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La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour
Autoren: Michel Zévaco
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franchement Louis XV.
    Et, en effet, une flamme brilla dans ses yeux.
    Cette magnifique statue qu’il avait tenue dans ses bras, qui palpitait devant lui, qui s’offrait encore avec un singulier mélange de crainte et d’impudeur, oui, cela lui tournait la tête !
    Une bouffée d’orgueil monta au front de Juliette.
    Cette fois, elle tenait le roi !… Elle entrevit des prodiges réalisés, sa présentation à la cour, son triomphe, sa domination sur toutes ces élégances que, dans ses rêves de jadis, elle n’avait jamais espéré pouvoir approcher !…
    – Eh bien, Sire, dit-elle d’une voix qu’une véritable émotion faisait trembler, puisque vous ne regrettez rien… puisque vous me pardonnez, je veux donc vous dire que si j’ai poussé le courage jusqu’à la témérité, si je n’ai pas craint d’encourir votre colère et votre vengeance, la faute en est à Votre Majesté…
    – Comment cela ? fit Louis XV étonné.
    – Rappelez-vous. Sire, cette fête de l’Hôtel de Ville… rappelez-vous cette minute enivrante pour moi où vous avez daigné me reconduire jusqu’à ma place… croyez-vous donc que de tels événements ne puissent produire une ineffaçable impression sur le cœur d’une femme ?… Je vous aimais, Sire… depuis longtemps… Ah ! je sens qu’à parler avec tant de franchise, je risque de me perdre dans l’esprit de Votre Majesté…
    – Non pas, madame !… je prise fort, au contraire, la franchise partout où je la trouve… et surtout quand la franchise sort d’une bouche vermeille et est appuyée par l’éloquence de deux beaux yeux !…
    C’en était fait !…
    Louis XV se livrait !…
    – Sire, Sire ! balbutia Juliette frémissante, si vous me dites de ces choses, vous allez me faire mourir de bonheur après avoir failli me faire mourir de terreur…
    – Mourir !… Et pourquoi cela ?…
    – Oui, Sire ! s’écria Juliette dans un beau mouvement, si vous m’aviez méprisée, si vous m’aviez accablée de votre courroux, je serais morte !… Vous parti, j’allais…
    – Qu’alliez-vous faire, madame ?
    Juliette se leva vivement, courut à un petit meuble qu’elle ouvrit, et en tira un minuscule flacon.
    – J’eusse payé de ma vie, dit-elle gravement, cette heure de bonheur que je volais à la destinée !… Vous parti, Sire, je me serais empoisonnée : j’avais là le remède tout prêt contre mon désespoir et ma honte !
    Louis XV, d’un geste rapide et effrayé, s’empara du flacon.
    Juliette poussa un cri de terreur :
    – N’ouvrez pas, Sire ! L’émanation seule de ce poison suffit pour tuer !…
    Et sa pâleur, son tremblement, sa visible épouvante, achevèrent ce que ses paroles avaient commencé.
    Le roi alla ouvrir la porte-fenêtre et jeta violemment le flacon qui se brisa contre le mur du jardin…
    Juliette jeta une exclamation de dépit… Car elle n’avait pu aller jusqu’au bout de sa démonstration dramatique.
    On aurait, en effet, une faible idée de Juliette et de ceux qui la poussaient, si on supposait que le flacon contenait simplement de l’eau ou un liquide inoffensif…
    Non, non : c’était bien du poison qu’il y avait là, – un redoutable poison !
    Il y avait dans la maison un petit chien.
    Le plan de Juliette était de foudroyer la pauvre bête sous les yeux du roi et de porter ainsi à son plus haut degré l’impression qu’elle avait voulu produire.
    Mais, en somme, puisque le roi était parfaitement convaincu, tout marchait à souhait.
    Le petit chien l’échappa belle !…
    – Vous le voyez, dit le roi en revenant prendre sa place, je ne veux pas que vous mouriez !
    – Sire, murmura Juliette, je voulais garder ce poison pour le jour où le roi m’eût délaissée…
    Cette fois, elle allait peut-être un peu loin dans l’audace.
    Il fut évident que Louis ne voulait pas engager l’avenir, et qu’il entendait s’en tenir à l’aventure présente. Car il ne répondit pas. Et Juliette se hâta de reprendre :
    – Vous m’avez demandé, Sire, l’histoire de mon cœur. Elle est bien simple… J’ai été mariée malgré moi à un homme que je n’aime pas, que je n’ai jamais aimé…
    – Ce pauvre comte ! fit Louis XV en souriant.
    – Jaloux, sournois, violent… voilà le comte du Barry, Sire !
    – Portrait peu flatteur, mais dont je reconnais volontiers l’exactitude.
    – Ah ! Sire, si vous saviez tout ce que j’ai souffert ! Constamment
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