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La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour
Autoren: Michel Zévaco
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Jeanne, murmura-t-il, merci, mon cher ange aimé… vous avez toutes les délicatesses… vous avez compris que je souffrais de cette nuit qui me cachait votre beauté… et me faisait ressembler à quelque larron… vous avez compris que notre amour peut… maintenant… supporter la pleine lumière… Voyons… écartez vos chères mains… puisque vous avez allumé… c’est pour que je vous voie…
    Il avait saisi les mains de Juliette et cherchait à les détacher de son visage.
    Tout à coup, Juliette céda… elle apparut à Louis…
    En même temps, elle se laissa glisser à genoux, et murmura :
    – Grâce !…
    – Jeanne !… Vous !… Qui êtes-vous ?…
    Ces mots, le roi les prononça d’une voix rauque, presque dure, dont l’accent fut à peine tempéré par cette politesse dont jamais il ne se départissait vis-à-vis des femmes.
    Il eut un instant de stupeur et de honte. Il se mordit les lèvres. Son visage s’empourpra comme lorsque sa colère était sur le point d’éclater. Ils demeuraient ainsi, elle à genoux, pantelante de terreur maintenant qu’elle voyait l’énormité de sa supercherie ; lui, debout, tout étourdi, en proie à cette honte spéciale de l’homme qui s’aperçoit qu’on l’a joué comme un enfant. Cela dura quelques secondes à peine, et cela leur parut une heure.
    Enfin, le roi recula de quelques pas.
    Il eut un geste de mépris que Juliette ne vit pas.
    Sa seule idée, à ce moment, était qu’il ne pouvait se commettre une explication avec cette femme.
    S’en aller sans un mot, l’écraser de son mépris, sortir, laisser son valet en sentinelle, courir au château et faire arrêter cette inconnue, voilà ce qu’il se disait.
    Il serait sans pitié pour celle qui l’avait froissé dans son orgueil d’homme et de roi !…
    Juliette, toujours à genoux, incapable de prononcer un mot, la tête perdue, le vit faire ses préparatifs de départ.
    Et cela même, ce silence, cette tranquillité apparente, ce dédain foudroyant étaient plus terribles que tout ce qu’elle avait pu imaginer. Le roi lui avait tourné le dos, il ne la regardait même pas ; elle n’existait pas pour lui : elle était une chose qui n’eût pas dû être là, moins que cela – rien !…
    Elle eût voulu faire un geste, implorer, balbutier au moins quelques mots, et elle était comme paralysée.
    Le roi, ayant achevé ses préparatifs, jeté son manteau sur ses épaules et mis son chapeau sur la tête, se dirigea vers la porte.
    Mais, au moment de la franchir, il s’arrêta court, soudain tout pâle.
    – Et Jeanne !… Jeanne !… qu’est-elle devenue ?…
    Dans le premier moment de la vanité blessée, il l’avait oubliée !… Une seconde, la pensée traversa son cerveau comme un éclair que Jeanne était complice de cette comédie.
    Disons à sa louange qu’il la repoussa aussitôt.
    La terreur lui vint tout à coup qu’elle n’eût été victime de quelque guet-apens.
    Dès lors il s’oublia lui-même pour ne songer qu’à elle.
    Rapidement, il revint à Juliette, la saisit par les deux poignets, la releva, et les yeux dans les yeux, durement :
    – M me  d’Etioles ?… qu’en avez-vous fait ? gronda-t-il.
    Ces mots dissipèrent l’impression de terreur qui avait jusque-là paralysé Juliette. Toute sa jalousie lui revint. Elle leva vers le roi un visage que les passions rendaient plus beau, avec ses yeux brillants de larmes, ses lèvres fiévreuses…
    – Rassurez-vous, dit-elle amèrement, celle que vous aimez est en parfaite sûreté… plus en sûreté, Sire, que la malheureuse qui est devant vous… et que vous n’aimez pas !
    Le roi, à ces mots prononcés d’une voix tremblante, mélancolique et pleine d’une douleur contenue, le roi examina plus attentivement cette inconnue.
    Le ressouvenir de ces quelques heures d’amour lui revint tout entier.
    La sincérité de cette femme lui parut évidente : Jeanne ne courait aucun danger…
    Alors, la curiosité le prit…
    Qui était cette femme ?
    Pourquoi et comment se trouvait-elle là ?
    Que signifiait enfin toute cette supercherie dont il avait été victime ?
    Il voulut le savoir à tout prix.
    D’une voix sévère encore, mais où cependant il n’y avait plus ce mépris qui avait écrasé Juliette, il posa alors la question qui était venue tout d’abord sur ses lèvres et qui était demeurée sans réponse :
    – Qui êtes-vous, madame ?
    – Hélas, Sire ! répondit
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