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Le Fardeau de Lucifer

Le Fardeau de Lucifer

Titel: Le Fardeau de Lucifer
Autoren: Hervé Gagnon
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du châtelet. Tous avaient pris connaissance du message.
    —    Il n’a encore jamais procédé de cette façon, expliqua Cécile. J’ai toujours reçu des directives claires qui m’indiquaient de déposer le message, mais pas cette fois-ci. On dirait qu’il souhaitait que je te le remette en main propre.
    —    Il te donne rendez-vous sur la place Saint-Sernin, remarqua Pernelle. Il veut te rencontrer. C’est bon signe, non ?
    —    Je crois, oui, répondis-je.
    —    Après tout ce qui s’est passé, il est hors de question que tu y ailles seul, déclara Roger Bernard.
    —    Foix a raison. Nous irons tous, dit Ugolin d’un ton décidé.
    —    C’est ce que j’espérais, confirmai-je.
    —    Je sais peu de choses de ton Grand Chancelier, intervint Pernelle, mais ce qui m’apparaît clair, c’est qu’il tient à son anonymat. S’il voit arriver un régiment, il tournera casaque et tu ne le reverras pas de sitôt.
    —    Seulement s’il nous voit, rétorqua Foix.
    À trois heures piles, je me tenais sur la place Saint-Sernin. J’y étais venu seul, mais il avait été convenu que mes compagnons me précéderaient pour se tapir aux alentours. En ce moment même, je savais qu’ils étaient là, à me guetter, Pernelle sous la protection d’Ugolin, Cécile avec son frère, tous prêts à intervenir au besoin et aussi désireux que moi de connaître la suite. Foix avait insisté pour que nous soyons accompagnés de quelques soldats, mais j’avais décliné, craignant que le Chancelier ne s’aperçoive de quelque chose et n’en soit effarouché.
    J’attendis, nerveux comme un jeune marié à l’idée de rencontrer enfin le mystérieux personnage qui, de l’ombre où il semblait vivre, tirait les ficelles de toute cette histoire. J’imaginais un homme assez âgé, rempli de sagesse, qui traverserait dignement la place pour venir à ma rencontre. Je ressentais un mélange de fébrilité et de tristesse à l’idée que j’apprendrais peut-être bientôt où se trouvait la seconde part de la Vérité, mais que ce savoir nouveau m’éloignerait irrémédiablement de Toulouse. Et de Cécile.
    Je marchai de long en large pendant de longues minutes, attendant qu’il se présente. En vain. Il ne se montra pas. Je rageais intérieurement. Cherchait-il simplement à se jouer de moi ? À m’humilier ? Ou était-il reparti après s’être rendu compte que je n’étais pas seul ? Après une bonne heure d’attente, mes compagnons sortirent de leur cachette et vinrent me rejoindre sur la place.
    —    Il n’est pas venu, le bougre, grommela Roger Bernard, en tenant la torche qu’il avait emportée.
    —    Et si le fait de venir sur la place n’était qu’une étape ? proposa soudain Cécile.
    —    Que veux-tu dire ? demandai-je.
    —    Qu’il a pu déposer lui-même un message.
    Sans attendre, j’empoignai ma dague et ouvris la cache. Comme de juste, dessous se trouvait une enveloppe. Intrigué, je la pris et l’ouvris. Le message portait le sceau. Aussitôt, Foix approcha sa torche pour l’éclairer.
    —    Il joue à cache-cache ou quoi ? rageai-je en serrant les dents.
    —    Qu’est-ce que ça dit ? demanda Pernelle.
    —    « Je t’attends dans la ruelle où tu as fait l’aumône. »
    —    Tu comprends ce qu’il veut dire ?
    Je n’eus pas à réfléchir longtemps.
    —    C’est tout près. Suivez-moi.
    —    Si nous arrivons tous en même temps, il prendra peur, prévint Cécile.
    —    Alors qu’il aille se faire foutre, le bougre. J’ai assez joué.
    Je m’élançai vers la ruelle où Métatron s’était manifesté à moi
    en possédant la vieille mendiante, les autres sur mes pas. Après quelques minutes de course effrénée, nous y parvînmes. Elle était noire et silencieuse comme un tombeau. Sans nous consulter, Roger Bernard, Ugolin et moi tirâmes doucement notre épée du fourreau, méfiants.
    —    Ce silence ne me dit rien de bon, chuchota Foix, aux aguets.
    Nous avançâmes prudemment, guettant tous les côtés à la fois, en nous assurant de garder Pernelle et Cécile au milieu de nous.
    —    Alors, où est-il, l’animal ? maugréa le Minervois.
    Nous étions à mi-chemin lorsqu’une voix geignarde et grinçante nous fit sursauter.
    —    L’aumône, messires, au nom de Dieu.
    Le cœur battant, j’avisai un paquet de guenilles recroquevillé dans l’embrasure d’une porte.
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