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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis
Autoren: John Flanagan
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cheminée. Pense à baisser la tête quand tu franchiras le seuil, Horace.
    Son compagnon approuva. Halt se mit à compter les secondes, les yeux fermés, et à visualiser l’intérieur de la taverne, mais il sentit que Will s’impatientait de nouveau.
    — Calme-toi, lui conseilla-t-il. Rien ne presse.
    Le jeune Rôdeur prit quelques profondes inspirations pour essayer d’apaiser les battements de son cœur.
    — Tu n’as pas oublié les instructions que je t’ai données ? lui demanda Halt.
    Will déglutit avant de répondre :
    — Je vais rester près de l’entrée et garder l’œil sur la salle.
    — Sans gêner le passage, ajouta Halt. Histoire de ne pas te faire bousculer si quelqu’un ouvrait brusquement la porte.
    — Compris, dit Will, la gorge sèche.
    — Horace, tout est clair ? s’enquit le vieux Rôdeur.
    — Je ne vous quitte pas d’une semelle. Je reste debout près de vous quand vous serez assis. Je surveille les deux costauds et, si vous me dites « Horace », je les assomme.
    — Parfaitement résumé, constata Halt. Je n’aurais pas fait mieux.
    Ils attendirent encore quelques secondes avant de sortir de l’ombre et traversèrent la rue. Halt ouvrit la porte de la taverne. Encore une fois, Will fut frappé par la vague de chaleur, de bruits et de lumières qui l’assaillit, puis il suivit son ancien maître dans l’établissement et se plaça sur le côté. Il entendit un coup assourdi, puis un « Bon sang ! » étouffé – Horace avait oublié de se baisser sous le linteau.
    O’Malley, dos à la cheminée, leva les yeux vers les nouveaux venus. Il reconnut Will, ce qui détourna quelques secondes son attention de Halt : aussi ne put-il pas réagir quand ce dernier tira un tabouret et s’assit face à lui.
    — Bonsoir, le salua le Rôdeur. Je suis Halt. Il est temps que nous bavardions un peu, toi et moi.

Nialls et Dennis se levèrent aussitôt. O’Malley les arrêta d’un geste.
    — Doucement, les gars. Tout va bien.
    Ils allèrent se placer derrière leur chef, formant un solide mur de muscles entre lui et l’âtre. Le contrebandier, surmontant sa surprise initiale, examina le petit homme aux cheveux grisonnants qui lui faisait face.
    D’ordinaire, ce n’était pas le type d’individu qui aurait pu inquiéter O’Malley. Mais celui-ci était accoutumé à jauger ses adversaires potentiels et il savait qu’il ne fallait pas se fier à leur seul aspect physique. Cet homme au regard dur dégageait une certaine assurance. Il était du genre à entrer sans hésitation dans la gueule du loup et à affronter le danger. Il fixait O’Malley sans sourciller. Imperturbable. Ce Halt était soit idiot, soit très dangereux. Le contrebandier pencha pour la seconde hypothèse.
    Il jeta ensuite un coup d’œil au compagnon du petit homme – grand, large d’épaules et musclé, songea-t-il, malgré un visage très jeune, presque enfantin. Il lui manquait l’air de calme détermination qui émanait de Halt et ses yeux ne cessaient de passer d’O’Malley à ses deux comparses. Le contrebandier se dit qu’il n’y avait rien à craindre de ce côté – une erreur qu’il n’était pas le premier à commettre et qu’il regretterait certainement.
    O’Malley reporta son attention sur le garçon qui était venu le trouver la veille. Il se tenait un peu à l’écart du seuil de la taverne, son arc à la main ; une flèche était encochée sur la corde. Pour l’instant, il ne représentait aucun danger, mais la situation pouvait basculer d’une seconde à l’autre, pensa le contrebandier. Dennis et Nialls (dont l’oreille était bandée), après l’amère expérience du soir précédent, lui avaient parlé de l’habileté du jeune archer.
    Ce Halt portait un arc semblable. O’Malley s’aperçut alors que sa cape mouchetée, munie d’un capuchon, était identique à celle du garçon. Il comprit que ces deux-là étaient sans doute des représentants de quelque autorité, ce qui lui déplut. Il refusait d’avoir affaire à qui que ce soit d’officiel.
    — Tu es un homme du roi, pas vrai ? demanda-t-il.
    Halt haussa les épaules.
    — Pas de ton roi, répliqua-t-il.
    À ces mots, le contrebandier esquissa une grimace de dédain. Le Rôdeur réprima sa colère envers son frère Ferris – comment celui-ci avait-il pu permettre que sa charge royale soit ainsi rabaissée ? Cependant, Halt ne laissa pas transparaître ses émotions.
    — Je viens d’Araluen,
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