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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis
Autoren: John Flanagan
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mémoire, c’est moi qui l’ai posée là en échange de quelques renseignements, n’est-ce pas ?
    Son interlocuteur se racla la gorge avec nervosité. La voix du jeune homme, calme et basse, n’en était pas moins alarmante.
    — Oui, c’est bien ça, répondit-il.
    L’inconnu hocha la tête à plusieurs reprises, comme s’il réfléchissait, avant de reprendre :
    — Et si je ne me trompe pas, c’est généralement celui qui paie un informateur qui pose les questions. Ai-je raison ?
    L’espace d’une seconde, Will se demanda s’il n’en faisait pas un peu trop en menaçant ainsi cet homme ; puis il écarta cette pensée. Avec un individu aussi fourbe, qui devait passer son temps à fournir des renseignements, le Rôdeur devait faire montre d’une certaine autorité – et la seule forme d’autorité que comprenait cette face de rat sefondait sur la peur. Si Will ne parvenait pas à s’imposer, le tavernier était capable de lui servir le premier mensonge qui lui traverserait l’esprit.
    — Oui, Messire, vous avez raison.
    Ce « Messire » était un bon début, pensa Will – respectueux sans être obséquieux.
    — Si tu tiens encore à ma pièce, recommençons : je pose les questions et tu y réponds, dit le Rôdeur en ôtant sa main de l’écu. O’Malley le Noir est-il ici ce soir ?
    Face de rat parcourut la salle du regard et se racla de nouveau la gorge. Bizarre comme la présence de ce jeune homme la lui desséchait, songea-t-il.
    — Non, Messire, pas encore. D’ordinaire, il vient un peu plus tard.
    — Dans ce cas, j’attendrai, répliqua Will.
    Il remarqua une table vide, un peu à l’écart des autres, qui n’était pas visible depuis le seuil de l’établissement.
    — Je vais m’installer là-bas. Lorsque O’Malley arrivera, tu ne lui parleras pas de moi. Et tu ne regarderas pas dans ma direction. Tu te contenteras de tirer trois fois sur ton oreille pour m’en informer. Est-ce clair ?
    — Oui, Messire.
    — Bien.
    Will reprit l’écu et son couteau et, un bref instant, le tavernier crut que le jeune homme allait rempocher l’argent. Mais le Rôdeur n’en fit rien : à l’aide de sa lame, il coupa soigneusement la pièce d’or en deux. Voyant cela, le tenancier songea que le métal devait être très pur et le couteau étonnamment acéré.
    Will glissa la moitié de l’écu sur le comptoir.
    — Voici pour l’instant, afin de te prouver ma bonne foi. Tu recevras le reste quand tu auras accompli ta mission.
    L’homme hésita une seconde, puis saisit la demi-pièce en déglutissant.
    — Voulez-vous manger quelque chose en attendant, Messire ? s’enquit-il.
    Le Rôdeur frotta ses doigts, légèrement graisseux après avoir été en contact avec les planches qui faisaient office de comptoir. Il regarda le torchon crasseux que le tenancier avait placé sur son épaule et secoua la tête.
    — Non, je ne pense pas.

    ****

    Assis à la table, Will buvait son infusion en attendant qu’entre l’homme qu’il recherchait.
    À son arrivée à Port Cael, le Rôdeur avait trouvé une chambre dans une auberge éloignée du bord de mer, dans l’un des quartiers respectables de la cité. L’aubergiste, un individu taciturne, était peu enclin à se livrer aux ragots, à la différence de ses confrères. Will avait cependant compris que la contrebande et d’autres activités illégales étaient les ressources principales des habitants ; ces derniers avaient donc tendance à se montrer discrets auprès des étrangers.
    À moins qu’on ne leur offre de l’or. Ce que fit Will. Il avait expliqué à l’aubergiste qu’il était à la recherche d’un ami : un individu corpulent aux longs cheveux gris, vêtu d’une robe blanche et accompagné d’une vingtaine de disciples ; parmi eux, deux arbalétriers qui portaient cape mauve et chapeau à large bord.
    Tout en décrivant Tennyson et les deux Génovésiens, le Rôdeur avait détecté, dans les yeux de l’aubergiste, une lueur indiquant que le Banni avait bel et bien fait halte à Port Cael. À l’idée qu’il puisse encore s’y trouver, Will avait senti son cœur s’emballer. Les paroles de l’aubergiste avaient pourtant anéanti cet espoir :
    — Oui, ils étaient là, mais ils sont repartis.
    Étant donné que Tennyson avait déjà quitté Port Cael, l’aubergiste devait penser qu’il n’y avait aucun danger à transmettre ces informations au jeune Rôdeur. Celui-ci avait pincé les lèvres, tout en s’amusant à
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