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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis
Autoren: John Flanagan
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mais il ne l’attacha pas : il savait que sa monture ne partirait pas tant qu’il ne serait pas revenu la chercher.
    — Va là-bas. Tu y seras à l’abri du vent, ajouta le jeune homme en lui indiquant le coin le plus éloigné de l’entrée.
    Folâtre le dévisagea de nouveau, secoua la tête et obéit.
    Si tu as besoin de moi, appelle. J’arriverai au galop.
    L’espace d’un instant, Will se demanda s’il n’était pas absurde d’attribuer de telles pensées à l’animal, puis il se dit que non. Il sourit en imaginant Folâtre pénétrer précipitamment dans la salle de la taverne en bousculant les clients sur son passage pour le rejoindre. Le jeune Rôdeur referma le portail de l’écurie, puis se dirigea vers l’établissement.
    Malgré sa petite taille, il dut se pencher pour franchir le seuil. Aussitôt, il fut assailli par une vague de chaleur et d’odeurs : transpiration, fumée, bière éventée souillant le sol.
    Le vent qui s’engouffra dans la salle fit vaciller les lanternes et attisa le feu de tourbe qui brûlait dans l’âtre. Le jeune homme hésita, le temps de prendre ses repères. À la lueur tremblotante des flammes, il lui était plus difficile de distinguer l’intérieur de la taverne qu’un peu plus tôt la rue sombre.
    — Ferme cette porte, espèce d’idiot ! mugit quelqu’un d’un ton brusque.
    Will obtempéra. Immédiatement, les lumières se stabilisèrent, mais une épaisse couche de fumée provenant du feu et de dizaines de pipes flottait au-dessus des têtes dans la pièce basse de plafond. Le jeune Rôdeur se demanda si elle se dissipait parfois ou si elle restait, jour après jour, suspendue dans l’air. La plupart des clients ne lui prêtèrent pas attention ; seuls quelques regards hostiles se tournèrent vers lui pour le jauger.
    Que virent-ils ? Une silhouette mince, presque fluette, enveloppée dans une cape mouchetée de gris et de vert, le visage dissimulé sous un large capuchon qu’il rejeta soudain vers l’arrière. Non sans surprise, les gens présents remarquèrent que le nouvel arrivant était très jeune. À peine plus âgé qu’un adolescent. Puis ils avisèrent le lourd couteau qui pendait à sa ceinture, assorti d’un poignard plus petit, et l’arc immense qu’il tenait à la main. Ils aperçurent de même plus d’une douzaine d’empennes de flèches qui sortaient de son carquois, porté en bandoulière.
    L’inconnu avait peut-être l’allure d’un garçon, mais il avait des armes d’homme, avec lesquelles il avait l’air d’être parfaitement à l’aise.
    Will parcourut la salle des yeux, salua d’un signe de tête les clients qui le dévisageaient sans pour autant s’attarder sur eux – à l’évidence, pour ces hommes accoutumés au danger, le nouveau venu n’avait rien de menaçant. La tension provoquée par son arrivée s’apaisa et tous retournèrent à leurs verres. Le Rôdeur, après avoir jugé que la situation ne présentait aucun risque, se dirigea vers le comptoir, trois lourdes planches grossières posées sur deux énormes barriques.
    Le tenancier, un individu sec et musclé, au nez pointu, aux oreilles saillantes et au front dégarni – caractéristiques qui, combinées, le faisaient ressembler à un rongeur –, lui jeta un coup d’œil distrait tout en continuant de frotter une chope avec un torchon crasseux. Will leva un sourcil et le fixa. Il aurait parié que le torchon salissait la chope plus qu’il ne la nettoyait.
    — À boire ? demanda le tavernier en plaçant le récipient malpropre sur le comptoir, comme s’il s’apprêtait à la remplir.
    — Oui, mais pas là-dedans, répondit Will d’un ton posé.
    Face de rat haussa les épaules, repoussa la chope et en prit une autre sur une étagère.
    — Comme vous voudrez. Vin ou cervoise ?
    La cervoise était une bière forte et maltée, très répandue en Hibernia. Dans une taverne telle que celle-ci, mieux valait l’utiliser comme décapant que la boire.
    — Je voudrais de la tisane, dit Will en remarquant le pot cabossé posé près de la cheminée.
    — J’ai du vin ou de la cervoise, décidez-vous, déclara Face de rat d’un ton plus péremptoire.
    Will indiqua le pot, mais le tavernier secoua la tête.
    — Il n’y en a plus et je n’ai pas l’intention d’en préparer seulement pour vous.
    — Pourtant, il en boit, lui, répliqua le jeune Rôdeur en désignant un autre client.
    Le tenancier se tourna vers l’individu en question et,
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