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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan
Autoren: Michel Zévaco
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ainsi que vous auriez agi, mon père ? Pardaillan ne répondit pas. Mais il prit la main de son fils et la serra fortement, d’une manière significative. Et Jehan rendit l’étreinte en murmurant :
    – Je suis content de voir que vous m’approuvez, monsieur.
    Ils revinrent au carrosse. Le roi passa la tête à la portière. Joyeusement, il commanda :
    – Messieurs de Pardaillan, venez ici, avec moi. Et avec un sourire malicieux :
    – Nous avons une affaire de famille à régler.
    Pendant que Pardaillan et son fils pénétraient dans le carrosse, Henri avisa les trois braves, rayonnants, raides comme à la parade, et se bourrant à la dérobée de formidables coups de coude, et il ajouta :
    – Vous autres, à cheval et aux portières… Escortez votre chef, puisqu’il paraît que vous ne le quittez jamais.
    Pour le coup, les trois braves s’enflèrent à en éclater. Et, ne sachant comment remercier, ils mirent la main sur le cœur et hurlèrent à pleins poumons :
    – Vive le roi !
    Le roi éclata de rire et admira :
    – Ventre-saint-gris ! les drôles ont les poumons solides !
    – Ils n’ont pas que cela, Sire, observa gravement Jehan, ils ont la main et le cœur aussi solides !
    – Au Louvre, messieurs ! cria le roi.
    Et la cavalcade s’ébranla au trot. Vitry et ses gardes ouvrant la marche, Bellegarde, Liancourt, Bassompierre et Montbazon précédant le carrosse. Carcagne, Escargasse et Gringaille aux portières, selon l’ordre du roi, Neuvy et ses archers fermant la marche.
    Or, il arriva que les trois braves, fous de joie et d’orgueil, croyant leur fortune assurée du coup, ne trouvèrent rien de mieux, pour manifester leur joie, que de brailler de temps en temps un tonitruant : « Vive le roi ! » Les gentilshommes et les gardes, naturellement, se crurent obligés d’en faire autant à chaque fois. Si bien que, la porte Saint-Antoine franchie, la foule, sans savoir pourquoi, en entendant ces acclamations forcenées, se mit aussi de la partie. Mais, comme il faut trouver toujours une explication à une manifestation, le bruit se répandit comme une traînée de poudre que le roi venait d’échapper à un danger terrible et que les trois grands diables qui hurlaient et caracolaient fièrement aux portières venaient d’arracher le bon sire à la mort.
    En sorte que, depuis la porte Saint-Antoine jusqu’au Louvre, ce fut une ovation spontanée, superbe, comme le roi n’en avait jamais eue de pareille et qui le remplit d’aise.
    q

Chapitre 44
    D ans le carrosse, le roi prit la main de Bertille et la mit dans celle de Jehan, éperdu de bonheur, en disant :
    – Je crois réparer en partie le mal que je vous ai fait en vous donnant l’homme que vous avez élu et qui est le plus digne de posséder un tel trésor.
    Et comme il ne savait pas se contraindre quand il se trouvait dans l’intimité avec des amis sûrs, son naturel bon garçon et familier reprenant le dessus, il ajouta avec une grosse gaieté :
    – Où et quand la noce ?
    Ce fut Pardaillan qui répondit :
    – A Saugis, Sire, dans un mois. Sans faste et sans apparat.
    – Comme il convient à des gens heureux qui recherchent la solitude parce qu’ils se suffisent à eux-mêmes, ajouta le roi en riant de bon cœur. Soit ! Je ne dis pas que je ne viendrai pas m’inviter sans façon.
    – Inestimable bonheur dont nous garderons un inoubliable souvenir ! déclara Pardaillan, sans qu’il fût possible de savoir s’il raillait ou parlait sérieusement.
    A la condition expresse que ma présence ne changera rien au caractère d’intimité que vous entendez donner à cette fête. Que diable, je suis un peu de la famille !
    Et, s’adressant directement à Jehan, uniquement occupé à contempler, extasié, Bertille souriante et heureuse, Henri ajouta :
    – Ne vous étonnez pas si je ne fais aucune dotation à cette enfant. Votre père vous dira qu’auprès de vous je ne suis qu’un pauvre gueux.
    Du Louvre, Bertille fut conduite chez le duc et la duchesse d’Andilly, qui apprirent alors qui était Jehan le Brave et qui accueillirent les deux amoureux comme s’ils avaient été leurs propres enfants.
    Pardaillan laissa les deux jeunes gens chez ses amis et s’en alla rue Saint-Honoré, chez Concini. Il fut reçu par Léonora Galigaï. Cette visite dura un quart d’heure à peine. Quand il sortit, Pardaillan paraissait satisfait et, en s’éloignant, il se disait :
    – Voilà les Concini
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