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La Violente Amour

La Violente Amour

Titel: La Violente Amour
Autoren: Robert Merle
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reste…
    — Et
Zara ? Est-elle toujours tant belle que charmante ? Qu’en est-il de
sa querelle avec Gertrude ?
    — Cette
rupture-là est rhabillée et les deux…
    — Zara
va-t-elle sous peu s’accoucher ? Et votre belle-sœur Larissa ?
Est-elle toujours, pauvrette, sans enflure du ventre ? N’est-ce pas
étrange que votre Angelina soit si féconde, et sa sœur plus stérile que le
figuier de l’Écriture ? Et Catherine ? N’aimez-vous plus votre petite
sœur Catherine ? Que ne m’en parlez-vous ! Cornedebœuf ! M’est
avis que vous êtes plus raffolé de son mari que d’elle ! Un muguet de
cour ! Un coquet coquardeau !
    — Ha !
mon père ! Quéribus a le cœur bien assis ! Et quant à ma petite sœur
Catherine…
    — Et le
maître en fait d’armes Giacomi ? Comment se porte le maestro ? Comment prend-il l’aridité de Larissa ? Pourquoi n’est-il pas avec
vous ? Je serais plus content, en les troubles du temps, que cette fine
lame ne quittât pas vos cotés !
    — Monsieur
mon père ! dis-je à la parfin en riant, à laquelle de cette pluie de
questions dois-je d’abord répondre ?
    — Mais à
la première, Monsieur ! dit Jean de Siorac, en contrefeignant de
sourciller à mon impertinence. Et n’oubliez pas Fogacer ! Bien je me
ramentois à ce jour que mon pauvre Sauveterre l’estimait prou de ce que Fogacer
avait préféré demeurer le quinze novembre en la librairie de Mespech avec lui
plutôt que d’aller baller avec les dames à la fête de Puymartin.
    — Il est
de fait, dis-je sans battre un cil, que Fogacer est fort austère quand il
s’agit du cotillon.
    — Et, mon
fils, dit Mespech avec un petit brillement de l’œil, qu’en est-il de votre
grande amie Alizon ? Votre petite mouche d’enfer, comme vous la nommez,
laquelle vous fut de si grande aide lors des barricades de Paris.
    — Je ne
l’ai pas vue de longtemps, dis-je avec embarras, ayant rejoint le roi en sa
fuite, le pavé de Paris me brûlant les semelles, après que j’eus été reconnu,
malgré ma déguisure, par la Montpensier. Mais Monsieur mon père, vais-je de
prime vous parler de Samson, comme vous m’en avez de prime requis ?
    Ce que, avec
son agrément, je fis, Jean de Siorac m’oyant de ses oreilles, et me dévorant de
ses yeux, tant il est vrai que quand on a comme lui un cœur immense, on vit
plus d’une vie, celle des êtres à qui nous sommes de si près affectionnés
multipliant la nôtre.
    Rosny me
laissa m’ébattre, tout ce jour que je dis, en mes joies domestiques, mais dès
le lendemain, il m’envoya son page me désommeiller et me quérir. Le petit
galapian, lequel était blond comme blé et fluet comme libellule, et pas plus de
poil au menton que dans le creux de ma main, devait avoir, comme Hermès, des
ailes à ses sandales, car à peine eussé-je sailli de la tente paternelle qu’il
s’envola si prestement que, n’eût été la livrée rouge et jaune dont il était
revêtu, je l’eusse incontinent perdu de vue. Tant est que je dus courir comme
fol après le bel insecte qui voletait de tente en tente dans le clair matin,
jusqu’à ce que, enfin, il se posât sur celle de M. de Rosny.
    À l’entrant,
je trouvai à celui-ci la mine songearde, la lippe ambigueuse, l’œil fort
questionnant et il m’apparut vite, à le voir avancer précautionneusement la
patte en notre entretien, qu’il me voulait demander service qu’il doutait que
je consentisse à lui rendre.
    — Baron,
dit-il, asseyez-vous là, à ce bout, sur cette escabelle, et plaise à vous de
vous régaler avec moi de cette tranche de gigot et de ce pain, lequel, la merci
Dieu, n’est point d’avoine et d’orge, comme en ont mangé, dit-on, les assiégés
de Châtellerault mais de beau et blanc froment. Page ! Un flacon de mon
vin de Bordeaux ! Vite ! sur cette table ! pour arroser nos
viandes ! Monsieur de Siorac, vous n’ignorez point que d’aucuns à la Cour
voient d’un œil fort mauvais le traité de mon maître avec le vôtre, Nevers,
bien que loyal royaliste, y étant fort hostile et le légat Morosini tâchant
même à le rompre et labourant à rapprocher le roi du duc de Mayenne, à quoi
bien évidemment il échoue, le gros pourceau, comme dit Chicot, convoitant pour
lui-même le trône, son frère guisard à peine péri. Mais vous savez tout cela,
Monsieur de Siorac, et bien d’autres choses encore, qui expliquent qu’il y a
quelque traverse dans le choix de cette
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