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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées
Autoren: J. M. Auel
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J’ai été stupide, et
j’en suis navré. Je ferai tout ce que tu me demanderas de faire pour expier ma
faute. Je veux me racheter.
    — C’est impossible,
intervint Laramar. Il ne peut pas réparer mon visage, pas plus qu’il n’a pu
rendre à Madroman les dents qu’il lui avait cassées.
    La Première regarda Laramar d’un
air contrarié. Ce genre de réflexion n’était vraiment pas indispensable. Il n’a
pas la moindre idée de la provocation qu’a subie Jondalar à l’époque,
songea-t-elle, mais elle garda ses réflexions pour elle-même.
    — Des dons ont été faits à
titre de réparations, dit Marthona d’une voix forte.
    — Et j’espère bien qu’on en
fera encore, rétorqua Laramar.
    — Qu’est-ce que tu
attends ? demanda la Première. Quel genre de réparations
escomptes-tu ? Fais-nous connaître tes souhaits, Laramar.
    — Ce que je souhaite, c’est
démolir sa jolie petite gueule, répondit celui-ci.
    L’assistance en eut le souffle
coupé.
    — Je n’en doute pas une
seconde, dit la doniate sans se démonter, mais ce n’est pas une solution que la
Mère puisse accepter. As-tu d’autres idées sur la façon dont Jondalar pourrait
se racheter envers toi ?
    La compagne de Laramar se leva et
prit la parole :
    — Il n’arrête pas de se
construire des habitations de plus en plus grandes. Pourquoi tu ne lui demanderais
pas d’en construire une nouvelle, plus grande, pour notre famille,
Laramar ? demanda-t-elle d’une voix forte.
    — Ce serait en effet une
possibilité, Tremeda, intervint la Première. Mais où voudrais-tu la faire
construire, Laramar ? À la Neuvième ou à la Cinquième Caverne ?
    — Pour moi, ce ne serait pas
une compensation, répondit Laramar. Je me fiche bien de savoir dans quel genre
de logement elle vit. Elle transformerait n’importe quoi en tas d’ordures, de
toute façon.
    — Tu te fiches de l’endroit
où vivent tes enfants, Laramar ? interrogea la Première.
    — Mes enfants ? Ce ne
sont pas les miens, si ce que tu as dit l’autre jour est vrai. S’ils sont
conçus à la suite d’un accouplement, je n’en ai conçu aucun… à part le premier,
peut-être. Cela fait des années que je ne me suis pas accouplé et encore moins
n’ai partagé les Plaisirs avec elle. Vivre avec elle n’a rien d’un Plaisir,
vous pouvez me croire. Je ne sais pas d’où sont venus tous ces enfants,
peut-être des Fêtes de la Mère – donnez à un homme suffisamment à
boire et même celle-ci lui paraîtra désirable ! –, mais en tout cas
ce n’est sûrement pas moi qui les ai conçus. La seule chose que cette femme
sache faire mieux que personne, c’est boire mon barma, conclut Laramar avec un
ricanement méprisant.
    — Ce n’en sont pas moins les
enfants de ton foyer, Laramar, le chapitra la Première. Il est de ta
responsabilité de pourvoir à leurs besoins. Tu ne peux pas décréter tout
simplement que tu ne veux pas d’eux.
    — Et pourquoi ne le
pourrais-je pas ? Je n’en veux pas. Ils ne sont rien pour moi, et ne l’ont
jamais été. Elle ne s’occupe même pas d’eux, alors pourquoi le ferais-je,
moi ?
    Le chef de la Cinquième Caverne
avait l’air aussi horrifié que l’ensemble de l’assistance après les ignobles
invectives que venait de proférer Laramar envers les enfants de son foyer.
    — Je t’avais bien dit que ce
n’était pas vraiment un cadeau, murmura Proleva à sa voisine.
    — Et qui, dans ces
conditions, devrait prendre soin des enfants de ton foyer, d’après toi ?
demanda Zelandoni.
    L’ivrogne réfléchit un court
instant, le front plissé, avant de répondre :
    — Ce n’est pas vraiment mon
problème, mais je trouve que Jondalar ferait tout à fait l’affaire. Quoi qu’il
propose, il ne pourra pas compenser ce qu’il m’a fait. Il ne pourra pas me
rendre mon visage, et je ne pourrai pas avoir le plaisir de lui rendre ce qu’il
m’a infligé. Puisqu’il est si désireux de se racheter, qu’il s’occupe donc de
cette mégère manipulatrice, de cette feignante, de cette grande gueule et de sa
progéniture !
    — Il te doit sans doute
beaucoup, Laramar, mais c’est probablement demander un peu trop à un homme qui
est déjà chargé de famille que de prendre la responsabilité d’une autre, par
ailleurs aussi nombreuse que l’est la tienne, intervint Joharran.
    — Ne t’inquiète pas,
Joharran, je suis prêt à l’assumer, dit Jondalar. Si c’est ce qu’il veut, je
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