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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées
Autoren: J. M. Auel
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était recouvert de gravier sablonneux, avait été érigé au
centre de l’amphithéâtre.
    D’un geste théâtral, la Première
planta les pieds de la statuette dans le gravier et la redressa afin que chacun
puisse la voir. Dans ce contexte, l’objectif premier de cet objet sacré était d’empêcher
les mensonges délibérés, et son effet était, de fait, puissamment dissuasif.
Lorsqu’on invoquait expressément l’esprit de la Mère pour lui demander d’être
témoin de ce qui allait suivre, chacun savait qu’Elle découvrirait les
mensonges qui seraient proférés et qu’Elle les dévoilerait aussitôt comme tels.
On pouvait certes mentir et s’en tirer, mais ce ne pouvait être que
provisoire : au bout du compte, la vérité finirait par éclater, en général
avec des répercussions terribles. En l’occurrence, il y avait cette fois peu de
risques de voir quelqu’un proférer des mensonges, mais la statuette inciterait
à coup sûr les parties en présence à ne pas céder à leurs tendances naturelles
à l’exagération.
    — Nous pouvons commencer,
reprit la Première. Comme il y a eu de nombreux témoins, je ne pense pas qu’il
soit indispensable d’évoquer en détail les circonstances de l’incident. Durant
la Fête organisée récemment pour honorer la Mère, Jondalar a trouvé sa compagne
Ayla partageant avec Laramar le Don des Plaisirs accordé par la Mère. Tant Ayla
que Laramar avaient choisi de s’unir sous le seul effet de leur commun désir.
Il n’y a eu ni manifestation de force, ni contrainte d’aucune sorte. Est-ce
exact, Ayla ?
    La jeune femme ne s’attendait pas
à être questionnée aussi vite, à attirer aussi soudainement sur elle
l’attention de l’assistance tout entière. Elle en fut surprise, mais, même dans
le cas contraire, elle n’aurait pu se résoudre à répondre par un mensonge.
    — Oui, Zelandoni, c’est
exact.
    — Est-ce exact, Laramar ?
    — Oui, elle était plus que
consentante. C’est elle qui m’a sollicité, répondit l’intéressé.
    La Première réprima une légère
envie de le mettre en garde contre toute forme d’exagération et préféra
poursuivre :
    — Et ensuite, que s’est-il
passé ?
    Elle se demandait si cette
question s’adressait plutôt à Ayla ou à Jondalar, mais Laramar s’empressa d’y
répondre :
    — Tout le monde a pu voir ce
qui s’est passé. On venait à peine de commencer quand Jondalar s’est mis à me
donner des coups de poing dans la figure.
    — Jondalar ?
    Le grand blond baissa la tête et
déglutit avant de répondre :
    — C’est en effet ce qui
s’est passé. Quand je l’ai vu avec Ayla, je l’ai arraché à elle et j’ai
commencé à le frapper. Je sais que c’était mal. Je n’ai aucune excuse, ajouta
Jondalar, sachant au plus profond de son cœur que si la situation se
reproduisait, il referait exactement la même chose.
    — Sais-tu pourquoi tu l’as
frappé, Jondalar ? demanda la Première.
    — J’étais jaloux,
balbutia-t-il.
    — Tu étais jaloux, c’est
bien ce que tu viens de dire ?
    — Oui, Zelandoni.
    — Si tu avais souhaité
exprimer ta jalousie, Jondalar, n’aurais-tu pas pu te contenter de les
séparer ? Étais-tu obligé de le frapper ?
    — Je n’ai pas pu m’en
empêcher. Et une fois que j’ai commencé…
    Il secoua la tête plutôt que de
terminer sa phrase.
    — Une fois qu’il a commencé,
personne ne pouvait l’arrêter, il m’a même frappé, moi ! intervint le chef
de la Cinquième Caverne. Il était hors de lui, comme fou ! Je ne sais pas
ce que nous aurions pu faire si ce grand Mamutoï ne s’était pas emparé de lui…
    — C’est pour ça qu’il n’a
pas hésité à accueillir Laramar, murmura Folara à Proleva, tous ceux qui se
trouvaient autour d’elle l’entendant néanmoins. Il est furieux de n’avoir pas
pu arrêter Jondi et d’avoir été frappé lorsqu’il a essayé de le faire.
    — Et puis il aime bien le
barma de Laramar. Mais il y a des chances qu’il découvre rapidement que cet
homme n’est pas exactement un cadeau. En tout cas ce n’est pas lui que
j’accueillerais en priorité dans ma Caverne, dit Proleva avant de se retourner
vers la scène.
    — … la raison pour
laquelle nous nous efforçons de faire comprendre à quel point la jalousie est
un sentiment aberrant, qui peut nous amener à commettre des actes insensés,
expliquait la Première. Tu comprends cela, Jondalar ?
    — Oui.
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