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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis
Autoren: John Flanagan
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Un vent mordant soufflait sur le petit port, amenant avec lui un air salé et une odeur de pluie. Le cavalier solitaire haussa les épaules. On avait beau être en fin d’été, il pleuvait presque sans discontinuer depuis une semaine. Peut-être était-ce normal dans cette région, quelle que soit la saison.
    — Été comme hiver, de la pluie, dit-il à son cheval.
    Naturellement, sa monture ne répondit pas.
    — Sauf quand il neige, bien sûr, poursuivit-il. C’est probablement le seul moyen de savoir que l’hiver est arrivé.
    Cette fois, l’animal secoua sa crinière hirsute et ses oreilles frémirent. Son maître sourit. Tous deux étaient de vieux amis.
    — Tu n’es pas très bavard, Folâtre, fit remarquer Will.
    À la réflexion, rares étaient les chevaux qui devaient l’être. Récemment, le jeune homme s’était demandé si l’habitude qu’il avait de s’adresser à son cheval était répandue ; puis, un soir qu’il en discutait avec Halt autour d’un feu de camp, il avait découvert que c’était chose courante parmi les Rôdeurs.
    — Nous leur parlons, évidemment, avait affirmé le Rôdeur grisonnant. Nos chevaux montrent plus de bon sens que la plupart des êtres humains. Du reste, avait-il ajouté sur un ton plus sérieux, nous comptons beaucoup sur nos montures et la confiance que nous leuraccordons est réciproque. Leur parler renforce les liens qui nous unissent déjà.
    Le jeune homme huma de nouveau l’air marin et détecta d’autres odeurs : goudron, cordages et algues sèches. Cependant, il en manquait une qu’il s’était attendu à trouver dans un port de la côte est d’Hibernia : celle du poisson.
    — De quoi les habitants vivent-ils donc s’ils ne pêchent pas ? demanda-t-il à Folâtre.
    Le cheval n’émit aucun son, à l’exception du martèlement de ses sabots sur les pavés inégaux. Mais Will avait deviné la réponse à sa question. C’était pour cette raison qu’il était venu ici, après tout : Port Cael était une cité de contrebandiers.
    Les voies qui menaient aux quais étaient étroites et sinueuses, contrairement aux larges avenues des autres quartiers de la ville. Quelques lanternes accrochées aux bâtiments éclairaient par endroits la chaussée. Les édifices eux-mêmes avaient pour la plupart deux niveaux ; des portes de chargement s’ouvraient sur le second étage, où étaient suspendus des engins de levage permettant de hisser balles et tonneaux apportés en charrettes. Des entrepôts, se dit Will, où l’on conservait les marchandises que les navires transportaient clandestinement jusqu’ici avant de les emporter ailleurs.
    Le jeune Rôdeur approchait des docks. Au bout de la rue, il distingua les contours de plusieurs embarcations amarrées aux quais, lesquelles tanguaient sur les vagues houleuses qui se frayaient un passage dans l’embouchure du port.
    — Je ne dois plus être très loin, murmura-t-il.
    Il aperçut bientôt une maison au toit de chaume si bas qu’il descendait à hauteur de tête. Les murs, qui autrefois avaient dû être blanchis à la chaux, étaient à présent d’un gris sale. Une lueur jaune vacillait derrière les petites fenêtres qui donnaient sur la rue et, au-dessus de la porte, une enseigne, sur laquelle était représenté un oiseau difficilement reconnaissable, se balançait en grinçant dans le vent.
    — Peut-être un héron, fit observer Will avant de regarder autour de lui avec curiosité.
    Les autres bâtiments, anonymes, étaient plongés dans l’obscurité. Les affaires étaient terminées pour la journée, tandis que dans la taverne elles commençaient tout juste.
    Le Rôdeur mit pied à terre devant l’établissement et flatta distraitement l’encolure de Folâtre. Le petit cheval jeta un coup d’œil à la sinistre taverne, puis se tourna vers son maître.
    Es-tu certain de vouloir entrer là-dedans ? sembla-t-il lui demander.
    Folâtre avait beau se montrer peu loquace, il lui arrivait de pouvoir s’exprimer avec limpidité sans pourtant passer par les mots. Will lui adressa un sourire rassurant.
    — Tout ira bien. Je suis un grand garçon, désormais.
    Folâtre s’ébroua, l’air dédaigneux. Il se doutait qu’il lui faudrait attendre dans la petite écurie qui jouxtait la taverne et il était toujours inquiet quand il n’était pas là pour venir au secours de son maître. Will le guida dans l’écurie où se trouvaient déjà un autre cheval et une vieille mule fatiguée,
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