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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan
Autoren: Michel Zévaco
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déférente, s’était faite respectueuse, sans humilité, et sa face rayonnante disait clairement la joie et l’orgueil qu’il éprouvait à se savoir le fils d’un tel homme.
    Car Jehan avait appris la vérité au Louvre, en présence du roi lui-même, alors qu’il suggérait l’idée de prendre la place du roi dans le carrosse. Ce qui, dans son esprit, devait lui permettre de parer le coup porté par Acquaviva et Concini, sans dénoncer personne.
    Pardaillan comprit à quel sentiment obéissait son fils en s’effaçant respectueusement devant lui. Il lut sur ce visage étincelant comme en un livre ouvert. Et il se sentit délicieusement ému par cet hommage. Mais il se raidit contre l’émotion, et, avec un haussement d’épaules :
    – Parle, mon fils. Pardieu ! tu as été à la peine, il est juste que tu sois à l’honneur.
    Et la douceur avec laquelle il disait cela, démentait violemment l’air froid qu’il avait cru devoir prendre et le sourire railleur qui errait sur ses lèvres. Et Jehan ne s’y méprit pas non plus, car il remercia d’un sourire très doux.
    – Sire, dit-il, l’affaire a été assez insignifiante. Elle a duré quelques minutes à peine. Les larrons ont pris la fuite.
    – Et la jeune fille ? demanda vivement Henri IV.
    – Elle attend dans le carrosse de Votre Majesté.
    – Ah ! fit le roi.
    Et, en lui-même, il ajouta :
    – Ainsi, c’était vrai !
    Il fit deux pas vers le carrosse. Une réflexion l’arrêta.
    – Et cet attentat ? demanda-t-il.
    Jehan coula un coup d’œil malicieux du côté de son père, qui sourit d’un air entendu et lui désigna le grand prévôt qui se tenait à l’écart, très déconfit de la tournure que prenaient les choses.
    – Il a été perpétré, Sire ! répondit Jehan. Et voici M. le grand prévôt qui vous dira qu’il est arrivé à temps pour arrêter l’assassin.
    Ceci était dit avec un air figue et raisin qui fit passer le frisson de la malemort sur l’échine du malheureux Neuvy, et que Pardaillan salua d’un sourire approbateur, comme une vieille connaissance à lui.
    Cependant le roi revenait sur ses pas et, avec une vivacité qui trahissait l’intérêt qu’il attachait à cette arrestation :
    – Enfin, on a arrêté un de ces misérables ! Je vais donc savoir ! Où est le prisonnier, Neuvy ? Je veux l’interroger moi-même.
    – Sire ! balbutia Neuvy qui cherchait dans quel trou il pourrait se terrer.
    – Eh bien ? fit le roi avec un commencement d’impatience.
    – Sire, reprit Jehan impitoyable, en s’inclinant profondément, le prisonnier de M. de Neuvy a l’insigne honneur de s’incliner devant Votre Majesté.
    – Que signifie cette sotte plaisanterie ? gronda le roi en fixant un œil courroucé sur le grand prévôt, livide.
    Et s’animant :
    – Une fois déjà, ce jeune homme a risqué de se rompre les os pour sauver notre vie menacée, et vous êtes arrivé à point nommé pour l’arrêter. Aujourd’hui encore, il se dévoue pour moi et vous intervenez encore pour le saisir au collet, comme un malfaiteur. Jarnicoton, monsieur, il faut convenir que vous avez une singulière manière de comprendre les devoirs de votre charge !
    Atterré, l’infortuné grand prévôt balbutia d’incompréhensibles explications que le roi interrompit en disant sèchement :
    – Assez, monsieur ! Rentrez à votre hôtel. Vous y attendrez mes ordres !
    C’était la disgrâce, l’effondrement. Neuvy chancela. Le coup l’assommait. Jehan en eut pitié. Il intervint :
    – Sire, j’oserai demander une faveur à Votre Majesté.
    Au mot faveur, Henri IV fit une légère grimace. Néanmoins, il fit assez bonne contenance et dit aimablement, un sourire rusé aux lèvres.
    – Voyons la faveur !… Et si vous n’êtes pas trop exigeant, aujourd’hui je n’ai rien à vous refuser.
    – Je demande la grâce du sire de Neuvy, dit simplement Jehan. Le sire de Neuvy a voulu m’arrêter. Il croyait bien faire. Je ne lui en veux pas. Quant au reste, j’affirme au roi qu’il n’y est pour rien. Il ignorait complètement ce qui se tramait.
    – Pardieu ! grommela le roi, c’est bien ce que je lui reproche ! Il est écrit que je ne saurai rien… que ce qu’il plaira à ces deux diables d’hommes de me dire !
    Et tout haut :
    – Je ne puis vraiment pas refuser ce que vous me demandez et qui vous honore grandement. N’en parlons plus, Neuvy. Mais, jarnicoton ! n’y
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