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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan
Autoren: Michel Zévaco
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domptés. J’ai tout lieu de croire qu’ils se le tiendront pour dit et que mes enfants n’auront plus rien à redouter de ces deux intrigants d’Italie. Reste la question du trésor.
    Le lendemain, Pardaillan conduisit son fils sous le gibet de Montmartre. Jehan pâlit un peu en se voyant là avec son père. Bravement, cependant, il entreprit la confession de l’horrible tentation à laquelle il avait failli succomber. Pardaillan, l’interrompit dès les premiers mots, en disant :
    – Je sais. J’étais là. J’ai tout vu et tout entendu.
    Le trésor fut déterré, mais, cette fois, sans aucune des terribles émotions qui avaient accompagné les fouilles solitaires de Jehan. Quand le coffre contenant la fabuleuse fortune fut à découvert, Pardaillan dit en fixant son fils :
    – Ce trésor que tu as failli dérober t’appartient… Que vas-tu faire de tout ce tas d’or ?
    Il sembla à Jehan que la voix de son père avait d’étranges vibrations. Il contempla, sans y toucher, le tas d’or, comme disait Pardaillan. Enfin, redressant sa tête fine, il dit :
    – On m’a dit, monsieur, que, créé comte de Margency, vous avez abandonné les revenus de ce superbe domaine aux pauvres de la contrée, qui en disposent comme de leur bien, sans que vous vous y soyez jamais opposé ?
    – C’est exact, répondit froidement Pardaillan.
    – On m’a dit que, ayant hérité de votre épouse la somme de deux cents et quelques mille livres, vous avez abandonné le tout aux pauvres du quartier Saint-Denis ?
    – Encore exact.
    – On m’a dit, enfin, que le roi, qui vous doit sa couronne, n’a jamais pu vous faire accepter ni titres, ni emplois, ni fortune ?
    – Toujours exact.
    – Je pense, monsieur, qu’il y a dans ce coffre de quoi faire le bonheur de milliers de malheureux… Et qu’une fortune pareille, pour un seul homme, c’est vraiment trop… Beaucoup trop !…
    – Ah ! ah ! fit Pardaillan, dont les yeux se mirent à pétiller, où veux-tu en venir, voyons ?
    – A ceci, monsieur : moi, qui ai toujours tiré le diable par la queue, il me semble que cent mille écus représentent une fortune respectable !
    – Malepeste ! Cent mille écus !… Je crois bien !
    – Saugis et Vaubrun appartiennent à Bertille, et il me répugnerait de toucher aux revenus de ma femme. Je prélèverai donc cent mille écus pour ma part. Cela ne vous semble-t-il pas raisonnable ?
    – Très raisonnable, en effet.
    – Je prends, en outre, quatre cent mille livres… pour les amis que vous connaissez.
    – Cent mille livres chacun. Ce n’est pas trop !
    – J’abandonne le reste aux pauvres.
    – Bonne aubaine pour eux, mon fils.
    – Maintenant, il y a vous, monsieur.
    – Oh ! diable !… c’est vrai, il y a moi ! Que me donnes-tu à moi, voyons ?
    Jehan secoua doucement la tête et, prenant les deux mains de son père, avec une émotion qui alla au cœur :
    – Vous, mon père, vous êtes au-dessus d’une fortune, fût-elle mille fois plus considérable que celle-ci. Vous, mon père, je ne vous réserve rien… puisque ce que j’ai vous appartient. Est-ce bien jugé ainsi, monsieur ?
    Pardaillan ouvrit ses bras tout grands. Et à Jehan qui se pressait sur sa noble poitrine :
    – Allons ! morbleu ! tu es bien mon fils, va !…
    Le mariage du fils de Pardaillan avec Bertille de Saugis fut célébré un mois plus tard, à Saugis, dans la plus stricte intimité. Le roi n’y assista pas. Ce dont les épousés et Pardaillan se montrèrent enchantés. Comme il l’avait dit, il ne fit aucune dotation à la mariée. Seulement, il lui envoya une couronne de marquise enrichie de pierreries.
    Le même jour eut lieu le mariage de Carcagne avec Perrette la Jolie dotés chacun de cent mille livres par Jehan Pardaillan.
    Gringaille et Escargasse reçurent chacun la même somme. Il va sans dire que tous quatre refusèrent énergiquement de quitter celui qu’ils continuaient à appeler le chef. Ils achetèrent de petits domaines et s’établirent aux environs de Saugis.
    Il nous reste à dire ce que devinrent nos différents personnages :
    Acquaviva retourna à Rome. Frère Parfait Goulard, se voyant brûlé disparut sans qu’on pût savoir ce qu’il était devenu. Sans doute, il suivit son chef à Rome.
    Saêtta, après le départ de Jehan, dans un accès de sombre désespoir en voyant lui échapper cette vengeance poursuivie pendant vingt ans, Saêtta se passa son épée au
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