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Le Gué du diable

Le Gué du diable

Titel: Le Gué du diable
Autoren: Marc Paillet
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dominicus, avait agi sous l’emprise de forces infernales qui continuaient de le posséder, comme le prouvaient ses propos déments et son comportement fait d’une succession d’abattements extrêmes et d’agitations furieuses. En conséquence, et pour chasser les démons de lui, il fut condamné à avoir les yeux crevés, les tympans de même, et la langue arrachée, de façon qu’il ne puisse plus communiquer avec eux, ni par le regard, ni par l’ouïe, ni par la parole. Après quoi, rendu à lui-même, il serait exécuté en châtiment de ses crimes. Erwin, fidèle à ses promesses, finit par obtenir, grâce à des démarches pressantes, qu’il soit mis à mort par strangulation après un exorcisme sans violence, les supplices prévus étant réduits à un simulacre.
    Quant aux deux fugueurs, l’intervention de l’empereur se révéla décisive pour vaincre les ultimes réticences de leurs familles. Leur mariage fut célébré avec éclat à la Saint-Jean.

 
     
     
     
     
     
     
POSTFACE

 
    LA SOCIÉTÉ CAROLINGIENNE
     
    L’EMPIRE
     
    Étendue
     
    En ce printemps de l’an 804, où le comte palatin Childebrand et l’abbé saxon Erwin arrivent en mission à Auxerre, l’empire carolingien a acquis par conquêtes et alliances ses frontières définitives. Il s’étend de l’Italie centrale et de la Catalogne au sud à la mer du Nord et à la Baltique au nord, du bassin du Danube et de l’Elbe à l’est, à la frontière de la Bretagne et à l’océan Atlantique à l’ouest.
     
    Diversité – Langues
     
    Les territoires placés sous l’autorité de l’empereur sont loin de constituer un tout homogène, et le souverain s’en accommode d’autant mieux qu’il considère ceux-ci comme des biens appartenant à lui-même et à sa famille et qui pourraient être répartis entre ses héritiers. Charles, roi puis empereur depuis la Noël de l’an 800, a donc largement préservé les particularités politiques, juridiques et autres de chacune des composantes de son empire.
    C’est ce que traduisent notamment les noms de personnes et les usages linguistiques. Quant aux noms, ils continuent à rappeler les origines diverses des uns et des autres : ceux qui sont de consonance wisigothique, lombarde, bavaroise, franque, burgonde n’ont pas chassé les noms dérivés du latin. Le latin est certes langue officielle, celle des actes, de la correspondance, de la diplomatie, celle aussi de la culture et de la religion. Mais, à la cour de Charlemagne, on utilise surtout le francique, qui est germanique. Les langues burgonde, frisonne, alémanique, lombarde, sous différentes formes dialectales, sans parler du basque ou du breton, sont bien vivantes. Le latin populaire, en terre gallo-romaine, a évolué en langues romanes qui se différencient de plus en plus les unes des autres. Le latin classique n’est plus compris par le peuple, ce qui engendre des disparités culturelles et sociales considérables entre ceux qui le parlent, l’écrivent et les autres. Ainsi la constitution d’un empire étendu sous une même souveraineté a laissé subsister de grandes dissemblances d’un territoire à un autre, d’un peuple à un autre.
     
    LE POUVOIR
     
    L’empereur
     
    Au centre de tout le dispositif du pouvoir se situent l’empereur et sa cour, c’est-à-dire la Chancellerie avec ses clercs, ses notaires, qui rédigent les capitulaires, assurent la correspondance, le service des archives, etc., le camérier ou chambellan qui veille sur le trésor, les officiers de bouche comme le sénéchal ou le bouteiller, le comte de l’étable (connétable) qui, avec les mariscalci, les maréchaux, ses adjoints, s’occupe des chevaux… sans oublier les fils, filles, cousins et autres parents de Charles, ses familiers et ses nombreux amis. Parmi ceux-ci figurent des savants, lettrés, poètes, érudits, que le roi a séduits, qu’il a su s’attacher et dont il a réuni les meilleurs en une Académie de beaux esprits, dont Alcuin, angle d’origine, qui a eu la haute main sur la Renaissance carolingienne.
    Pour Charlemagne et ses sages, il s’agit de faire de l’Occident le centre rayonnant du christianisme, de renouveler l’étude et la connaissance des poètes, philosophes, historiens et savants latins, voire grecs, et, à la base, d’ouvrir auprès des évêchés et monastères de nombreuses écoles afin que l’empire dispose de clercs, de notaires, d’administrateurs, de scabins convenablement
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