campement de la Neuvième Caverne. Le soleil était au zénith lorsqu’ils
arrivèrent devant la mare profonde qui occupait un méandre du petit cours
d’eau. Au bord, des arbres offraient leur ombre protégeant du soleil la
discrète plage de gravier sablonneux.
    Le soleil était d’une chaleur
agréable lorsque Ayla passa sa jambe sur le dos de Whinney et se laissa glisser
à terre. Elle dénoua les paniers, ôta la couverture de cheval et, tandis que
Jondalar étendait la grande pièce de cuir, elle sortit un sac aux fines mailles
tressées et fit manger à sa jument gris-jaune un mélange de graines, d’avoine
pour l’essentiel, avant de la caresser et de la grattouiller avec affection. Au
bout d’un moment, elle réitéra l’opération avec Grise, qui la poussait du museau
pour attirer son attention.
    De son côté, Jondalar nourrit et
flatta Rapide. L’étalon était encore plus difficile à maîtriser que d’habitude.
Même si les graines et les caresses le calmèrent quelque peu, Jondalar n’avait
pas envie de devoir se lancer à sa recherche s’il décidait de s’éloigner un peu
trop. À l’aide d’une longe nouée à son licou, il attacha le cheval à un
arbuste. Jondalar se rappela soudain qu’il s’était demandé s’il ne devait pas
laisser l’étalon se faire une place au sein des troupeaux qui rassemblaient ses
congénères dans les vastes plaines et si ce moment n’était pas venu, mais il
décida en fin de compte de n’en rien faire : il n’était absolument pas
déterminé à se priver de la compagnie du magnifique animal.
    Loup, qui était parti vaquer à
ses occupations, surgit soudain de derrière un bosquet. Ayla avait apporté pour
lui un bel os encore plein de viande, mais avant de le retirer du panier elle
décida de s’occuper un peu de l’animal : elle tapota son épaule et se
prépara à recevoir le choc du poids de l’énorme bête. Celle-ci sauta sur ses
pattes arrière et se tint en équilibre en posant ses pattes avant sur les deux
épaules de la jeune femme, avant de lui lécher le cou et de prendre sa mâchoire
entre ses dents, avec une grande douceur. Elle reproduisit le même manège avec
l’animal, puis lui fit signe de se remettre à quatre pattes avant de
s’agenouiller devant lui et de saisir sa tête entre ses deux mains. Elle le
flatta, le gratta derrière les oreilles, caressant à rebrousse-poil l’épaisse fourrure
de son cou avant de s’asseoir carrément par terre et de le serrer très fort
contre elle. Elle savait que le loup avait été là pour elle, lui aussi, au même
titre que Jondalar, alors qu’elle se remettait de son périlleux voyage vers le
Monde des Esprits.
    Même s’il en avait été le témoin
d’innombrables fois, le grand homme blond s’émerveillait toujours de la façon
dont elle se comportait avec le loup : car s’il se sentait lui-même tout à
fait à l’aise avec l’animal, il lui arrivait de se rappeler que Loup était une
bête fauve.
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